Perles noires : percée scientifique sur l’origine des couleurs en Polynésie
Par Sandrine, mardi 23 mars 2021 à 20:59 :: Recherche
Deux études publiées en mars par l’Ifremer lèvent le voile sur les secrets de la couleur des perles noires de Polynésie française, joyaux emblématiques du territoire.
Ces travaux de recherche apportent des éléments de réponse à un enjeu crucial : comment améliorer la qualité des perles tout en réduisant la production, dans un contexte de crise pour la filière perlicole.
Pilotées dans le cadre du programme scientifique « Ameligen », ces études ont été menées en collaboration avec le Criobe, des acteurs privés, les collectivités locales et financées par la direction des ressources marines de la Polynésie française.
Leur objectif : mieux comprendre les mécanismes biologiques et environnementaux à l’origine des teintes uniques de la perle de culture polynésienne.
Les gènes de la couleur : jaune, vert et rouge
La première publication, datée du 15 mars, s’est intéressée à l’origine génétique des couleurs des perles.
Les chercheurs ont analysé les pigments présents dans la coquille des huîtres donneuses. Résultat : sept gènes sont associés aux coquilles jaunes, dix-neuf aux vertes et vingt-quatre aux rouges.
Ces couleurs de base, combinées aux nacres noires ou albinos, influencent directement la teinte finale des perles.
Une avancée majeure qui pourrait permettre de produire des perles aux couleurs plus homogènes, mieux valorisées sur le marché.
La profondeur comme facteur d’intensité
La seconde étude, parue le 19 mars, démontre que l’environnement, et en particulier la profondeur d’élevage, joue un rôle dans l’intensité des teintes.
Les chercheurs ont observé des modifications épigénétiques sur l’ADN des huîtres élevées en eau profonde.
Ces huîtres produisent des perles plus sombres, aux reflets plus intenses, souvent prisées par les acheteurs.
Ces découvertes ouvrent la voie à une meilleure maîtrise des conditions de production et pourraient aider à repositionner la perle polynésienne sur le marché international.
Dans un secteur encore fragilisé par la crise sanitaire et la baisse des exportations, cette avancée scientifique représente une lueur d’espoir pour l’avenir de la perliculture en Polynésie.