Une deuxième écloserie d’huîtres perlières voit le jour à Arutua
Par Sandrine, lundi 23 juin 2025 à 13:38 :: Général
Arutua, le 22 juin 2025 – Face à la raréfaction inquiétante des naissains issus du captage naturel, la famille Pommier vient d’inaugurer sur l’atoll d’Arutua, dans l’archipel des Tuamotu, la deuxième écloserie d’huîtres perlières de Polynésie française.
Baptisée Poe Tahiti Écloserie, cette nouvelle installation ambitionne de répondre aux besoins croissants d’une filière en tension.
Chaque année, plus de 90 millions de naissains sont nécessaires pour alimenter la filière perlicole polynésienne. Jusqu’à présent, cette ressource provenait principalement du captage naturel dans les lagons de Takapoto, Ahe ou encore Manihi. Ces sites, longtemps abondants, montrent désormais des signes d’épuisement. “C’est catastrophique”, déplore Steve Pommier, fondateur de la nouvelle écloserie. Il pointe du doigt le changement climatique et la surexploitation des géniteurs comme principales causes de ce déclin.
Un projet familial né d’une vision à long terme
L’idée de cette écloserie n’est pas née d’hier. Dès 2010, Steve Pommier et son épouse nourrissaient l’ambition de créer leur propre centre de reproduction, avec l’objectif d’enrichir la palette de couleurs de leurs perles. Perliculteur depuis 1997, Steve a multiplié les démarches, allant jusqu’à prospecter au Japon et en Indonésie, sans succès. Le véritable déclic survient en 2017, lorsqu’il rencontre la famille Marissal, pionnière de l’écloserie perlière en Polynésie.
Installée initialement en Charente-Maritime, la famille Marissal a perfectionné au fil des décennies une méthode unique de reproduction de Pinctada margaritifera, l’huître perlière locale. Leur site de Fakarava produit aujourd’hui 10 millions de naissains par an – un volume insuffisant face à la demande croissante. Un partenariat naturel s’est alors imposé entre les deux familles.
Un transfert de savoir-faire et un encadrement étroit
Au-delà de la technologie, c’est toute une expertise que la famille Marissal transmet aux Pommier. Tamaiva Pommier, fils de Steve, a suivi pendant un an une formation complète à Fakarava, participant à toutes les étapes de production. L’encadrement se poursuit : les Marissal superviseront deux fois par an la phase cruciale de ponte. “Nous avons une autorisation pour produire jusqu’à six millions de naissains par an, avec l’objectif d’en obtenir trois millions par ponte”, précise Steve Pommier.
Installée sur 525 m², l’écloserie emploie aujourd’hui cinq personnes – laborantins, plongeurs, manœuvres – toutes recrutées localement. “À terme, nous aurons besoin d’une équipe de dix personnes”, anticipe-t-il.
Des premières pontes prometteuses
Le 11 juin dernier, la première ponte a eu lieu. Trois jours plus tard, les locaux étaient officiellement inaugurés. La moitié des 250 géniteurs préparés ont pondu. Les larves sont désormais élevées en bacs pendant une vingtaine de jours, nourries avec du phytoplancton cultivé sur place, avant de passer cinq mois en nurserie. Elles seront ensuite transférées dans le lagon. Une année complète est nécessaire avant leur mise en vente aux perliculteurs, qui devront encore attendre un an pour entamer la culture perlière.
Un engagement pour un modèle durable
Au-delà de la production, la famille Pommier souhaite inscrire son projet dans une logique écologique. Un système de consignes sera instauré pour récupérer les supports de fixation des naissains, afin d’éviter qu’ils ne finissent au fond du lagon, comme c’est encore trop souvent le cas.
Pour Steve Pommier, ce projet, mûri pendant plus de 15 ans, est devenu vital. “C’est une question de survie pour la filière”, affirme-t-il. Si son objectif initial de diversifier les couleurs de perles reste intact, il passe désormais au second plan. La priorité est de fournir des naissains aux fermes d’Arutua. “Et je ne suis pas certain que nous pourrons satisfaire toute la demande”, conclut-il.
Chaque année, plus de 90 millions de naissains sont nécessaires pour alimenter la filière perlicole polynésienne. Jusqu’à présent, cette ressource provenait principalement du captage naturel dans les lagons de Takapoto, Ahe ou encore Manihi. Ces sites, longtemps abondants, montrent désormais des signes d’épuisement. “C’est catastrophique”, déplore Steve Pommier, fondateur de la nouvelle écloserie. Il pointe du doigt le changement climatique et la surexploitation des géniteurs comme principales causes de ce déclin.
Un projet familial né d’une vision à long terme
L’idée de cette écloserie n’est pas née d’hier. Dès 2010, Steve Pommier et son épouse nourrissaient l’ambition de créer leur propre centre de reproduction, avec l’objectif d’enrichir la palette de couleurs de leurs perles. Perliculteur depuis 1997, Steve a multiplié les démarches, allant jusqu’à prospecter au Japon et en Indonésie, sans succès. Le véritable déclic survient en 2017, lorsqu’il rencontre la famille Marissal, pionnière de l’écloserie perlière en Polynésie.
Installée initialement en Charente-Maritime, la famille Marissal a perfectionné au fil des décennies une méthode unique de reproduction de Pinctada margaritifera, l’huître perlière locale. Leur site de Fakarava produit aujourd’hui 10 millions de naissains par an – un volume insuffisant face à la demande croissante. Un partenariat naturel s’est alors imposé entre les deux familles.
Un transfert de savoir-faire et un encadrement étroit
Au-delà de la technologie, c’est toute une expertise que la famille Marissal transmet aux Pommier. Tamaiva Pommier, fils de Steve, a suivi pendant un an une formation complète à Fakarava, participant à toutes les étapes de production. L’encadrement se poursuit : les Marissal superviseront deux fois par an la phase cruciale de ponte. “Nous avons une autorisation pour produire jusqu’à six millions de naissains par an, avec l’objectif d’en obtenir trois millions par ponte”, précise Steve Pommier.
Installée sur 525 m², l’écloserie emploie aujourd’hui cinq personnes – laborantins, plongeurs, manœuvres – toutes recrutées localement. “À terme, nous aurons besoin d’une équipe de dix personnes”, anticipe-t-il.
Des premières pontes prometteuses
Le 11 juin dernier, la première ponte a eu lieu. Trois jours plus tard, les locaux étaient officiellement inaugurés. La moitié des 250 géniteurs préparés ont pondu. Les larves sont désormais élevées en bacs pendant une vingtaine de jours, nourries avec du phytoplancton cultivé sur place, avant de passer cinq mois en nurserie. Elles seront ensuite transférées dans le lagon. Une année complète est nécessaire avant leur mise en vente aux perliculteurs, qui devront encore attendre un an pour entamer la culture perlière.
Un engagement pour un modèle durable
Au-delà de la production, la famille Pommier souhaite inscrire son projet dans une logique écologique. Un système de consignes sera instauré pour récupérer les supports de fixation des naissains, afin d’éviter qu’ils ne finissent au fond du lagon, comme c’est encore trop souvent le cas.
Pour Steve Pommier, ce projet, mûri pendant plus de 15 ans, est devenu vital. “C’est une question de survie pour la filière”, affirme-t-il. Si son objectif initial de diversifier les couleurs de perles reste intact, il passe désormais au second plan. La priorité est de fournir des naissains aux fermes d’Arutua. “Et je ne suis pas certain que nous pourrons satisfaire toute la demande”, conclut-il.