Les derniĂšres Informations sur la Perliculture Ă  Tahiti

mardi 20 mai 2025

Perliculture : Takaroa teste un robot sous-marin pour dépolluer son lagon


Depuis des dĂ©cennies, cordes, grillages et bouĂ©es s’entassent au fond des lagons, formant une pollution marine persistante. Si plusieurs opĂ©rations de nettoyage ont Ă©tĂ© menĂ©es, extraire ces dĂ©chets Ă  parfois plus de 60 mĂštres de profondeur reste une tĂąche complexe, longue et risquĂ©e pour les plongeurs.

« Lors d’une mission Ă  Rangiroa, on a constatĂ© que les dĂ©chets Ă©taient retirĂ©s uniquement Ă  la main », explique Tearai Sioult, membre de l’équipe Te Mā Tairoto. « Ces amas forment des toiles sous-marines dangereuses et compliquent le nettoyage, d’autant qu’une fois Ă  terre, les dĂ©chets encombrent les quais dont la population a besoin. »

Pour rĂ©pondre Ă  ce dĂ©fi, Te Mā Tairoto mise sur une technologie novatrice : un mini-robot sous-marin Ă©quipĂ© d’un sonar repĂšre les dĂ©chets, ensuite extraits par une barge dotĂ©e de pinces mĂ©caniques et de bacs de stockage.

« GrĂące au sonar embarquĂ© sur notre ROV, nous dĂ©tectons prĂ©cisĂ©ment les zones Ă  traiter », dĂ©taille l’ingĂ©nieure en gĂ©nie maritime Alice Mounier-Vehier. « L’extraction est ensuite entiĂšrement automatisĂ©e. Les dĂ©chets sont triĂ©s, nettoyĂ©s et stockĂ©s sur place, sans perturber les fonds marins. »

Le robot peut effectuer jusqu’à neuf heures d’inspection continue et plonger Ă  100 mĂštres de profondeur — une capacitĂ© extensible Ă  300 mĂštres selon son pilote, Charles Tegakau-Raparii.

Rov Te Mā Tairoto


Une fois rĂ©cupĂ©rĂ©s, les dĂ©chets sont rapatriĂ©s au village principal puis envoyĂ©s Ă  Tahiti. Leur revalorisation est Ă  l’étude. « On travaille avec des spĂ©cialistes du recyclage des plastiques pour explorer des solutions de revalorisation », prĂ©cise Alice.

Les premiers tests rĂ©alisĂ©s Ă  Takaroa ont reçu un accueil positif de la population et des autoritĂ©s locales. Une rĂ©union publique a permis de cartographier les zones d’intervention sans gĂȘner les activitĂ©s des habitants.

LaurĂ©at du prix Toa Reef de l’Ifrecor et bĂ©nĂ©ficiaire de la subvention Best Life de l’UICN, le projet a pu financer son prototype, sans pour autant couvrir tous les coĂ»ts. « La version finale reste Ă  dĂ©velopper », conclut Tearai. « Le dĂ©ploiement sur Takaroa nous servira de base pour ajuster et amĂ©liorer l’appareil. D’autres financements seront nĂ©cessaires pour aller au bout de cette aventure. »

jeudi 14 mars 2024

Plastic Odyssey : une expédition contre la pollution plastique en Polynésie Française


Partie de France pour un pĂ©riple de trois ans, l’équipe a rĂ©cemment fait escale Ă  Mangareva, au cƓur des Gambier, oĂč se concentre 60 % de l’industrie perliĂšre de PolynĂ©sie.

Une rĂ©alitĂ© prĂ©occupante au cƓur du lagon

Sur l’üle, l’équipage a rapidement constatĂ© l’ampleur de la pollution plastique. Dans les eaux turquoise du lagon, aux abords de la ferme perliĂšre de Magali et Dominique Devaux, les dĂ©chets s’accumulent. Car si la perliculture repose sur l’usage d’équipements en plastique – bouĂ©es, filets, paniers – leur gestion reste complexe.

« Certaines bouĂ©es peuvent ĂȘtre rĂ©utilisĂ©es, mais beaucoup sont endommagĂ©es et finissent stockĂ©es Ă  terre pendant des mois », explique Magali Devaux, gĂ©rante de l’exploitation. Un stockage provisoire devenu un vĂ©ritable casse-tĂȘte logistique.

Son mari, Dominique, ajoute : « Nous envoyons nos dĂ©chets plastiques au centre d’enfouissement de Tahiti, mais c’est une solution de court terme, et loin d’ĂȘtre idĂ©ale sur le plan Ă©cologique. »

Des solutions concrùtes à bord d’un bateau-laboratoire

C’est lĂ  qu’intervient Plastic Odyssey. À bord de leur navire-laboratoire, les membres de l’expĂ©dition apportent des solutions innovantes. Les plastiques collectĂ©s sont broyĂ©s puis transformĂ©s, sur place, en objets utiles : pavĂ©s, toitures, matĂ©riaux de construction
 Le tout grĂące Ă  des machines simples, peu coĂ»teuses, et facilement rĂ©plicables localement.

« Ce que nous voulons montrer, c’est que le plastique usagĂ© peut devenir une ressource, pas seulement un dĂ©chet », explique Maxime Thirouin, ingĂ©nieur recyclage au sein de l’équipage. Une dĂ©monstration porteuse d’espoir pour les acteurs locaux, Ă  commencer par les perliculteurs.

Dominique Devaux se montre enthousiaste : « Ce projet ouvre des perspectives concrÚtes pour notre secteur. Nous avons besoin de solutions durables, adaptées à nos réalités. »

Vers une filiÚre de revalorisation en Polynésie

EncadrĂ©e par la Direction des ressources marines, une initiative est en cours pour structurer une filiĂšre de revalorisation des plastiques Ă  l’échelle de la PolynĂ©sie. Objectif : collecter, trier et transformer les dĂ©chets plastiques issus notamment de la perliculture, tout en crĂ©ant de la valeur et des emplois locaux.

La visite de Plastic Odyssey Ă  Mangareva marque ainsi un moment clĂ© dans la lutte contre la pollution plastique en milieu insulaire. Une dĂ©monstration que, mĂȘme Ă  l’autre bout du monde, l’innovation peut se conjuguer avec l’engagement Ă©cologique.




dimanche 25 décembre 2022

Mangareva : 3 500 hußtres réintroduites pour dynamiser la perliculture locale


3 500 hußtres perliÚres ont été réintroduites dans leur milieu naturel pour tenter de relancer la reproduction et, par conséquent, la filiÚre perliÚre toute entiÚre.

Depuis plusieurs annĂ©es, les professionnels du secteur constatent une baisse significative du collectage – ce processus crucial de captage des larves de nacres servant Ă  produire les fameuses perles noires. Une diminution confirmĂ©e par les Ă©valuations annuelles menĂ©es par la Direction des ressources marines (DRM), mettant en lumiĂšre une situation prĂ©occupante pour cette Ăźle dont l’économie repose principalement sur la perliculture.



Mangareva, qui reprĂ©sente Ă  elle seule 33 % de la production de perles de PolynĂ©sie française, ne peut compter que sur ses propres ressources biologiques : l’importation de nacres y Ă©tant strictement interdite, la reproduction naturelle des huĂźtres devient vitale pour l’avenir du secteur.

C’est dans ce contexte qu’une Ă©quipe de la DRM s’est rendue sur place du 13 au 17 dĂ©cembre, en collaboration avec les perliculteurs, pour conduire une opĂ©ration de restockage du lagon. GrĂące Ă  la mobilisation de plusieurs professionnels engagĂ©s — BenoĂźt Urarii, Thomas Essen, James Gooding, Puea Taerea, Hoarai Urarii et Joseph Teakarotu — et de leurs Ă©quipes, 3 500 nacres ont Ă©tĂ© disposĂ©es sur des zones soigneusement sĂ©lectionnĂ©es par les scientifiques de l’IRD et de l’IFREMER.

Les huĂźtres, matures et prĂȘtes Ă  frayer, ont Ă©tĂ© placĂ©es sur des substrats naturels accessibles en apnĂ©e. Un suivi rĂ©gulier sera dĂ©sormais assurĂ© par les perliculteurs pour observer l’évolution de ces populations et espĂ©rer une participation active aux prochaines pontes.



"Le rĂ©ensemencement, c’est dĂ©jĂ  une premiĂšre action. Ça mobilise et sensibilise les perliculteurs. Si ça marche, on le refera souvent", confie James Gooding, l’un des acteurs de cette initiative.

Soutenue par le rĂ©seau RESOLAG, les chercheurs de l’IRD et de l’IFREMER, ainsi que le projet rĂ©gional PROTEGE, cette opĂ©ration marque un tournant. Elle tĂ©moigne d’un effort collectif pour prĂ©server un savoir-faire unique et garantir la survie d’une activitĂ© emblĂ©matique de la PolynĂ©sie française.

jeudi 31 mars 2022

Opération d'Assainissement Environnemental menée par la Direction des Ressources Marines (DRM).


Objectifs et Zones Ciblées

L'initiative, lancĂ©e en 2021, cible les Ăźles oĂč les dĂ©chets perlicoles sont les plus prĂ©sents, notamment des Ăźles comme Apataki, Arutua, Ahe, Manihi, Takaroa, Takapoto, Aratika, Kaukura, Fakarava, Raiatea, Tahaa, et Gambier.

Ces ßles ont été choisies en fonction de deux critÚres principaux :

La présence de déchets historiques issus des pratiques passées,

La forte activité perlicole actuelle, générant un volume important de déchets.

Types de Déchets Collectés

Les déchets perlicoles comprennent une variété de matériaux utilisés dans les fermes perliÚres :

Cordages,

Collecteurs,

Bouées,

Grillages de protection, qui sont essentiels à la pratique de la perliculture, mais qui, une fois usés ou abandonnés, peuvent nuire à l'environnement marin.

Méthodologie de Collecte et de Rapatriement

Pour assurer une gestion efficace de ces déchets, la DRM a mis en place un systÚme de collecte structuré :

"Big bags" ont été fournis aux perliculteurs, qui ont ensuite organisé des comités de gestion locaux en collaboration avec les associations locales.

Les municipalités ont apporté leur soutien technique et logistique pour stockage et collecte des déchets jusqu'aux quais.

Le gouvernement a pris en charge l’organisation du rapatriement des dĂ©chets vers Tahiti, oĂč ils sont traitĂ©s dans des centres agréés.

Bilan et Poursuite des Opérations

Entre novembre 2021 et mars 2022, l’opĂ©ration a permis le rapatriement et le traitement de 1 010 big bags, soit environ 1 000 m3 de dĂ©chets. Un lot particuliĂšrement important, comprenant 574 big bags, a Ă©tĂ© rapatriĂ© rĂ©cemment grĂące aux navires Cobia 3 et Mareva Nui.

Les efforts de nettoyage continueront tout au long de l’annĂ©e, avec une phase 2 visant Ă  nettoyer les lagons, en plus des dĂ©chets dĂ©jĂ  stockĂ©s Ă  terre. Cette opĂ©ration fait partie d’un programme plus large visant Ă  instaurer une gestion durable et Ă©cologique des dĂ©chets perlicoles, pour assurer la protection de l’environnement marin et renforcer l’image de la PolynĂ©sie en tant qu'acteur responsable dans l’industrie perliĂšre.

Impact Attendu

Cette initiative devrait contribuer Ă  :

Réduire l'empreinte environnementale de la perliculture,

Améliorer la qualité des lagons, essentiels pour la survie des hußtres perliÚres,

Sensibiliser les perliculteurs à l'importance de la gestion des déchets dans leur activité, et

Renforcer la coopération entre les acteurs locaux, les autorités et les communautés pour une gestion partagée et durable des ressources naturelles.

Ainsi, cette opĂ©ration se prĂ©sente comme un modĂšle d’assainissement environnemental et de collaboration intersectorielle, avec un impact direct sur la prĂ©servation des Ă©cosystĂšmes marins et l'industrie perliĂšre locale.


Opération d'Assainissement Environnemental

La DRM Nettoie les Îles PolynĂ©siennes des DĂ©chets Perlicoles

Ces opérations de nettoyage se poursuivront tout au long de l'année

Apataki, Arutua, Ahe, Manihi, Takaroa, Takapoto, Aratika, Kaukura, Fakarava, Raiatea, Tahaa, et Gambier

lundi 13 décembre 2021

Nettoyage Ă  Grande Échelle : Lutte contre la Pollution Perlicole en PolynĂ©sie.


Depuis prÚs de 40 ans, des déchets issus des fermes perliÚres polluent les lagons et les atolls, dégradant ainsi l'image de la Perle de Tahiti. Face à cette situation, le Pays a lancé une vaste opération de nettoyage pour remédier à cette pollution.

Cette initiative Ă©cologique, qui s'inscrit dans une prise de conscience collective, a pour objectif de limiter les effets nĂ©gatifs de l’activitĂ© perlicole sur l’écosystĂšme marin et la qualitĂ© des perles. La pollution perlicole est devenue un problĂšme majeur, incitant Ă  une mobilisation gĂ©nĂ©rale.

La premiÚre phase de cette opération, validée lors du séminaire sur la perliculture en 2020, implique plusieurs acteurs : les communes, les comités de gestion, les perliculteurs, la population locale et les autorités publiques. Entre mai et juillet 2021, 1300 sacs ont été distribués aux comités de gestion des Tuamotu, des Gambier et des ßles Sous-le-Vent pour la collecte des déchets.

À Apataki, grĂące Ă  la collaboration des perliculteurs et de l'association locale Te hotu no te Fenua no Apataki, plus de 100 mĂštres cubes de dĂ©chets ont Ă©tĂ© rĂ©coltĂ©s. Ces dĂ©chets seront transportĂ©s vers Tahiti pour ĂȘtre enfouis au Centre d’Enfouissement Technique (C.E.T.) de la Punaruu dans les prochains jours.

ParallĂšlement, le Pays travaille Ă  la mise en place d’une filiĂšre durable de gestion des dĂ©chets perlicoles. Bien que l’enfouissement Ă  Tahiti soit une solution immĂ©diate, des alternatives sont explorĂ©es, comme la substitution des matĂ©riaux perlicoles en plastique.

Les perliculteurs seront appelĂ©s Ă  contribuer financiĂšrement Ă  ce plan de gestion des dĂ©chets, et une modification de la lĂ©gislation sur la perliculture devrait bientĂŽt ĂȘtre soumise Ă  l'assemblĂ©e. En ce qui concerne les dĂ©chets historiques accumulĂ©s depuis 40 ans, il est estimĂ© qu’une ferme moyenne gĂ©nĂšre environ 2 tonnes de dĂ©chets par an. Le Pays travaille donc sur un plan de gestion global, visant Ă  Ă©vacuer les dĂ©chets existants, Ă  mettre en place une filiĂšre de traitement efficace et Ă  prĂ©venir la production de nouveaux dĂ©chets.




lundi 31 mai 2021

Perliculteurs de Mangareva en alerte : dĂ©chets, greffeurs et micro-plastiques au cƓur des prĂ©occupations.


Trois dossiers sensibles ont été placés au centre des échanges : la gestion des déchets perlicoles, le retour des greffeurs étrangers et la prolifération des micro-plastiques dans les lagons.

Les conclusions d’une rĂ©cente Ă©tude, corroborĂ©es par les campagnes de ramassage annuelles, ont rĂ©vĂ©lĂ© une gestion quasiment inexistante des dĂ©chets issus de l’activitĂ© perliĂšre dans l’archipel des Gambier.
À ce jour, aucune solution de traitement ou de recyclage n’a Ă©tĂ© mise en place, laissant les dĂ©chets s’accumuler sans encadrement.

Autre sujet d’inquiĂ©tude : l’indisponibilitĂ© des greffeurs Ă©trangers, principalement chinois, essentiels Ă  la production.
Les perliculteurs attendent toujours une rĂ©ponse de Tahiti concernant les modalitĂ©s de rapatriement ou d’autorisation d’entrĂ©e sur le territoire, condition indispensable au redĂ©marrage de nombreuses fermes.

Enfin, les micro-plastiques, flĂ©au invisible, s’invitent dĂ©sormais jusque dans les perles.
Selon l’Ifremer, ces particules sont dĂ©jĂ  dĂ©tectables sur les noyaux avant que la couche nacrĂ©e ne se forme.
Bien qu’invisibles Ă  l’Ɠil nu, leur prĂ©sence a Ă©tĂ© confirmĂ©e au microscope, renforçant les inquiĂ©tudes sur la qualitĂ© et la traçabilitĂ© du produit fini.

Malgré ces défis environnementaux et logistiques, la perliculture locale peine à retrouver son équilibre, toujours marquée par les séquelles de la crise sanitaire.
La rĂ©union de Rikitea illustre une prise de conscience collective, mais aussi l’urgence de rĂ©ponses concrĂštes pour sauvegarder une activitĂ© vitale pour l’économie des Ăźles.

jeudi 24 décembre 2020

Le Défi de la Perliculture : Préserver les Lagons pour Sauver l'Industrie des Perles en Polynésie


Le Pays a annoncĂ© son soutien pour la mise en place d’une filiĂšre de rapatriement des dĂ©chets perlicoles, mais a prĂ©cisĂ© qu’il ne s’impliquerait pas directement dans la plongĂ©e pour rĂ©cupĂ©rer ces dĂ©chets, laissant cette responsabilitĂ© aux perliculteurs.

Tearii Alpha, ministre de l’Économie bleue, a rappelĂ© que les perliculteurs, en tant que bĂ©nĂ©ficiaires de l’industrie perliĂšre, sont responsables de la qualitĂ© des lagons. Le Pays a donc promis un soutien logistique pour la filiĂšre, mais les professionnels devront se charger de l’aspect pratique du nettoyage sous-marin, afin de prĂ©server les lagons et garantir le dĂ©veloppement durable de l’industrie.

La question de la santĂ© des lagons devient de plus en plus cruciale pour la pĂ©rennitĂ© de la perliculture, d’autant que des prĂ©occupations environnementales, notamment liĂ©es Ă  la contamination par les microplastiques, pĂšsent sur l’avenir de l’huĂźtre perliĂšre. Les comitĂ©s de gestion, rĂ©cemment créés, auront pour rĂŽle de surveiller la situation et de coordonner les actions de nettoyage des lagons.

Le Pays a Ă©galement soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© de solutions durables pour la gestion des dĂ©chets perlicoles et encourage la transparence dans ce domaine. Tearii Alpha a insistĂ© sur l’urgence d’agir, tout en rappelant l’importance de l’effort collectif pour garantir la qualitĂ© et la transparence dans le secteur.

À l’issue du sĂ©minaire, plusieurs dĂ©cisions ont Ă©tĂ© prises pour redĂ©finir les rĂšgles de la perliculture : gel des concessions, quota de commercialisation fixĂ© Ă  2 500 perles par hectare pour Ă©viter la surproduction, promotion des ventes aux enchĂšres et renforcement de l’emploi local dans les Ăźles. Ces mesures devraient ĂȘtre encadrĂ©es par une rĂ©forme rĂ©glementaire Ă  venir.

mercredi 9 décembre 2020

Les Microplastiques: Un Danger Croissant pour l'Industrie Perlicole en Polynésie.


Selon ses recherches, la contamination par les microplastiques dans les lagons perlicoles affecte gravement le métabolisme énergétique des hußtres, altÚre la formation de gamÚtes et réduit la qualité des perles. Ce phénomÚne, soutenu par des données obtenues en laboratoire, dévoile un dérÚglement énergétique chez les hußtres, ainsi que des perturbations dans leur reproduction, entraßnant une dégradation de la qualité des perles.

Cette étude, financée par la Direction des Ressources Marines (DRM), révÚle que les déchets plastiques, introduits par les structures d'élevage depuis les années 80, sont désormais omniprésents dans les eaux des lagons perlicoles polynésiens. Ces microplastiques, présents en concentrations élevées dans les eaux de surface et la colonne d'eau, représentent un risque majeur pour l'hußtre perliÚre, qui, en tant qu'organisme filtreur, est particuliÚrement vulnérable.

Bien que la perliculture ne soit pas la principale source de déchets plastiques, la production mondiale de plastique, largement utilisée pour les emballages, contribue de maniÚre significative à la pollution des océans. En Polynésie, l'industrie perlicole génÚre environ 140 tonnes de déchets plastiques par an, aggravant la dégradation de l'environnement lagonaire.

Face à cette menace environnementale, la DRM soutient des projets de recherche tels que le projet Resccue, qui vise à trouver des solutions durables pour la perliculture et à promouvoir une économie circulaire. Toutefois, le coût élevé et la complexité du nettoyage des lagons rendent urgentes la recherche de solutions de substitution et la réforme des pratiques de l'industrie. La réduction de la pollution plastique s'avÚre cruciale non seulement pour préserver l'industrie perliÚre, déjà fragilisée économiquement, mais aussi pour assurer la durabilité des écosystÚmes lagonaires.

jeudi 28 mai 2020

Pollution Plastique : Une Étude Anthropologique pour Comprendre la Situation dans les Lagons des Tuamotu


Afin de combler cette lacune, le Pays a lancĂ© une Ă©tude prĂ©vue jusqu'en dĂ©cembre, avec pour objectif de sensibiliser la population Ă  la rĂ©duction des macro-dĂ©chets dans les lagons coralliens. Ces derniers, qui subissent depuis plusieurs annĂ©es une dĂ©gradation de leur qualitĂ©, sont au cƓur de l'enquĂȘte.

En janvier, l’IFREMER avait dĂ©jĂ  mis en Ă©vidence l’impact prĂ©occupant de la pollution par les microplastiques sur les huĂźtres perliĂšres des Tuamotu, soulignant le rĂŽle de la perliculture dans cette problĂ©matique.

Une convention (n° 2233 VP/DRM) a Ă©tĂ© signĂ©e entre le Pays, l’École Pratique des Hautes Études (EPHE), le Centre de Recherches Insulaires et Observatoire de l’Environnement (CRIOBE), et la Direction des Ressources Marines pour un projet intitulĂ© "Perception sociale autour de la notion de pollution et des dĂ©chets perlicoles aux Tuamotu". Cette Ă©tude anthropologique vise Ă  explorer la crise sociale qui touche les populations des atolls producteurs de perles.

Le texte de la convention rappelle que la perliculture, en raison de l'utilisation massive de plastiques, contribue de maniÚre significative à la pollution des lagons. Les déchets plastiques, qu'ils soient macroscopiques ou sous forme de microplastiques, exercent une pression environnementale sur les écosystÚmes coralliens et les populations aquacoles.

L’étude mettra l'accent sur l’analyse de la pollution plastique sous l’angle des sciences sociales, principalement via l’anthropologie, afin de mieux comprendre les perceptions locales liĂ©es Ă  la pollution et aux dĂ©chets.

Les rĂ©sultats de cette enquĂȘte permettront de proposer des solutions pour rĂ©duire la pollution par les macro-dĂ©chets dans les lagons coralliens. Ils pourraient aussi conduire Ă  l’élaboration d’une charte des bonnes pratiques avec la DRM. Cette approche sociale est jugĂ©e essentielle pour influencer les pratiques des perliculteurs et ainsi limiter la pollution des lagons.

Enfin, une enquĂȘte ethnographique sera rĂ©alisĂ©e sur trois atolls des Tuamotu, permettant de comparer les similaritĂ©s socio-Ă©conomiques et les disparitĂ©s Ă©cologiques entre les sites d’étude (Ahe, Takaroa, Takapoto). Un Ă©tudiant en anthropologie supervisera le travail de terrain, qui se dĂ©roulera sur une pĂ©riode de six mois.

mardi 28 janvier 2020

Pollution aux Microplastiques : Une Bombe à Retardement pour les Hußtres PerliÚres Polynésiennes.


À la suite de la crise perlicole des annĂ©es 90, de nombreuses fermes ont Ă©tĂ© abandonnĂ©es, laissant derriĂšre elles des tonnes de dĂ©chets plastiques. DĂ©gradĂ©s par les Ă©lĂ©ments naturels, ces rĂ©sidus se sont fragmentĂ©s en micro- et nanoplastiques, aujourd’hui omniprĂ©sents dans les eaux lagonaires.

Le projet MICROLAG, qui s’étale sur trois ans, intĂšgre les travaux de Tony Gardon, doctorant et laurĂ©at d’un prix de 200 000 francs remis par Europcar lors des ConfĂ©rences de la Recherche Ă  l’UniversitĂ©. Ses recherches portent sur quatre lagons perlicoles des Tuamotu, oĂč il a procĂ©dĂ© Ă  des prĂ©lĂšvements d’eau selon la taille des particules filtrĂ©es par les huĂźtres.

Les analyses montrent que 5 Ă  8 % des particules collectĂ©es sont des plastiques. Si les eaux de surface contiennent de 2,5 Ă  4,5 particules par mĂštre cube, la concentration grimpe Ă  176 particules dans la colonne d’eau. Des niveaux comparables Ă  ceux observĂ©s en MĂ©diterranĂ©e. Fait troublant : plus de 40 % de ces particules proviennent directement de l’industrie perlicole.

Les huĂźtres, grands organismes filtrants, se retrouvent ainsi en premiĂšre ligne. Tony Gardon a menĂ© des tests avec des microbilles de polystyrĂšne qui ont mis en lumiĂšre une rĂ©duction de l’assimilation des nutriments, des troubles Ă©nergĂ©tiques, et une chute de la production de gamĂštes, allant jusqu’à la perforation des organes reproducteurs.

Bien que ces rĂ©sultats soient encore prĂ©liminaires, le chercheur prĂ©voit de prolonger son Ă©tude, en s’attardant sur les nanoplastiques. Un enjeu crucial pour prĂ©server la perliculture polynĂ©sienne, joyau Ă©conomique aujourd’hui en sursis.

jeudi 8 août 2019

Takaroa : L’État PolynĂ©sien au Secours des Perliculteurs FragilisĂ©s par Vaitia


Cette décision vient répondre à une situation économique et environnementale toujours fragile, cinq ans aprÚs le passage du phénomÚne Vaitia.

En 2014, les eaux turquoise du lagon de Takaroa, dans l’archipel des Tuamotu, ont Ă©tĂ© envahies par une prolifĂ©ration d’algues colorĂ©es. Le phĂ©nomĂšne, connu sous le nom de Vaitia, a plongĂ© le lagon dans une crise Ă©cologique : appauvrissement en oxygĂšne, mort de nombreuses huĂźtres perliĂšres, et un collectage de naissains presque nul. Les cultures existantes ont subi de lourdes pertes, les huĂźtres greffĂ©es n’ont pas survĂ©cu, et celles qui ont rĂ©sistĂ© peinent encore Ă  croĂźtre.

Aujourd’hui encore, les stigmates de Vaitia persistent. Le collectage des naissains demeure inefficace, et certaines zones du lagon, autrefois exploitĂ©es pour la perliculture, restent en jachĂšre. Face Ă  cette situation, les autoritĂ©s polynĂ©siennes ont dĂ©cidĂ© d’agir en allĂ©geant les charges administratives des perliculteurs.

L’exonĂ©ration des redevances pour l’annĂ©e 2019 constitue une reconnaissance officielle des difficultĂ©s rencontrĂ©es et un levier pour la relance de l’activitĂ©. Elle s’inscrit dans une stratĂ©gie de rĂ©silience du secteur perlicole, pilier Ă©conomique et culturel de l’atoll de Takaroa.

Ce soutien ponctuel se veut Ă©galement un signal d’alerte sur la vulnĂ©rabilitĂ© des Ă©cosystĂšmes lagonaires face aux dĂ©sĂ©quilibres environnementaux, rappelant que l’avenir de la perle de Tahiti passe aussi par une meilleure comprĂ©hension des phĂ©nomĂšnes naturels.

samedi 1 octobre 2016

Takume en Alerte : Les Perliculteurs Saisissent la Justice aprùs l’Introduction Suspecte de Nacres Malades


À l’origine de cette dĂ©marche, le perliculteur Tavivi, accompagnĂ© de son cousin Teiva Manutahi, qui a Ă©galement saisi le procureur de la RĂ©publique.

AprĂšs trois heures d'attente Ă  l’aĂ©roport de Tahiti Faa'a, les deux hommes ont rĂ©cupĂ©rĂ© une glaciĂšre contenant des nacres potentiellement contaminĂ©es, transfĂ©rĂ©es sans autorisation depuis Raroia. Constatant l'Ă©tat des Ă©chantillons, Me Elie a procĂ©dĂ© Ă  la rupture des scellĂ©s, rĂ©vĂ©lant une forte odeur nausĂ©abonde et des anomalies visibles sur les coquillages.

Teiva Manutahi dénonce une mise en danger du lagon de Takume et de toute l'industrie perlicole locale. Selon lui, c'est la premiÚre fois en trente ans que des nacres malades sont observées dans le lagon, une situation jugée alarmante par les professionnels.

Les nacres prĂ©sentaient des taches noires inhabituelles et des dĂ©formations inquiĂ©tantes. Devant ces signes Ă©vidents de maladie, Tavivi insiste sur l’importance d’obtenir des rĂ©sultats scientifiques fiables par l'IFREMER pour Ă©tayer leurs accusations et dĂ©clencher une rĂ©ponse judiciaire appropriĂ©e.

La dĂ©marche engagĂ©e par les perliculteurs vise non seulement Ă  protĂ©ger leur environnement, mais aussi Ă  alerter l'opinion publique sur les dangers d'introductions incontrĂŽlĂ©es dans les Ă©cosystĂšmes fragiles. La suite de l’affaire dĂ©pend dĂ©sormais des analyses en laboratoire et de l’éventuelle intervention du procureur.

lundi 9 novembre 2015

La perle de Tahiti face aux défis du réchauffement climatique : quelles solutions pour l'avenir ?


Cette industrie emblématique, pilier économique de l'archipel, se trouve confrontée à des défis environnementaux majeurs qui pourraient compromettre sa pérennité.

La pinctada margaritifera, l'hußtre perliÚre qui produit ces joyaux convoités à travers le monde, montre des signes de vulnérabilité face à l'augmentation des températures océaniques. Une situation qui inquiÚte tant les autorités que les producteurs locaux.

L'enjeu est considĂ©rable : officiellement, 1 300 personnes travaillent directement dans les fermes perlicoles polynĂ©siennes. Mais selon les estimations, le secteur pourrait en rĂ©alitĂ© faire vivre entre 5 000 et 8 000 personnes, particuliĂšrement dans les atolls les plus isolĂ©s oĂč les alternatives Ă©conomiques sont rares. En 2014, les recettes gĂ©nĂ©rĂ©es par la perle reprĂ©sentaient 69% des exportations de biens de la PolynĂ©sie française, soit environ 73,7 millions d'euros.

Face à cette menace, le gouvernement polynésien a lancé un programme ambitieux de recherche et développement, en partenariat avec le secteur privé. Des scientifiques étudient activement les conséquences du réchauffement climatique sur l'hußtre perliÚre, avec un objectif clair : trouver des solutions pour préserver cette ressource vitale.

Les résultats préliminaires sont préoccupants. Les études montrent que l'augmentation de la température de l'eau pourrait gravement perturber le fonctionnement physiologique de la pinctada margaritifera. Des tests simulant un réchauffement de 2°C révÚlent que les hußtres se retrouvent fréquemment exposées à des températures dépassant leur optimum biologique, ce qui affecte leur métabolisme et potentiellement la qualité des perles produites.

Plusieurs pistes d'adaptation sont explorĂ©es par les chercheurs. L'une d'elles consisterait Ă  dĂ©placer progressivement l'activitĂ© perlicole des Tuamotu vers l'archipel des Australes, oĂč les eaux sont naturellement plus fraĂźches. Une autre approche privilĂ©gie l'Ă©tude de sous-espĂšces d'huĂźtres perliĂšres prĂ©sentes aux Marquises, potentiellement mieux adaptĂ©es aux environnements plus chauds.

Malgré ces défis considérables, la filiÚre perlicole polynésienne demeure déterminée à préserver son savoir-faire unique et cette ressource qui fait la renommée internationale de l'archipel. La capacité d'adaptation de cette industrie traditionnelle face aux bouleversements climatiques constitue désormais un enjeu crucial pour l'avenir économique de la Polynésie française.

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