lundi 23 juin 2025
BaptisĂ©e Poe Tahiti Ăcloserie, cette nouvelle installation ambitionne de rĂ©pondre aux besoins croissants dâune filiĂšre en tension.
Chaque annĂ©e, plus de 90 millions de naissains sont nĂ©cessaires pour alimenter la filiĂšre perlicole polynĂ©sienne. JusquâĂ prĂ©sent, cette ressource provenait principalement du captage naturel dans les lagons de Takapoto, Ahe ou encore Manihi. Ces sites, longtemps abondants, montrent dĂ©sormais des signes dâĂ©puisement. âCâest catastrophiqueâ, dĂ©plore Steve Pommier, fondateur de la nouvelle Ă©closerie. Il pointe du doigt le changement climatique et la surexploitation des gĂ©niteurs comme principales causes de ce dĂ©clin.
Un projet familial nĂ© dâune vision Ă long terme
LâidĂ©e de cette Ă©closerie nâest pas nĂ©e dâhier. DĂšs 2010, Steve Pommier et son Ă©pouse nourrissaient lâambition de crĂ©er leur propre centre de reproduction, avec lâobjectif dâenrichir la palette de couleurs de leurs perles. Perliculteur depuis 1997, Steve a multipliĂ© les dĂ©marches, allant jusquâĂ prospecter au Japon et en IndonĂ©sie, sans succĂšs. Le vĂ©ritable dĂ©clic survient en 2017, lorsquâil rencontre la famille Marissal, pionniĂšre de lâĂ©closerie perliĂšre en PolynĂ©sie.
InstallĂ©e initialement en Charente-Maritime, la famille Marissal a perfectionnĂ© au fil des dĂ©cennies une mĂ©thode unique de reproduction de Pinctada margaritifera, lâhuĂźtre perliĂšre locale. Leur site de Fakarava produit aujourdâhui 10 millions de naissains par an â un volume insuffisant face Ă la demande croissante. Un partenariat naturel sâest alors imposĂ© entre les deux familles.
Un transfert de savoir-faire et un encadrement étroit
Au-delĂ de la technologie, câest toute une expertise que la famille Marissal transmet aux Pommier. Tamaiva Pommier, fils de Steve, a suivi pendant un an une formation complĂšte Ă Fakarava, participant Ă toutes les Ă©tapes de production. Lâencadrement se poursuit : les Marissal superviseront deux fois par an la phase cruciale de ponte. âNous avons une autorisation pour produire jusquâĂ six millions de naissains par an, avec lâobjectif dâen obtenir trois millions par ponteâ, prĂ©cise Steve Pommier.
InstallĂ©e sur 525 mÂČ, lâĂ©closerie emploie aujourdâhui cinq personnes â laborantins, plongeurs, manĆuvres â toutes recrutĂ©es localement. âĂ terme, nous aurons besoin dâune Ă©quipe de dix personnesâ, anticipe-t-il.
Des premiĂšres pontes prometteuses
Le 11 juin dernier, la premiÚre ponte a eu lieu. Trois jours plus tard, les locaux étaient officiellement inaugurés. La moitié des 250 géniteurs préparés ont pondu. Les larves sont désormais élevées en bacs pendant une vingtaine de jours, nourries avec du phytoplancton cultivé sur place, avant de passer cinq mois en nurserie. Elles seront ensuite transférées dans le lagon. Une année complÚte est nécessaire avant leur mise en vente aux perliculteurs, qui devront encore attendre un an pour entamer la culture perliÚre.
Un engagement pour un modĂšle durable
Au-delĂ de la production, la famille Pommier souhaite inscrire son projet dans une logique Ă©cologique. Un systĂšme de consignes sera instaurĂ© pour rĂ©cupĂ©rer les supports de fixation des naissains, afin dâĂ©viter quâils ne finissent au fond du lagon, comme câest encore trop souvent le cas.
Pour Steve Pommier, ce projet, mĂ»ri pendant plus de 15 ans, est devenu vital. âCâest une question de survie pour la filiĂšreâ, affirme-t-il. Si son objectif initial de diversifier les couleurs de perles reste intact, il passe dĂ©sormais au second plan. La prioritĂ© est de fournir des naissains aux fermes dâArutua. âEt je ne suis pas certain que nous pourrons satisfaire toute la demandeâ, conclut-il.
dimanche 25 décembre 2022
Face au déclin du captage de larves de nacre, un élément essentiel pour la production d'hußtres perliÚres, cette opération vise à restaurer l'équilibre des populations d'hußtres et à renforcer la production locale.
Détails de l'opération : Au cours de cette intervention de deux jours, un total de 3 500 nacres matures ont été réensemencées dans des sites spécifiques, identifiés par des chercheurs de l'IRD et de l'Ifremer. Ces hußtres, déjà adultes, serviront de base pour de futures reproductions, en espérant que leur réintroduction dans le lagon favorisera les pontes naturelles.
James Gooding, perliculteur local, a soulignĂ© que cette initiative ne se limite pas Ă un simple geste Ă©cologique, mais constitue Ă©galement un moyen de sensibiliser les perliculteurs aux enjeux environnementaux et de renforcer la coopĂ©ration au sein de la communautĂ©. Il a ajoutĂ© que, si cette opĂ©ration porte ses fruits, d'autres rĂ©introductions pourraient ĂȘtre envisagĂ©es Ă l'avenir.
Importance Ă©conomique et symbolique : La perle de Tahiti demeure un pilier Ă©conomique pour la PolynĂ©sie française, reprĂ©sentant environ 70% des exportations locales. Les Gambier, en particulier, jouent un rĂŽle majeur dans cette industrie, avec environ 33% de la production perliĂšre totale provenant de cette rĂ©gion. La particularitĂ© de la perliculture en PolynĂ©sie rĂ©side dans le fait que les huĂźtres sont cultivĂ©es directement dans la nature, contrairement Ă d'autres pays producteurs comme l'IndonĂ©sie, la Birmanie, ou les Philippines, oĂč des closeries sont utilisĂ©es.
Les huĂźtres sont disposĂ©es dans les lagons sur des cordes pendant environ six mois, oĂč elles se nourrissent et se dĂ©veloppent avant d'ĂȘtre rĂ©coltĂ©es dans les fermes perliĂšres. Cette mĂ©thode naturelle, en plus de produire des perles uniques, est Ă©galement perçue comme plus respectueuse de l'environnement.
Objectifs futurs : Cette réintroduction vise à maintenir la durabilité de la filiÚre perlicole tout en rétablissant la santé des écosystÚmes marins locaux. Les perliculteurs de la région continuent à suivre l'évolution des nacres réintroduites et espÚrent que ces hußtres contribueront à renforcer la résilience de la production de perles face aux défis écologiques et économiques à venir.
jeudi 21 juillet 2022
Ces orientations visent à renforcer la durabilité du secteur tout en répondant aux défis environnementaux et socio-économiques.
1. Préservation des Lagons
Un des axes majeurs de ce conseil concerne la prĂ©servation des lagons, Ă©lĂ©ment clĂ© pour la pĂ©rennitĂ© de la perliculture. La gestion des dĂ©chets perlicoles a Ă©tĂ© un sujet central. Lâappels d'offres lancĂ© par la Direction des Ressources Marines (DRM) pour poursuivre le rapatriement des dĂ©chets dans les Ăźles des Tuamotu Gambier (13 Ăźles concernĂ©es) sur les trois prochaines annĂ©es vise Ă rĂ©duire la pollution marine. Cette initiative fait suite aux efforts prĂ©cĂ©dents et cherche Ă stabiliser la situation tout en assurant un meilleur contrĂŽle des dĂ©chets issus de lâindustrie perlicole.
Le projet de rĂ©glementation en cours de prĂ©paration a pour objectif de pousser les producteurs Ă Ă©laborer des plans de gestion individuels des dĂ©chets, encourageant ainsi un engagement plus fort de la part des producteurs dans la gestion Ă©cologique de leur activitĂ©. Lâutilisation de matĂ©riaux compostables sera Ă©galement mise en avant pour rĂ©duire lâimpact environnemental des dĂ©chets produits par lâindustrie.
2. Valorisation de l'Emploi Local
Lâune des prioritĂ©s stratĂ©giques est la valorisation de lâemploi local au sein des fermes perliĂšres. Cela passe par plusieurs actions concrĂštes :
Formation des greffeurs locaux : Le Centre des MĂ©tiers de la Mer de PolynĂ©sie française (CMMPF) lancera en octobre une formation spĂ©cifique Ă la greffe des nacres. Cette formation, destinĂ©e Ă une douzaine de personnes travaillant ou ayant une expĂ©rience dans les fermes perliĂšres, se dĂ©roulera en deux phases : un mois de thĂ©orie Ă Rangiroa et cinq mois de pratique dans les fermes. Cette initiative a pour but de renforcer les compĂ©tences locales en matiĂšre de perliculture et de rĂ©duire progressivement la dĂ©pendance Ă la main-d'Ćuvre Ă©trangĂšre.
CritĂšre minimal d'activitĂ© : Le Conseil a instaurĂ© un critĂšre de minima dâactivitĂ© pour les fermes perliĂšres, avec une production de 200 perles/Ha sur 2 ans et un seuil minimum dâemployĂ©s. Les fermes qui ne respectent pas ce critĂšre pourraient perdre leurs concessions maritimes et leur autorisation dâoccupation du domaine public, avec des sanctions pouvant aller jusquâĂ lâannulation de la carte de producteur aprĂšs une pĂ©riode dâinactivitĂ© de 2 ans.
3. Gestion des Concessions Maritimes et de l'Activité
Une rĂ©forme importante a Ă©galement Ă©tĂ© adoptĂ©e concernant la gestion des concessions maritimes. Afin de garantir une exploitation sĂ©rieuse et durable, le Conseil a dĂ©cidĂ© de retirer, voire dâannuler, les autorisations dâoccupation du domaine public aux fermes inactives pendant 2 ans, ou 4 ans pour les premiĂšres demandes. Les fermes doivent donc garantir un minimum dâactivitĂ© pour conserver leurs droits dâexploitation. Cela inclut la greffe de nacre, la production et la vente de perles, avec des seuils dâactivitĂ© Ă respecter pour maintenir leur concession.
4. Renforcement des Stratégies de Vente
Une nouvelle stratĂ©gie de vente est Ă©galement en cours de dĂ©veloppement pour mieux valoriser les perles polynĂ©siennes sur les marchĂ©s internationaux. Bien que les dĂ©tails de cette stratĂ©gie nâaient pas encore Ă©tĂ© publiĂ©s, il est probable qu'elle mette l'accent sur l'innovation, la qualitĂ© des produits et la traçabilitĂ© de la production.
Conclusion
Ces dĂ©cisions visent Ă renforcer la durabilitĂ© du secteur perlicole, en Ă©quilibrant prĂ©servation de lâenvironnement, dĂ©veloppement Ă©conomique et valorisation de lâemploi local. La formation des greffeurs locaux et l'instauration de critĂšres d'activitĂ© minimum pour les fermes tĂ©moignent de la volontĂ© du gouvernement de pĂ©renniser lâactivitĂ© tout en offrant des opportunitĂ©s aux professionnels locaux. Il sera crucial de suivre lâĂ©volution de ces mesures et de leur impact sur lâindustrie de la perle de Tahiti dans les annĂ©es Ă venir.
samedi 30 avril 2022
Voici un résumé des principaux points soulevés dans ce rapport :
1. Perte de Membres et Manque de Représentativité
La TPAFP, créée en 2014 aprÚs la dissolution de la Maison de la Perle, avait pour objectif de rassembler les professionnels de la perliculture et de promouvoir la perle de Tahiti. Cependant, aprÚs une premiÚre année d'existence, l'association a vu ses membres se réduire de 11 à 5 organisations, indiquant un échec dans sa mission de représentation et de rassemblement des acteurs de la filiÚre. Cela a également révélé un manque de crédibilité et de légitimité auprÚs des professionnels du secteur.
2. ProblĂšmes de Gouvernance
La gouvernance de l'association a été un point clé du rapport de la CTC :
Absence de procÚs-verbaux systématiques : Les décisions prises lors des réunions ne sont pas correctement enregistrées.
Ordres du jour manquants : Les réunions n'ont pas toujours un cadre structuré, ce qui perturbe le bon fonctionnement des instances de l'association.
Assemblée générale inopérante : L'assemblée générale, censée jouer un rÎle crucial dans les décisions de l'association, ne remplit pas ses fonctions.
Non-respect des rĂšgles statutaires : Les rĂšgles de gouvernance sont souvent ignorĂ©es, et la prĂ©vention des conflits dâintĂ©rĂȘts est insuffisante, compromettant ainsi l'intĂ©gritĂ© de l'organisation.
3. Mauvaise Gestion FinanciĂšre
Le rapport critique également la gestion des finances de l'association :
Subventions mal utilisées : Bien que la TPAFP ait reçu un total de 436 millions de Fcfp entre 2014 et 2019, la répartition de ces fonds reste floue.
ComptabilitĂ© dĂ©ficiente : Il n'existe pas de mĂ©canismes clairs de contrĂŽle interne, ce qui empĂȘche de suivre efficacement les dĂ©penses et dâassurer une gestion transparente des fonds publics.
Absence de contrÎle des dépenses : L'association semble avoir un manque de supervision financiÚre, ce qui entraßne une mauvaise allocation des ressources.
4. Stratégie de Promotion Inefficace
Le rapport de la CTC remet en question la stratégie de promotion de la perle de Tahiti, tant sur le plan local qu'international :
Financement d'associations étrangÚres : La TPAFP a financé des associations étrangÚres sans en avoir un contrÎle direct, perdant ainsi la maßtrise de la stratégie de promotion à l'international.
Dépenses excessives : Des achats non concurrentiels et des dépenses excessives ont été observés, remettant en cause l'efficacité des actions locales de promotion.
AccÚs inéquitable aux prestataires : Les prestataires locaux n'ont pas toujours un accÚs équitable aux marchés de l'association, ce qui soulÚve des questions sur la transparence dans le choix des partenaires.
5. Propositions et Mesures Correctives
En rĂ©ponse Ă ces dĂ©ficiences, plusieurs mesures ont Ă©tĂ© mises en place, telles que des conventions de partenariat direct avec des associations Ă©trangĂšres Ă partir de 2020. Cependant, la CTC estime que l'existence mĂȘme de la TPAFP, dans ses conditions actuelles, doit ĂȘtre réévaluĂ©e. Une rĂ©vision de sa gouvernance, de ses pratiques financiĂšres et de sa stratĂ©gie de promotion est jugĂ©e nĂ©cessaire pour restaurer la crĂ©dibilitĂ© de l'association et garantir l'efficacitĂ© de ses actions.
6. Conclusion
En conclusion, la Tahitian Pearl Association of French Polynesia se trouve à un carrefour crucial. Sa gestion défaillante, son manque de transparence et de représentativité, ainsi que ses dérives financiÚres, remettent en question sa capacité à jouer son rÎle de promoteur de la perle de Tahiti. Des réformes sont indispensables pour restaurer sa légitimité et améliorer son efficacité dans la filiÚre perlicole.
jeudi 23 décembre 2021
Câest un accident aussi rare que dramatique qui sâest produit ce jeudi matin Ă 8h30 dans les eaux calmes du lagon de Rikitea. Alors quâil venait tout juste de se mettre Ă lâeau, un plongeur perlicole a Ă©tĂ© violemment attaquĂ© par ce qui serait un requin tigre de grande taille, selon les premiĂšres dĂ©clarations de la victime. L'information a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e par nos confrĂšres de TNTV et confirmĂ©e par le mĂ©decin du dispensaire local.
Rapidement secouru par ses collĂšgues, le blessĂ© a reçu les premiers soins sur place, notamment un garrot, avant dâĂȘtre transportĂ© en urgence au centre mĂ©dical. GrĂące Ă la rĂ©activitĂ© des Ă©quipes de soin, il a pu ĂȘtre stabilisĂ©. Son pronostic vital nâest pas engagĂ©, mais la gravitĂ© de la blessure nĂ©cessite son Ă©vacuation sanitaire vers Tahiti.
Ce nâest pas la premiĂšre fois quâun requin tigre est aperçu dans la zone. La semaine derniĂšre dĂ©jĂ , un spĂ©cimen aurait tentĂ© dâattaquer un plongeur en mordant sa palme. Des tĂ©moignages inquiĂ©tants qui interrogent sur la prĂ©sence croissante de ces prĂ©dateurs dans le lagon.
ContactĂ©, StĂ©phane Paeamara, 2e adjoint au maire de Rikitea, rappelle que « le lagon est ouvert sur lâocĂ©an, et de gros requins rentrent, ainsi que dâautres poissons pĂ©lagiques ». Une configuration gĂ©ographique qui rend difficile toute forme de contrĂŽle ou de prĂ©vention.
Si les attaques de requins restent exceptionnelles en PolynĂ©sie française, cet incident ravive lâinquiĂ©tude des professionnels de la perliculture, qui plongent quotidiennement dans ces eaux pour assurer leur activitĂ©.
vendredi 11 juin 2021
Il demande au Service de la pĂȘche de dialoguer avec la communautĂ© locale pour discuter du dĂ©placement du projet, invoquant des prĂ©occupations environnementales et l'impact potentiel sur la pĂȘche locale.
Siméon, opposant farouche au projet, exprime ses craintes quant aux risques écologiques liés aux fermes perliÚres, notamment l'introduction de nacres non autochtones qui pourraient apporter des parasites dans le lagon de Rangiroa. Il souligne également que l'emplacement choisi est un site de frai pour les poissons, avertissant que cela pourrait entraßner la disparition de certaines espÚces dans cette zone.
L'argument principal de SimĂ©on est que le projet devrait ĂȘtre dĂ©placĂ© pour Ă©viter des conflits avec les pĂȘcheurs locaux et prĂ©server la zone de pĂȘche. Cependant, son opposition n'est pas partagĂ©e par tous les habitants de l'atoll. LĂ©on, un autre rĂ©sident, rappelle qu'une ferme perliĂšre existait dĂ©jĂ Ă cet endroit par le passĂ© sans engendrer de problĂšmes environnementaux ni de diminution des stocks de poissons.
D'autre part, Marc, un pĂȘcheur local, dĂ©fend le projet, soulignant que le porteur de la ferme perliĂšre a obtenu toutes les autorisations nĂ©cessaires et payĂ© sa concession maritime depuis 2019, bien avant les perturbations causĂ©es par la pandĂ©mie. Il suggĂšre que la querelle pourrait en rĂ©alitĂ© ĂȘtre liĂ©e Ă des conflits de voisinage.
Malgré ces tensions, le porteur du projet a choisi de ne pas commenter la situation. L'histoire met en lumiÚre les divergences au sein de la communauté locale concernant le développement de l'industrie perliÚre et son impact sur l'environnement et les activités traditionnelles.
jeudi 11 février 2021
Lâagence immobiliĂšre Thisse propose actuellement Ă la vente lâatoll dâAnuanurunga, situĂ© au centre-ouest des Tuamotu, entre Anuanuraro et Nukutepipi.
Ce petit bout de terre isolĂ©, qui fait partie des Ăźles du Duc de Gloucester aux cĂŽtĂ©s dâAnuanuraro, Nukutepipi et Herehetue, est mis sur le marchĂ© avec la promesse de "paix et tranquillitĂ© dans le sud Pacifique". Le prix reste confidentiel.
Anuanurunga est voisin de sites emblĂ©matiques : Anuanuraro, autrefois propriĂ©tĂ© de lâhomme dâaffaires Robert Wan, avait Ă©tĂ© rachetĂ© par le Pays en 2002 ; Nukutepipi, quant Ă lui, appartient depuis 2007 Ă Guy LalibertĂ©, fondateur du Cirque du Soleil.
ChargĂ© dâhistoire, lâatoll a Ă©tĂ© dĂ©couvert en 1606 par une expĂ©dition espagnole qui baptisa lâarchipel "Cuatro Coronas", soit "les Quatre couronnes". Aujourdâhui, un nouveau chapitre sâouvre pour Anuanurunga â celui de son avenir entre les mains dâun nouveau propriĂ©taire.
lundi 21 octobre 2019
BaptisĂ©e la "Perle dâAbou Dhabi", cette gemme prĂ©historique, considĂ©rĂ©e comme la plus ancienne jamais dĂ©couverte, sera dĂ©voilĂ©e au public Ă partir du 30 octobre, selon les autoritĂ©s culturelles de lâĂ©mirat.
ExhumĂ©e sur lâĂźle de Marawah, au large de la capitale des Ămirats arabes unis, cette perle a Ă©tĂ© mise au jour par une Ă©quipe dâarchĂ©ologues et appartient dĂ©sormais au MusĂ©e national Zayed. Elle tĂ©moigne de pratiques perliĂšres remontant Ă lâĂ©poque nĂ©olithique, comme le confirment les datations au carbone 14, qui situent sa formation entre 5 600 et 5 800 ans avant notre Ăšre.
Câest Ă lâoccasion de lâexposition « 10 000 ans de luxe », que les visiteurs auront lâopportunitĂ© dâadmirer cette perle ancestrale, aux cĂŽtĂ©s de 350 autres objets emblĂ©matiques prĂȘtĂ©s par de prestigieux musĂ©es français. LâĂ©vĂ©nement se tiendra du 30 octobre au 18 fĂ©vrier au sein du cĂ©lĂšbre musĂ©e au dĂŽme ajourĂ©.
Pour Mohammed Khalifa al-Moubarak, Ă la tĂȘte du dĂ©partement de la Culture et du Tourisme dâAbou Dhabi, cette dĂ©couverte illustre la profondeur des racines culturelles et Ă©conomiques du Golfe, bien avant lâavĂšnement du pĂ©trole ou des perles de culture.
Des spĂ©cialistes avancent que ces perles antiques servaient de monnaie dâĂ©change avec la MĂ©sopotamie, notamment contre des poteries, ou Ă©taient portĂ©es comme ornements de prestige. Lâindustrie perliĂšre, florissante dans le Golfe, a connu son apogĂ©e avant de dĂ©cliner dans les annĂ©es 1930, avec lâarrivĂ©e des perles cultivĂ©es et les premiĂšres forages pĂ©troliers.
Ă travers cette exposition, le Louvre Abu Dhabi propose une relecture de la notion de luxe, explorĂ©e Ă travers dix millĂ©naires dâhistoire, dont la Perle dâAbou Dhabi constitue lâun des joyaux les plus saisissants.
samedi 3 août 2019
RĂ©unis Ă la mairie, cinquante des 167 perliculteurs locaux ont Ă©lu leurs reprĂ©sentants pour porter collectivement la voix dâun secteur en pleine mutation.
Thomas Esen, figure engagĂ©e de la filiĂšre, a Ă©tĂ© choisi pour prĂ©sider ce comitĂ©. AprĂšs plus de deux heures dâĂ©changes nourris, il a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© pour reprĂ©senter les producteurs de Rikitea au sein de la commission perlicole de Tahiti. Son rĂŽle : faire le lien entre les rĂ©alitĂ©s du terrain et les dĂ©cisions prises Ă lâĂ©chelle du Pays.
Avec prĂšs de 2 000 hectares consacrĂ©s Ă lâexploitation perliĂšre â contre 1 300 il y a seulement deux ans â Rikitea connaĂźt une croissance spectaculaire. Ce dĂ©veloppement rapide nĂ©cessite aujourdâhui une meilleure organisation, un dialogue constant avec les institutions et une coordination entre professionnels.
Pour Thomas Esen, ce comitĂ© est une avancĂ©e dĂ©cisive : âNous devons parler dâune seule voix, nous structurer, et travailler ensemble pour affronter les dĂ©fis de notre mĂ©tier, quâil sâagisse des crises de production, des exigences de qualitĂ© ou des difficultĂ©s de commercialisation.â
Le comitĂ© jouera Ă©galement un rĂŽle dâinformation, en relayant les nouvelles rĂ©glementations et dĂ©cisions susceptibles dâimpacter les perliculteurs. Il permettra ainsi une rĂ©activitĂ© et une adaptation plus efficace face aux Ă©volutions du secteur.
En crĂ©ant ce comitĂ©, Rikitea ouvre une voie que dâautres Ăźles pourraient bientĂŽt suivre. Câest un pas vers une gouvernance locale renforcĂ©e de la perliculture, dans un esprit de solidaritĂ© et de professionnalisation de la filiĂšre.
vendredi 21 décembre 2018
Cette initiative est l'occasion de redécouvrir la nacre, souvent surnommée "l'or noir des atolls", à travers d'anciennes cartes postales illustrant cette activité fondamentale de la Polynésie.
La nacre a jouĂ© un rĂŽle essentiel dans le Pacifique oriental, utilisĂ©e non seulement pour fabriquer des outils et des ornements cĂ©rĂ©moniels, mais aussi pour crĂ©er des parures du haut du corps. Les perles extraites des huĂźtres nacriĂšres Ă©taient Ă©galement transformĂ©es en pendentifs et autres objets de valeur. L'importance de la pĂȘche aux nacres est mise en lumiĂšre dĂšs les premiĂšres interactions entre les insulaires et les EuropĂ©ens, rĂ©vĂ©lant un savoir-faire ancestral qui traverse les siĂšcles.
Un rapport de 1863 nous donne un aperçu de la vie des plongeurs polynésiens de l'époque, soulignant leur agilité et leurs techniques de plongée. Ces plongeurs, principalement issus des familles locales, pouvaient atteindre des profondeurs impressionnantes de 25 à 30 mÚtres dans les lagons des Tuamotu, pour récupérer les hußtres, qui étaient ensuite consommées ou vendues aux courtiers. Ce savoir-faire se transmettait de génération en génération, créant une relation symbiotique avec l'océan.
Au XIXe siÚcle, le commerce des Mers du Sud se développa, avec la nacre comme produit phare aux cÎtés de l'huile de baleine, du coprah et des fruits. DÚs 1820, la nacre polynésienne était recherchée dans les grandes villes européennes, transformée en divers objets, comme des éventails, des boßtes à bijoux, des dés, des dominos et des boutons, qui étaient en forte demande.
La collecte des huĂźtres perliĂšres dans les lagons polynĂ©siens a rapidement Ă©voluĂ©, les pĂȘcheurs Ă©tant de plus en plus spĂ©cialisĂ©s pour obtenir des spĂ©cimens de belle taille. Les plongeurs des Tuamotu Ă©taient reconnus mondialement pour leur habiletĂ© Ă rĂ©colter ces huĂźtres dans des eaux parfois trĂšs profondes. Cependant, l'exploitation intensive des lagons par les trafiquants et les compagnies perliĂšres, jusqu'aux annĂ©es 1950, a parfois Ă©puisĂ© les ressources naturelles des zones les plus riches.
Avec l'arrivĂ©e des scaphandres Ă partir de 1880 et des premiĂšres lunettes de plongĂ©e en 1908, les mĂ©thodes de pĂȘche se modernisĂšrent. La profondeur des plongĂ©es nĂ©cessaires pour arracher les nacres du fond corallien augmenta progressivement, rendant la pĂȘche aux nacres toujours plus technique et complexe. Les meilleurs gisements polynĂ©siens furent identifiĂ©s et exploitĂ©s Ă grande Ă©chelle Ă partir des annĂ©es 1850, marquant un tournant dans l'histoire de la perliculture de la rĂ©gion.
mercredi 12 décembre 2018
Dans cet article, nous vous invitons à plonger dans l'histoire fascinante de ce joyau, de son apparition il y a 550 millions d'années à son épanouissement dans les fermes perliÚres modernes de Polynésie.
L'Hußtre PerliÚre : Une Histoire Remontant à 550 Millions d'Années
Les huĂźtres, membres de la vaste famille des mollusques, partagent un ancĂȘtre commun avec les vers, les escargots et les pieuvres. Il y a 550 millions d'annĂ©es, bien avant l'explosion cambrienne, les premiers bivalves nacrĂ©s sont apparus, donnant naissance Ă plus de 8000 espĂšces de bivalves, dont 2800 sont capables de produire des perles. La Pinctada margaritifera, Ă©galement appelĂ©e HuĂźtre aux lĂšvres noires, est l'espĂšce emblĂ©matique des eaux polynĂ©siennes. PrĂ©sente dans l'ocĂ©an Pacifique et l'ocĂ©an Indien, elle produit des perles allant du blanc-gris au noir, avec la variĂ©tĂ© cumingii de PolynĂ©sie produisant des perles noires irisĂ©es uniques.
De la PĂȘche Traditionnelle Ă la Surexploitation
Les anciens PolynĂ©siens utilisaient la nacre et les perles pour fabriquer des objets cĂ©rĂ©moniels et artisanaux. Cependant, avec l'arrivĂ©e des EuropĂ©ens, la demande de nacre a augmentĂ©, ouvrant de nouveaux marchĂ©s. La pĂȘche traditionnelle, assurĂ©e par des plongeurs, Ă©tait initialement durable, mais au 19e siĂšcle, la surexploitation s'est organisĂ©e, entraĂźnant la disparition des huĂźtres Ă faible profondeur. La nacre est devenue une marchandise prĂ©cieuse, utilisĂ©e pour la fabrication de boutons et d'articles de mode.
Les Fermes PerliÚres de Polynésie : Une Expérience qui Devient une Industrie Milliardaire
Dans les annĂ©es 1950, alors que la surpĂȘche menaçait les huĂźtres sauvages, la crĂ©ation d'une ferme expĂ©rimentale Ă Hikueru en 1961 marque le dĂ©but de l'aquaculture perliĂšre en PolynĂ©sie. Sous la direction de Jean-Marie Domard, et avec l'expertise d'un greffeur japonais, l'expĂ©rience rĂ©ussit, rĂ©vĂ©lant le potentiel des perles de Tahiti. Cette percĂ©e a conduit Ă la crĂ©ation de fermes privĂ©es, propulsant la PolynĂ©sie vers une industrie florissante.
Les années 1980 ont vu l'essor spectaculaire de l'industrie perliÚre en Polynésie, avec des exportations dépassant les 10 milliards de francs CFP en 1990. Cependant, une décennie de crise, en raison de la surproduction et de la baisse de la qualité, a mis l'industrie à l'épreuve. La régulation stricte et la patience ont permis la renaissance de l'industrie. Aujourd'hui, malgré les hauts et les bas, la perliculture reste la deuxiÚme source de devises pour la Polynésie.
L'Empire de Robert Wan
En 1974, Robert Wan entre dans le monde de la perliculture en rachetant Tahiti Perles. Il devient le plus grand producteur et exportateur mondial de perles noires, propulsant la Polynésie sur la scÚne internationale du luxe. Bien que l'effondrement du marché en 1998 l'oblige à une pause, sa remontée ultérieure l'a maintenu comme une figure majeure de l'industrie perliÚre mondiale.
Ainsi, des modestes débuts à l'éclat actuel, la perle de Tahiti demeure un joyau indissociable de l'histoire et de l'économie de la Polynésie française.
mardi 30 août 2016
L'histoire de cette trouvaille tient du conte de fĂ©es moderne. Alors que l'ancre de son bateau s'Ă©tait accrochĂ©e Ă un bĂ©nitier massif au large des cĂŽtes de Palawan, le pĂȘcheur y a dĂ©couvert une perle aux dimensions vertigineuses : 30 centimĂštres d'Ă©paisseur pour 60 centimĂštres de large. L'homme, mĂ©connaissant totalement la valeur astronomique de son trĂ©sor, l'a simplement conservĂ©e pendant des annĂ©es comme porte-bonheur, soigneusement rangĂ©e sous son lit dans sa modeste hutte au toit de chaume.
"J'ai Ă©tĂ© stupĂ©faite en la voyant sur la table de la cuisine", a confiĂ© la responsable du tourisme, relatant sa premiĂšre rencontre avec ce joyau hors norme. "J'ai immĂ©diatement fait comprendre au pĂȘcheur que cacher un tel trĂ©sor Ă©tait inutile et qu'il mĂ©ritait d'ĂȘtre exposĂ© au public."
Pesant un impressionnant 14 kilogrammes, cette perle titanesque dépasse largement l'ancien record détenu par la célÚbre "perle d'Allah" ou "perle de Lao Tzu", également découverte dans les eaux de Palawan dans les années 30 et estimée à plusieurs dizaines de millions de dollars.
Depuis lundi, le précieux objet est désormais exposé dans une vitrine sécurisée à la mairie de Puerto Princesa, capitale de l'ßle. Les autorités locales attendent avec impatience l'expertise officielle de gemmologues internationaux pour confirmer l'authenticité et estimer la valeur de ce qui pourrait constituer l'une des découvertes gemmologiques les plus significatives du siÚcle.
Richard Ligad, responsable municipal de Puerto Princesa, a tenu Ă prĂ©ciser : "Le pĂȘcheur n'a signĂ© aucun document de donation Ă la ville. Cette perle extraordinaire demeure donc lĂ©galement sa propriĂ©tĂ©." Une prĂ©cision importante alors que la valeur potentielle de cette dĂ©couverte pourrait atteindre des sommets vertigineux sur le marchĂ© international.
mercredi 1 juillet 2015
Une information quâil a tenu Ă prĂ©ciser, rĂ©vĂ©lant quâil offre avant tout son expertise, sans apport financier direct, dans une aventure prestigieuse nĂ©e dâune rencontre inattendue.
Lors dâun dĂ©jeuner en compagnie de Miss Tahiti et de ses dauphines, Robert Wan est revenu sur cette collaboration singuliĂšre. "Jâai eu lâhonneur de rencontrer la reine du Qatar, venue sĂ©journer briĂšvement en PolynĂ©sie, oĂč elle a acquis de nombreuses perles. Nous sommes restĂ©s en contact, et un jour, elle mâa sollicitĂ© pour redonner vie Ă lâhĂ©ritage perlier de son pays", a-t-il confiĂ©.
Avant lâessor du pĂ©trole et du gaz, les Ămirats du Golfe Persique Ă©taient rĂ©putĂ©s pour la qualitĂ© exceptionnelle de leurs perles fines. DĂ©sireuse de raviver cette tradition ancestrale et de la transmettre aux jeunes gĂ©nĂ©rations, la souveraine a fait appel Ă lâexpertise de Robert Wan pour Ă©tablir une ferme perliĂšre produisant des perles blanches, comparables Ă celles du Japon.
"Je nâai pas investi dâargent, câest elle qui a financĂ© le projet", prĂ©cise Robert Wan. Les premiĂšres productions dĂ©voilent dĂ©jĂ des teintes dĂ©licates de rose et de champagne, en attendant lâapparition tant espĂ©rĂ©e du dorĂ©. Une aventure stimulante pour le maĂźtre de la perle noire, qui voit Ă©galement dans cette initiative une formidable opportunitĂ© de promouvoir les perles de Tahiti Ă travers le Qatar, DubaĂŻ, Abu Dhabi et lâensemble du Golfe Persique.
jeudi 12 mars 2015
Mireille Haoatai, tavana de l'ßle, a réaffirmé sa priorité : redonner un nouvel élan à l'industrie perliÚre locale.
Accueillant une délégation ministérielle, la maire a dressé un constat sans appel : la filiÚre perliÚre a fortement décliné, notamment en raison des difficultés liées à la gestion des concessions maritimes. Aujourd'hui, environ 1000 perliculteurs subsistent contre 4000 à l'apogée de l'activité.
Pour inverser cette tendance, Mireille Haoatai mise sur une stratégie de « produire mieux », en misant sur la recherche scientifique. Elle compte notamment sur l'expertise de l'Ifremer pour soutenir les perliculteurs dans l'amélioration de la qualité des perles, en « aidant la nature » à offrir des gemmes plus réguliÚres et aux couleurs plus éclatantes.
PrĂ©sente lors de cette visite, la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin, a saluĂ© cette approche et assurĂ© du soutien de l'Ătat aux recherches de l'Ifremer. Elle a Ă©galement Ă©voquĂ© l'importance de redorer l'image de la perle polynĂ©sienne, en proposant de la mettre en lumiĂšre lors du prochain Salon de l'agriculture, une vitrine prestigieuse pour sĂ©duire le grand public et relancer l'attrait pour ce joyau naturel.
Le prĂ©sident du Pays, Edouard Fritch, a pour sa part insistĂ© sur la nĂ©cessitĂ© de rĂ©former la filiĂšre. Prenant l'exemple de l'Australie, oĂč la perliculture est concentrĂ©e entre les mains de quelques entreprises qui misent sur la qualitĂ© et la gestion stricte des rejets en mer, il appelle les acteurs polynĂ©siens Ă s'inspirer de ce modĂšle. Le Pays encourage un nouveau dĂ©part fondĂ© sur l'auto-contrĂŽle et la responsabilisation des exploitants, pour garantir des perles d'exception et un secteur pĂ©renne.
à Manihi, berceau de la perle de culture de Tahiti, l'espoir d'une renaissance se dessine, porté par la volonté politique, la recherche scientifique et un engagement renouvelé envers la qualité.
jeudi 29 novembre 2012
Lors d'une présentation organisée par le ministÚre des Ressources maritimes et la Maison de la Perle, ces derniers ont exprimé leur profond désaccord, dénonçant une tentative du gouvernement de prendre le contrÎle de l'écosystÚme de la perle.
Aline Baldassari-Bernard, présidente du Syndicat professionnel des producteurs de perles (SPPP), souligne que si le projet paraßt séduisant sur le papier, il reste irréalisable dans le contexte polynésien. Les acteurs de la filiÚre, unis dans leur opposition, fustigent l'absence de concertation, regrettant que ce plan de sortie de crise ait été imposé de maniÚre unilatérale par le gouvernement.
InspirĂ© du modĂšle du Consortium du jambon de Parme en Italie, le projet prĂ©voit une restructuration complĂšte du nĂ©goce de la perle de Tahiti d'ici juillet 2013, avec la crĂ©ation du Tahiti Pearl Consortium â une centrale d'achat Ă capital mixte â et d'une sociĂ©tĂ© internationale de distribution. Mais les professionnels s'inquiĂštent du coĂ»t Ă©levĂ© de la consultation, de l'Ă©ventuelle exclusion des acheteurs historiques japonais et chinois, ainsi que de l'intrusion politique dans une filiĂšre jugĂ©e dĂ©jĂ fragile.
En signe de protestation, les perliculteurs ont adressé un courrier officiel au Président Oscar Temaru, affirmant leur désapprobation face à ce qu'ils perçoivent comme une ingérence politique dans leur activité commerciale.
mardi 17 juillet 2012
Ce succÚs est le fruit d'une collaboration étroite entre le CMNP, le SEFI et les professionnels du secteur perlicole.
La 21ᔠpromotion, composée de 10 candidats en formation perliculture, a été saluée pour son engagement et sa motivation. Durant leur premiÚre année, les stagiaires ont bénéficié d'une remise à niveau, ont obtenu le DiplÎme de Plongée Professionnelle 1 (DPP1) et ont été initiés à toutes les étapes de la production de perles.
La 20á” promotion, spĂ©cialisĂ©e dans la greffe, affiche Ă©galement de trĂšs bons rĂ©sultats : sur 9 stagiaires, 7 ont obtenu leur certification aprĂšs une immersion professionnelle de quatre mois. Cette rĂ©ussite est attribuĂ©e Ă lâimplication des partenaires privĂ©s et publics qui ont mis Ă disposition les nacres nĂ©cessaires pour la pratique. Les diplĂŽmĂ©s pourront dĂ©sormais exercer en tant que greffeurs professionnels, un mĂ©tier clĂ© dans la filiĂšre perlicole.
La sélection pour la 22ᔠpromotion a permis d'accueillir 11 nouveaux stagiaires, choisis aprÚs des tests psycho-techniques rigoureux. Ils débuteront leur parcours par une remise à niveau assurée par le SEFI avant leur intégration complÚte au centre de Rangiroa.
Bruno Maetz, professionnel reconnu de la perliculture, a témoigné lors du conseil d'enseignement du CMNP de la valeur ajoutée que représentent les anciens stagiaires pour son entreprise, soulignant leur engagement et leur efficacité. Fort de cette expérience, il souhaite continuer à recruter parmi les futurs diplÎmés du centre.
Rosita Leduc, directrice du CMNP, a rappelé que le centre vise à former des professionnels aguerris, indispensables au succÚs des exploitations perlicoles. Depuis sa création en 1988, le CMNP s'affirme comme un pÎle incontournable pour la spécialisation "greffe" en Polynésie française, consolidant son rÎle dans la professionnalisation du secteur perlicole.
samedi 19 novembre 2011
Mise en lumiÚre des joyaux polynésiens
Lors de cette visite, Philippe Mauguin a découvert les plus belles perles de culture de Tahiti, sélectionnées pour le concours de la Meherio 2011. Un aperçu saisissant du savoir-faire local et de la richesse naturelle du fenua.
Tri et expertise : un processus rigoureux
Jessica Champs, responsable du tri et de la classification, a présenté avec précision les méthodes appliquées pour trier les perles selon leur qualité. Cette démonstration a mis en évidence la diversité exceptionnelle et la valeur ajoutée des perles polynésiennes.
Un contrÎle qualité renforcé
Vaihere Mooria, en charge du contrĂŽle qualitĂ© au sein du service de la perliculture, a dĂ©voilĂ© les diffĂ©rentes Ă©tapes de vĂ©rification, allant du tri visuel Ă lâinspection par rayon X, garantissant ainsi une Ă©paisseur minimale de nacre de 0,8 mm, gage de qualitĂ© pour lâexportation.
Des félicitations officielles
Impressionné par les initiatives mises en place pour préserver la qualité des produits perliers, Philippe Mauguin a salué les efforts du Pays pour valoriser son secteur emblématique.
Cap sur Rangiroa
Poursuivant son sĂ©jour, le Directeur national des pĂȘches se rendra Ă Rangiroa oĂč il rencontrera les Ă©quipes du Centre des MĂ©tiers de la Nacre et de la Perle (CMNP), afin d'approfondir sa dĂ©couverte des mĂ©tiers et des rĂ©alitĂ©s du terrain.
samedi 3 septembre 2011
Un programme de formation complet et immersif
Accueillis par des représentants du ministÚre de la perliculture, du service de la perliculture et de la Maison de la Perle, les stagiaires ont pu découvrir les rouages de la filiÚre. La visite, organisée entre la cellule de contrÎle qualité et les locaux de la Maison de la Perle, a mis en lumiÚre les étapes cruciales du tri et de la commercialisation des perles de culture.
Les jeunes ont Ă©galement Ă©tĂ© sensibilisĂ©s aux procĂ©dures de contrĂŽle de qualitĂ©, notamment lâusage des machines Ă rayon X pour vĂ©rifier lâĂ©paisseur minimale de la couche nacriĂšre, gage dâauthenticitĂ© et de valeur.
Un message fort du ministre Temauri Foster
En déplacement en Nouvelle-Calédonie, le ministre en charge de la perliculture, Temauri Foster, a tenu à adresser un message d'encouragement aux stagiaires. Il leur a rappelé que la réussite dans ce secteur exige "compétence, travail, sérieux, volonté et motivation".
Des perspectives porteuses malgré les défis du secteur
De la production d'hußtres perliÚres au métier de greffeur, la filiÚre offre de nombreuses opportunités de spécialisation. La formation professionnelle reste une étape déterminante pour intégrer le marché du travail ou créer sa propre exploitation perliÚre.
MalgrĂ© une conjoncture Ă©conomique difficile, les stagiaires nourrissent lâambition de façonner, demain, les plus belles gemmes polynĂ©siennes.
Le rÎle clé du Centre des Métiers de la Nacre et de la Perliculture
FinancĂ© par le 5á” Fonds EuropĂ©en de DĂ©veloppement, le CMNP sâimpose comme un acteur essentiel de la formation aux mĂ©tiers de la perliculture. Il accueille actuellement 23 Ă©lĂšves stagiaires, dĂ©terminĂ©s Ă Ă©crire une nouvelle page de lâhistoire perliĂšre de la PolynĂ©sie française.
jeudi 26 mai 2011
Cette mission marque la toute premiĂšre visite officielle de lâAdministrateur Ă Arutua et reflĂšte la volontĂ© de rapprocher les services de lâĂtat des populations locales.
La DRCL a profitĂ© de lâoccasion pour expĂ©rimenter un kit mobile permettant lâĂ©tablissement de passeports biomĂ©triques. GrĂące Ă cet outil, quinze habitants ont pu constituer leur dossier sur place, Ă©vitant ainsi de longs et coĂ»teux dĂ©placements vers Papeete.
Arutua sâest Ă©galement distinguĂ© en accueillant, pour la premiĂšre fois aux Tuamotu, la JournĂ©e DĂ©fense et CitoyennetĂ© (JDC, ex-JAPD), dans un format participatif et moderne visant Ă impliquer davantage les jeunes dans la vie citoyenne.
Le GSMA a prĂ©sentĂ© ses dispositifs de formation Ă la jeunesse locale. Cette rencontre a rĂ©vĂ©lĂ© un rĂ©el intĂ©rĂȘt, bien que tempĂ©rĂ© par une mĂ©connaissance persistante des dĂ©marches administratives nĂ©cessaires Ă lâinscription.
Au total, prĂšs de quarante jeunes ont pu accomplir leur JDC directement sur leur atoll, Ă©vitant ainsi un dĂ©placement Ă Tahiti, dans une logique dâinclusion territoriale accrue.
La dĂ©lĂ©gation a visitĂ© les infrastructures communales, les chantiers en cours, ainsi que plusieurs fermes perliĂšres. Ces Ă©changes avec les perliculteurs ont mis en Ă©vidence les difficultĂ©s du secteur, tout en soulignant son rĂŽle central dans lâĂ©conomie locale.
Pour faire face Ă la crise perlicole, les atolls misent sur la diversification. Ă Arutua, une pĂ©piniĂšre de rĂ©gĂ©nĂ©ration des cocoteraies est en dĂ©veloppement, tandis quâĂ Kaukura, une vanilleraie biologique illustre les efforts dâinnovation en agriculture.
mercredi 2 février 2011
Une annonce faite par Temauri Foster, ministre des ressources marines, chargĂ© de la perliculture, dans une volontĂ© affichĂ©e de prĂ©server lâimage dâexcellence associĂ©e Ă la perle de Tahiti.
Ces rebuts, issus de lâhuĂźtre perliĂšre Pinctada margaritifera var. cumingii, sont exclus de toute commercialisation ou exportation, conformĂ©ment Ă la rĂ©glementation en vigueur. PrĂ©sentant des dĂ©fauts tels que des dĂ©pĂŽts de calcite, des zones dĂ©vitalisĂ©es ou une Ă©paisseur de nacre insuffisante, ces perles ne rĂ©pondent pas aux critĂšres de qualitĂ© strictement dĂ©finis par la profession.
Lors des contrĂŽles effectuĂ©s pour lâexportation, ces rebuts sont systĂ©matiquement isolĂ©s avant dâĂȘtre dĂ©truits sous supervision. Pour accompagner les perliculteurs dans cette dĂ©marche qualitative, lâĂtat prĂ©voit une indemnisation Ă hauteur de 50 Fcfp par gramme de rebuts conservĂ©s, dans la limite de 500 grammes par hectare et par an.
Cette mesure vise Ă encourager lâĂ©limination rigoureuse des produits non conformes. En 2010, 155 producteurs ont dĂ©jĂ bĂ©nĂ©ficiĂ© de cette aide pour un total de 233 118 perles indemnisĂ©es, illustrant une politique rĂ©solue de valorisation du label âPerle de Tahitiâ.
jeudi 4 novembre 2010
Pour en dresser le bilan, une journĂ©e de restitution est organisĂ©e le mercredi 3 novembre 2010, dĂšs 8h30, dans la salle de rĂ©union de la PrĂ©sidence, sous lâĂ©gide du ministĂšre des Ressources maritimes.
Cette rencontre rĂ©unira les acteurs majeurs du secteur : perliculteurs, reprĂ©sentants institutionnels, et professionnels de la filiĂšre. Parmi les participants figureront le ministre des Ressources maritimes, Temauri Foster, ainsi que des membres de la Maison de la Perle. LâĂ©vĂ©nement sera lâoccasion de prĂ©senter les rĂ©sultats concrets du projet FED, incluant les formations techniques itinĂ©rantes, lâĂ©tude du marchĂ© international, et les avancĂ©es scientifiques liĂ©es Ă la perliculture.
1. Formation Itinérante : Un SuccÚs AuprÚs des Perliculteurs
Pendant deux ans (avril 2008 - juin 2010), des formations gratuites ont Ă©tĂ© dispensĂ©es directement dans les exploitations perlicoles. Dix formateurs experts ont couvert divers domaines : greffe, fabrication dâoutils, classification, commercialisation, gestion comptable, et plongĂ©e.
FinancĂ©es par le FED, ces sessions complĂštent lâoffre du Centre des MĂ©tiers de la Nacre et de la Perliculture (CMNP) de Rangiroa, actif depuis 1990. Le bilan est Ă©loquent : 641 formations rĂ©alisĂ©es sur 20 Ăźles et atolls, touchant un public variĂ©. Une enquĂȘte de satisfaction rĂ©vĂšle que 96% des participants se disent satisfaits des formateurs et du contenu, tandis que 92% souhaitent une poursuite de ces programmes.
2. Recherche Scientifique : Comprendre les Lagons pour Optimiser la Production
Le volet scientifique sâest concentrĂ© sur la courantologie des lagons perlicoles, avec Ahe et Takaroa comme zones dâĂ©tude. Les chercheurs ont dĂ©veloppĂ© un modĂšle numĂ©rique de courantologie, basĂ© sur des relevĂ©s bathymĂ©triques et des mesures de courants sur deux ans.
Ces donnĂ©es, couplĂ©es Ă lâĂ©tude de la dispersion des larves dâhuĂźtres perliĂšres, ont permis de mieux comprendre les variations du collectage de naissain. Autre avancĂ©e majeure : lâanalyse des sources de nourriture des huĂźtres, avec des modĂšles prĂ©dictifs pour leur croissance et reproduction.
Un recueil de fiches techniques résumant ces travaux sera remis aux perliculteurs lors de la restitution.
3. Marché International : Une Stratégie pour Valoriser la Perle de Tahiti
Menée par le cabinet Italtrend, une étude approfondie a analysé les tendances du marché et les circuits de commercialisation. Le rapport final, présenté en juin 2010 à Papeete, propose une stratégie marketing adaptée aux évolutions de la demande.
Ce document, essentiel pour les professionnels, sera redistribué lors de la journée du 3 novembre, offrant aux perliculteurs des outils concrets pour renforcer leur compétitivité.
Le 3 novembre 2010, dans la salle de rĂ©ception de la PrĂ©sidence, Monsieur Gaston Tong Sang a prononcĂ© un discours marquant lors de la journĂ©e de restitution des activitĂ©s du FED dĂ©diĂ©e Ă la perliculture. Face aux acteurs clĂ©s du secteur, il a rappelĂ© lâimportance stratĂ©gique de cette filiĂšre pour lâĂ©conomie polynĂ©sienne tout en traçant des pistes pour son avenir.
Un Secteur Clé, Des Défis à Relever
DâentrĂ©e, Gaston Tong Sang a saluĂ© la prĂ©sence du Ministre des Ressources maritimes, Temauri Foster, ainsi que celle des professionnels et perliculteurs, soulignant leur rĂŽle central dans cette industrie. Il a rappelĂ© le dynamisme historique de la filiĂšre, tout en reconnaissant les difficultĂ©s actuelles, notamment la baisse des prix et la nĂ©cessitĂ© de se rĂ©inventer.
MalgrĂ© ces dĂ©fis, il a appelĂ© Ă lâoptimisme, citant les rĂ©sultats encourageants des derniĂšres ventes Ă Bora Bora, oĂč la qualitĂ© des perles a fait la diffĂ©rence. "La perle de Tahiti reste un produit dâexception, et câest sur cette excellence que nous devons capitaliser", a-t-il affirmĂ©.
Technicité, Recherche et Partenariats : Les Leviers de la Relance
Le discours a insistĂ© sur lâamĂ©lioration des compĂ©tences techniques des entreprises perlicoles et sur une meilleure connaissance des Ă©cosystĂšmes lagunaires, essentiels pour garantir des productions haut de gamme. Il a Ă©galement saluĂ© le partenariat fructueux avec lâUnion europĂ©enne et les organismes scientifiques, dont les recherches ont permis des avancĂ©es majeures en matiĂšre de gestion des Ă©levages et de durabilitĂ©.
InvitĂ© Ă sâexprimer, le Ministre Temauri Foster a prĂ©sentĂ© les mesures gouvernementales en cours pour soutenir la filiĂšre, confirmant lâengagement des institutions dans cette relance.
Un Appel Ă lâUnion des Forces
En conclusion, Gaston Tong Sang a réaffirmé le soutien indéfectible du Pays envers les perliculteurs, les appelant à mutualiser leurs efforts pour promouvoir la perle de Tahiti sur les marchés internationaux. "Associons nos énergies, comme nous le faisons pour le tourisme, pour que la perle reste un joyau de notre économie", a-t-il déclaré.
Son discours sâest achevĂ© par un chaleureux "Mauruuru", tĂ©moignant sa gratitude envers tous les acteurs qui Ćuvrent au quotidien pour prĂ©server cette tradition et cette richesse polynĂ©sienne.
mercredi 12 février 2003
Lâobjectif principal du ComitĂ© est dâamĂ©liorer la qualitĂ© des perles noires de PolynĂ©sie française, produit dâexportation majeur du Territoire. Ces derniers mois, le gouvernement territorial a pris des mesures afin dâĂ©viter lâarrivĂ©e sur le marchĂ© de perles de qualitĂ© mĂ©diocre vendues Ă bas prix, imposant des contrĂŽles de qualitĂ© plus stricts.
Ces dĂ©cisions avaient entraĂźnĂ© une chute significative des prix lors des ventes aux enchĂšres internationales organisĂ©es Ă Papeete. Pour mieux encadrer le secteur, un recensement systĂ©matique de tous les producteurs a Ă©tĂ© lancĂ© en novembre 2001, avec un achĂšvement prĂ©vu pour juin 2003. Ătant donnĂ© que la PolynĂ©sie française sâĂ©tend sur une superficie comparable Ă celle de lâEurope, cette opĂ©ration reprĂ©sente un effort considĂ©rable.
Parmi les mesures annoncĂ©es figure la dĂ©livrance dâune carte dâidentitĂ© professionnelle aux producteurs ayant suivi un atelier de formation obligatoire. Le ComitĂ© a dĂ©sormais le pouvoir de recommander lâattribution et le renouvellement de cette carte, mais aussi de prononcer des sanctions disciplinaires en cas dâinfractions Ă la rĂ©glementation locale.
PrĂ©sidĂ© par le PrĂ©sident de la PolynĂ©sie française, Gaston Flosse, Ă©galement en charge de lâadministration du secteur perlicole, le ComitĂ© rĂ©unit des reprĂ©sentants du gouvernement local et du secteur perlicole.
Lors dâune visite en Chine en octobre 2002, M. Flosse a obtenu des autoritĂ©s chinoises une rĂ©duction de la taxe dâimportation sur les perles noires tahitiennes, passant de 24 Ă 10 %, en accordant Ă la PolynĂ©sie française le statut de ânation la plus favorisĂ©eâ.
La filiĂšre perlicole reprĂ©sente actuellement prĂšs de 7 000 emplois Ă Tahiti, rĂ©partis sur environ 1 000 fermes perlicoles Ă travers lâarchipel. AprĂšs une croissance record en 1998 et 1999 (+23 % du chiffre dâaffaires), le secteur a connu un ralentissement en 2000. Aujourdâhui, Tahiti produit prĂšs dâun quart des perles noires cultivĂ©es dans le monde.