samedi 21 mars 2009
Bien que récente à Zanzibar, la perliculture illustre comment la recherche scientifique peut soutenir des projets à la fois écologiques et économiquement viables.
En 2006, Maria Haws (UniversitĂ© dâHawaii) et Narriman Jiddawi (Institute of Marine Science â IMS) ont initiĂ© des groupes de femmes de la pĂ©ninsule de Fumba aux techniques de culture perlicole.
Le projet Sustainable Coastal Communities and Ecosystems, financĂ© par lâUSAID, a permis Ă lâAssociation des sciences de la mer de lâOcĂ©an Indien (WIOMSA), Ă lâIMS et Ă leurs partenaires de collaborer avec des groupes de femmes dans quatre villages proches de la Baie de Menai pour promouvoir la culture de la demi-perle (mabĂ©).
Avant ce projet, ces femmes cultivaient des algues, travaillaient la terre ou ramassaient des coquillages pour un revenu mensuel moyen de seulement 40 Ă 50 USD, au prix de 5 Ă 7 jours de travail par semaine.
Premiers résultats prometteurs
En janvier 2007, un lot expĂ©rimental de 94 huĂźtres Pteria penguin a Ă©tĂ© greffĂ© pour produire des demi-perles. Chaque huĂźtre a reçu deux Ă trois nuclĂ©i hĂ©misphĂ©riques avant dâĂȘtre placĂ©e dans des poches suspendues Ă un radeau Ă quatre mĂštres de profondeur, prĂšs de Bweleo.
AprĂšs un an, lâopĂ©ration a permis dâobtenir 28 demi-perles de haute qualitĂ©. Plusieurs ont Ă©tĂ© vendues aux enchĂšres lors dâun dĂźner de gala organisĂ© en fĂ©vrier au Palace Museum. Cette vente, co-organisĂ©e par la WIOMSA et lâIMS et animĂ©e par N. Jiddawi et A. Mmochi (IMS), a Ă©tĂ© inaugurĂ©e par la Ministre de la Condition fĂ©minine et de la Jeunesse, Asha Abdulla, et a permis de rĂ©colter 3 600 USD.
Vers une commercialisation touristique
Certaines des perles restantes ont été montées sur argent ou sur or et seront proposées à la vente aux 100 000 touristes qui visitent Zanzibar chaque année, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle source de revenus durable pour les communautés locales.
dimanche 8 juillet 2007
Les huĂźtres perliĂšres Akoya (Pinctada fucata), dans lesquelles un nucleus est implantĂ© pour produire des perles sphĂ©riques, prĂ©sentent souvent un faible taux de survie et un taux de rejet Ă©levĂ© du nucleus. LâhypothĂšse testĂ©e dans cette Ă©tude est que lâutilisation de produits relaxants avant lâimplantation pourrait rĂ©duire le mĂ©tabolisme des huĂźtres et amĂ©liorer la rĂ©ussite de la greffe.
Les protocoles testés
Les chercheurs ont testĂ© trois relaxants : propylĂšne phenoxetol, sulfate de magnĂ©sium Ă 30 % et MS222 Ă 10 %. Les concentrations et durĂ©es optimales se sont rĂ©vĂ©lĂ©es ĂȘtre respectivement de 2,5 mL Lâ»Âč pendant 6 minutes, 15 mL Lâ»Âč pendant 11 minutes et 2 mL Lâ»Âč pendant 7 minutes.
Au dĂ©but de lâanesthĂ©sie, les huĂźtres prĂ©sentaient une consommation dâoxygĂšne Ă©levĂ©e, qui diminuait progressivement de maniĂšre stable, contrairement aux huĂźtres non traitĂ©es dont le mĂ©tabolisme restait plus actif.
Résultats sur la survie et le rejet
Les huĂźtres Ă©levĂ©es en mer immĂ©diatement aprĂšs la nuclĂ©ation ont montrĂ© un taux de survie plus Ă©levĂ© huit mois aprĂšs lâopĂ©ration que celles maintenues quatre semaines dans des bassins en bĂ©ton avant dâĂȘtre transfĂ©rĂ©es en mer. Le taux de rejet des greffons Ă©tait Ă©galement rĂ©duit dans le premier cas.
Impact sur la qualité des perles
MalgrĂ© ces rĂ©sultats positifs sur la survie, la formation de perles Ă©tait meilleure chez les huĂźtres nâayant pas reçu de traitement relaxant. Le diamĂštre moyen des perles obtenues dans ce groupe Ă©tait de 6,62 mm, contre 6,52 mm (sulfate de magnĂ©sium 30 %), 6,48 mm (propylĂšne phenoxetol) et 6,46 mm (MS222 10 %) chez les huĂźtres traitĂ©es.
Ces rĂ©sultats montrent que si lâutilisation de relaxants amĂ©liore la survie et rĂ©duit le rejet des nuclĂ©i, elle pourrait lĂ©gĂšrement affecter la taille finale des perles produites.
vendredi 8 juin 2007
Dans cette Ă©tude, les auteurs analysent la viabilitĂ© Ă©conomique dâune petite entreprise dâaquaculture spĂ©cialisĂ©e dans lâĂ©levage dâhuĂźtres perliĂšres Ă lĂšvres noires. Lâobjectif est de proposer un modĂšle qui pourrait servir dâexemple dâactivitĂ© Ă©conomique complĂ©mentaire pour les communautĂ©s des Ăźles pĂ©riphĂ©riques du Pacifique central.
Un scénario chiffré
Les chercheurs ont Ă©laborĂ© des projections financiĂšres dĂ©taillĂ©es pour une ferme perlicole exploitant 25 000 huĂźtres greffĂ©es selon la mĂ©thode tahitienne de fixation des nacres sur cordages. Le modĂšle inclut des estimations de lâinvestissement initial, des coĂ»ts annuels de fonctionnement, du cash flow et du budget global de lâentreprise.
Les rĂ©sultats indiquent quâun investissement de 202 076 USD est nĂ©cessaire pour dĂ©marrer lâactivitĂ©.
Coûts de fonctionnement et postes de dépense
à pleine capacité, les frais de fonctionnement annuels atteignent 293 726 USD. Les principaux postes de dépense sont :
âą La greffe : 46 % du budget annuel
âą La main-dâĆuvre (y compris le coĂ»t dâopportunitĂ© pour le propriĂ©taire) : 24 %
âą Les amortissements : 9 %
Rentabilité à long terme
Selon le modĂšle proposĂ©, la rentabilitĂ© est atteinte au bout de 20 ans. Sur cette pĂ©riode, avec un taux dâescompte de 8 %, la valeur nette actuelle des rendements nets dâexploitation est estimĂ©e Ă 102 945 USD.
Une analyse de sensibilitĂ© a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e, prenant en compte la variabilitĂ© des prix de marchĂ©, les taux de survie des huĂźtres, le coĂ»t de la greffe et dâautres facteurs de production. Les rĂ©sultats permettent dâĂ©valuer la robustesse Ă©conomique du projet face Ă diffĂ©rents scĂ©narios.
mercredi 18 avril 2007
Dans le cadre dâĂ©tudes de faisabilitĂ© sur lâĂ©levage de Pinctada imbricata le long des cĂŽtes centrales de Nouvelle-Galles du Sud, des huĂźtres perliĂšres ont Ă©tĂ© introduites dans une sĂ©rie de sites rĂ©partis entre lâĂtat de Victoria et la Nouvelle-Galles du Sud.
Cette sĂ©rie dâessais, menĂ©e sur trois ans, visait Ă mesurer lâinfluence du site sur la croissance, la survie et la qualitĂ© de la nacre. Des groupes dâhuĂźtres sĆurs ont Ă©tĂ© placĂ©s dans des sites allant de la baie de Port Phillip, dans lâextrĂȘme sud du Victoria, jusquâĂ la cĂŽte centrale de la Nouvelle-Galles du Sud. Les rĂ©sultats ont rĂ©vĂ©lĂ© des diffĂ©rences marquĂ©es selon les lieux.
Latitude et croissance : une corrélation observée
Les observations montrent que la croissance des huĂźtres diminue gĂ©nĂ©ralement Ă mesure que la latitude augmente. Cette tendance pourrait ĂȘtre liĂ©e Ă la baisse de la tempĂ©rature moyenne des eaux. Toutefois, des variations notables de croissance ont aussi Ă©tĂ© relevĂ©es sur des sites oĂč la tempĂ©rature nâapparaĂźt pas comme un facteur dĂ©terminant.
Lâanalyse des coquilles a mis en Ă©vidence une corrĂ©lation Ă©troite entre lâĂ©paisseur de la nacre et la croissance des huĂźtres.
Couleur et lustre : une variabilité selon les sites
La qualitĂ© de la nacre â couleur et lustre â a Ă©tĂ© Ă©valuĂ©e par un panel dâexperts indĂ©pendants, qui lâont notĂ©e selon son intĂ©rĂȘt commercial. Les rĂ©sultats montrent que la couleur et le lustre varient sensiblement dâun site Ă lâautre, sans toutefois prĂ©senter de corrĂ©lation avec la croissance.
De plus, la qualitĂ© de la couleur et celle du lustre ne sont pas nĂ©cessairement liĂ©es entre elles sur un mĂȘme site.
Des évolutions dans le temps
Dans les sites suivis sur plusieurs annĂ©es consĂ©cutives, la qualitĂ© relative de la couleur et du lustre de la nacre a Ă©voluĂ© au fil du temps, confirmant lâimportance de poursuivre des observations Ă long terme pour mieux comprendre lâeffet du milieu sur la production perliĂšre.
dimanche 11 mars 2007
La valeur dâune perle croĂźt de maniĂšre exponentielle avec sa qualitĂ©. Parmi les critĂšres dâĂ©valuation, la forme joue un rĂŽle dĂ©terminant : les perles parfaitement rondes sont de loin les plus prisĂ©es et atteignent les prix les plus Ă©levĂ©s.
Ainsi, lâobjectif principal de tout perliculteur est dâaugmenter le pourcentage de perles rondes dans sa production. Pour dĂ©terminer si la lignĂ©e gĂ©nĂ©tique influence la qualitĂ© des perles, deux groupes de Pinctada maxima ont Ă©tĂ© suivis pendant quatre annĂ©es, de lâĂ©closerie jusquâĂ la rĂ©colte.
Deux groupes, deux origines
Le groupe A provenait de la ponte dâhuĂźtres Ă lĂšvres dorĂ©es sĂ©lectionnĂ©es dans les Ăźles Aru, au sud-est de lâIndonĂ©sie.
Le groupe B Ă©tait constituĂ© dâhuĂźtres issues de la reproduction dâindividus originaires des Ăźles Raja Ampat, au nord-est de lâIndonĂ©sie, dont tous les gĂ©niteurs prĂ©sentaient une nacre Ă lĂšvres dorĂ©es ou jaunes.
Les deux groupes ont été élevés dans des conditions identiques, dans une ferme perlicole commerciale située à Alyui Bay, en Papouasie occidentale.
Résultats : la lignée fait la différence
à la récolte, les chercheurs ont constaté des différences significatives de qualité, en particulier sur le critÚre de la forme.
Les hußtres du groupe A ont produit un pourcentage plus élevé de perles rondes que celles du groupe B, démontrant que la lignée joue un rÎle important dans la qualité finale des perles.
Vers un élevage sélectif plus performant
Ces rĂ©sultats suggĂšrent que lâĂ©levage sĂ©lectif pourrait devenir un levier essentiel pour amĂ©liorer la qualitĂ© et, par consĂ©quent, la valeur des perles produites.
samedi 5 août 2006
Coral Sea Pearls a implantĂ© une ferme de grossissement dâhuĂźtres Pinctada imbricata Ă Hervey Bay afin de produire des perles Akoya de grande qualitĂ©. Les huĂźtres utilisĂ©es proviennent des populations locales de cette espĂšce indigĂšne au Queensland.
TrĂšs prisĂ©es pour leur diamĂštre plus petit (6 Ă 10 mm) et leur forme parfaite, les perles Akoya se distinguent des perles blanches des mers du Sud. Leur qualitĂ© exceptionnelle est attribuĂ©e Ă la puretĂ© des eaux des Great Sandy Straits, Ă la combinaison unique entre eau de mer et eau dâestuaire, ainsi quâĂ une tempĂ©rature idĂ©ale favorisant la production de perles dâun lustre remarquable.
Historique et développement de la filiÚre
LâhuĂźtre perliĂšre est prĂ©sente dans les eaux cĂŽtiĂšres australiennes depuis plus dâun siĂšcle, depuis lâĂtat de Victoria jusquâĂ Shark Bay en Australie occidentale. Au dĂ©but des annĂ©es 1990, avant le dĂ©veloppement de la perliculture, lâAustralian Museum avait dĂ©jĂ identifiĂ© plusieurs peuplements dâhuĂźtres Akoya Ă Hervey Bay.
Une premiĂšre concession expĂ©rimentale a Ă©tĂ© installĂ©e en 1999 Ă Port Stephens (Nouvelle-Galles du Sud). Les rĂ©sultats de cette expĂ©rience ont montrĂ© que ce site Ă©tait alors le plus adaptĂ© Ă la production de perles Akoya de grande qualitĂ© en Australie orientale. Aujourdâhui, le Queensland dĂ©montre quâil offre un potentiel encore supĂ©rieur.
Coral Sea Pearls sâappuie sur lâexpertise acquise Ă Port Stephens pour dĂ©velopper cette production dans le Queensland. La puretĂ© des eaux et la dynamique des marĂ©es crĂ©ent des conditions idĂ©ales pour cultiver des perles de grande taille et dâun lustre Ă©clatant.
Le site de production Ă Hervey Bay
Lâaquaculture est pratiquĂ©e de longue date Ă Hervey Bay, oĂč des Ă©leveurs expĂ©rimentĂ©s dâhuĂźtres indigĂšnes apportent leur savoir-faire. La production de perles devrait venir complĂ©ter lâĂ©conomie locale et sâintĂ©grer harmonieusement Ă lâindustrie touristique de la baie.
Les huĂźtres Akoya sont Ă©levĂ©es sur quatre concessions maritimes, oĂč elles grossissent dans des panneaux de filets. Le site amĂ©nagĂ© Ă terre, situĂ© au port de plaisance dâUrangan, servira de base opĂ©rationnelle pour les activitĂ©s de lâentreprise perlicole.
Respect de lâenvironnement et des espĂšces marines
Coral Sea Pearls attache une importance particuliĂšre Ă la prĂ©servation de la faune emblĂ©matique de Hervey Bay : baleines, dauphins, tortues et dugongs, qui tĂ©moignent de la bonne santĂ© de lâĂ©cosystĂšme local.
Les concessions ont Ă©tĂ© amĂ©nagĂ©es pour rĂ©duire au minimum les risques pour ces animaux. Les cordages utilisĂ©s sont tendus de façon Ă Ă©viter tout enchevĂȘtrement, et lâentreprise suit strictement les codes de bonnes pratiques Ă©cologiques en vigueur.
Un programme de surveillance continue de la faune est mis en Ćuvre en collaboration avec le MinistĂšre de lâEnvironnement et du Patrimoine. Coral Sea Pearls se fĂ©licite dâĂȘtre la seule entreprise dâaquaculture du Queensland Ă disposer de telles autorisations officielles.
mercredi 24 novembre 2004
Les premiĂšres fermes installĂ©es dans la rĂ©gion se sont appuyĂ©es sur le ramassage dâhuĂźtres, adultes et juvĂ©niles, sur les rĂ©cifs. Cette approche a rapidement Ă©chouĂ©, faute de ressources naturelles suffisantes.
Les premiÚres écloseries et leurs difficultés
Une Ă©closerie privĂ©e a fonctionnĂ© Ă Majuro (Ăles Marshall) de 1998 Ă 2001, fournissant temporairement deux fermes perlicoles commerciales. Toutefois, des problĂšmes techniques â tant en Ă©closerie quâen nourricerie â ont rapidement compromis son succĂšs.
AprĂšs cet Ă©chec, les gouvernements des Ătats fĂ©dĂ©rĂ©s de MicronĂ©sie et des Ăles Marshall ont mis en place trois Ă©closeries de tailles et dâobjectifs variĂ©s, dont certains Ă visĂ©e de recherche. Ces Ă©closeries sont implantĂ©es Ă lâĂcole dâagriculture et de commerce de Ponape (College of Micronesia â Land Grant Program), au College of the Marshall Islands (Majuro) et Ă Kailua-Kona, oĂč une structure commerciale et expĂ©rimentale fonctionne encore aujourdâhui. Une autre Ă©closerie, consacrĂ©e exclusivement Ă la recherche, opĂšre Ă lâUniversitĂ© dâHawaii-Hilo.
Les problÚmes rencontrés ne tiennent pas seulement aux infrastructures ou à la technique de base, mais également à la régularité et à la fiabilité de la production.
La Collaborative Alliance : une réponse collective
Pour remĂ©dier Ă ces difficultĂ©s, la Collaborative Alliance â un rĂ©seau de professionnels de lâaquaculture â a entrepris un projet intitulĂ© « Combler les lacunes pour assurer la viabilitĂ© des entreprises de mariculture tropicale Ă petite Ă©chelle Ă Hawaii et dans les Ăźles affiliĂ©es aux Ătats-Unis ». Lâobjectif : analyser les techniques dâĂ©closerie Ă lâĂ©chelle rĂ©gionale et identifier les principaux obstacles limitant les succĂšs de production.
Les partenaires du projet mÚnent en parallÚle des recherches pour concevoir de nouvelles méthodes afin de surmonter les problÚmes existants.
Une technique désormais opérationnelle mais encore perfectible
La technique de base pour lâĂ©closerie de Pinctada margaritifera est dĂ©sormais maĂźtrisĂ©e et soutient le dĂ©veloppement de la perliculture dans le Pacifique. Toutefois, certains obstacles subsistent : les chercheurs cherchent Ă amĂ©liorer les mĂ©thodes dâĂ©levage larvaire et de grossissement en nourricerie afin dâaccroĂźtre la rentabilitĂ© et la fiabilitĂ© de la production.
Ils Ă©tudient Ă©galement la saisonnalitĂ© de la ponte des huĂźtres Ă lĂšvres noires afin de rendre lâinduction de la ponte plus fiable.
Défis biologiques et économiques
La mĂ©tamorphose des huĂźtres reste un processus long et imprĂ©visible, tandis que les mortalitĂ©s prĂ©coces demeurent sporadiques et mal comprises. La pĂ©riode de nourrissage exige une main-dâĆuvre importante et subit de lourdes pertes, notamment en raison de la prĂ©dation des escargots Cymatium.
Les chercheurs explorent actuellement des solutions pour amĂ©liorer lâĂ©levage en mer et Ă terre. En parallĂšle, une Ă©tude bioĂ©conomique des fermes et des Ă©closeries de MicronĂ©sie Ă©value le rapport coĂ»t-efficacitĂ© de chaque Ă©tape, de lâĂ©closerie Ă la nourricerie. Les premiers rĂ©sultats de ces travaux feront lâobjet dâune publication.
lundi 1 novembre 2004
Ce projet rĂ©pondait Ă deux constats majeurs : la pĂ©nurie de produits exportables dans lâarchipel et lâexemple probant du succĂšs de la perliculture en PolynĂ©sie orientale. Lâinitiative a bĂ©nĂ©ficiĂ© dâun financement du Centre australien pour la recherche agricole internationale (ACIAR).
CrĂ©ation dâune Ă©closerie et dâune nourricerie
Les premiĂšres Ă©tudes menĂ©es dans les Ăles Gilbert ont rĂ©vĂ©lĂ© la trĂšs faible prĂ©sence de Pinctada margaritifera, lâhuĂźtre perliĂšre Ă lĂšvres noires, aggravĂ©e par un faible recrutement naturel des naissains. Cette observation a conduit les chercheurs Ă privilĂ©gier une production en Ă©closerie pour espĂ©rer dĂ©velopper la filiĂšre perlicole.
En 1995, une Ă©closerie a Ă©tĂ© mise en place sur lâĂźle de Tarawa, complĂ©tĂ©e par une nourricerie sur lâĂźle voisine dâAbaiang. Ces installations ont connu une expansion significative au fil des ans. Aujourdâhui, lâĂ©closerie produit rĂ©guliĂšrement de grandes quantitĂ©s de naissains : au premier semestre 2003, deux cycles de production ont permis dâobtenir un total de 6,1 millions de naissains.
Le taux de survie des larves est particuliÚrement élevé, atteignant généralement entre 30 et 50 % pendant leur élevage. Les infrastructures de nourricerie et de grossissement peuvent désormais accueillir prÚs de 80 000 hußtres, juvéniles et adultes, servant également de ferme de démonstration pour la formation du personnel.
PremiÚres récoltes et expansion du projet
Un premier greffage expérimental a été réalisé à Abaiang en 2001, avec une premiÚre récolte de perles en 2003. Un second greffage, portant sur 10 000 hußtres, a été entrepris en août 2003.
Les activitĂ©s du projet ont depuis Ă©tĂ© Ă©tendues Ă de nouveaux sites dans le lagon dâAbaiang et sur dâautres Ăźles des Gilbert.
Un plan de développement structurant
Lâessor de la perliculture Ă Kiribati sera renforcĂ© par lâĂ©laboration dâun plan de dĂ©veloppement complet et la mise en place dâun ComitĂ© de coordination de lâhuĂźtre perliĂšre. Ce plan servira de cadre pour la filiĂšre, en impliquant largement la population locale et en intĂ©grant les aspects techniques et politiques de son Ă©volution.
Le Comité, réunissant les ministÚres concernés et diverses institutions, conseillera le gouvernement sur les mesures à adopter pour soutenir et structurer cette nouvelle filiÚre.
jeudi 28 octobre 2004
Un systÚme de quotas pour un développement durable
La gestion de cette filiĂšre repose sur un systĂšme de quotas, conçu pour garantir un dĂ©veloppement durable et prĂ©venir tout impact nĂ©gatif sur lâenvironnement. Ce systĂšme vise Ă assurer :
⹠des prélÚvements durables dans le milieu naturel ;
âą un impact minimal de la perliculture sur lâĂ©cosystĂšme marin ;
âą des rendements optimaux pour lâĂtat grĂące Ă une gestion rigoureuse des Ă©closeries et Ă la prĂ©servation de la rĂ©putation des perles australiennes des mers du Sud, afin de maintenir des prix Ă©levĂ©s.
Une filiĂšre structurĂ©e et gĂ©nĂ©ratrice dâemplois
Aujourdâhui, 16 sociĂ©tĂ©s dĂ©tiennent une licence dâexploitation et exploitent au total 572 unitĂ©s de production approvisionnĂ©es par le stock naturel et 350 Ă©closeries. Ensemble, elles emploient environ 1 500 personnes dans la rĂ©gion isolĂ©e de Kimberley, au nord-ouest de lâAustralie.
La conception, la mise en Ćuvre et le contrĂŽle de la gestion de la filiĂšre sont confiĂ©s au dĂ©partement Perliculture du Service des pĂȘches de lâAustralie occidentale. Celui-ci supervise les prĂ©lĂšvements en milieu naturel et en Ă©closerie, surveille lâĂ©tat des stocks, gĂšre la prĂ©vention et le traitement des maladies, veille au respect de la rĂ©glementation et assure lâĂ©ducation du public. Il attribue Ă©galement les baux et licences des fermes perlicoles, quâil administre directement.
Un secteur en mutation face aux défis mondiaux
Le dĂ©partement Perliculture apporte aussi un soutien opĂ©rationnel au ComitĂ© consultatif de la perliculture, créé par la loi sur la perliculture de 1990, et collabore Ă©troitement avec la Pearl Producers Association, lâorganisme reprĂ©sentatif de la filiĂšre.
Ces derniĂšres annĂ©es, le secteur a traversĂ© des pĂ©riodes difficiles. La baisse mondiale des prix des perles a conduit Ă une rationalisation de la production. Lâattribution des zones marines aux fermes perlicoles est devenue un sujet de tension avec dâautres usagers de la rĂ©gion de Kimberley.
Un renforcement des obligations environnementales
La promulgation de la Environmental Protection and Biodiversity Conservation Act de 1999 a introduit une nouvelle exigence : les perliculteurs doivent dĂ©sormais Ă©valuer lâimpact environnemental de leurs pratiques pour conserver leur droit dâexporter des perles. Anticipant cette rĂ©glementation, de nombreux producteurs ont mis en place leurs propres systĂšmes de gestion environnementale afin de sĂ©curiser la durabilitĂ© de leurs activitĂ©s.
Une monographie pour faire le point
Cette monographie met en lumiÚre les principaux défis auxquels le secteur doit répondre et décrit les solutions mises en place grùce aux systÚmes de gestion actuels.
vendredi 24 septembre 2004
Face Ă cette situation, lâintĂ©rĂȘt pour la recherche et le dĂ©veloppement de la production de perles akoya dans dâautres pays â notamment en Chine et en Australie â est en forte croissance.
Un nouveau terrain dâexpĂ©rimentation au Queensland
La perliculture australienne repose aujourdâhui principalement sur lâexploitation de Pinctada maxima, lâhuĂźtre perliĂšre Ă lĂšvres argentĂ©es. Cependant, lâattention se porte de plus en plus sur deux autres espĂšces, Pinctada margaritifera et Pinctada fucata, prĂ©sentes en abondance dans les eaux australiennes.
Un rapport rĂ©cent dĂ©taille les travaux menĂ©s dans le nord du Queensland afin dâĂ©valuer la faisabilitĂ© dâune production de perles akoya Ă partir de Pinctada fucata.
Des données précieuses sur la croissance et la survie des hußtres
Les chercheurs ont collectĂ© des donnĂ©es de rĂ©fĂ©rence sur la croissance et la survie des huĂźtres durant les diffĂ©rentes Ă©tapes de leur Ă©levage, depuis le stade larvaire jusquâĂ la phase en nourricerie. Ils ont Ă©tudiĂ© les meilleures conditions de culture : qualitĂ© de lâeau, densitĂ© optimale des larves, alimentation, type dâĂ©quipements de nourricerie et concentration des stocks.
Des résultats prometteurs pour Pinctada fucata
Cet essai marque la premiĂšre production rĂ©ussie en Ă©closerie de Pinctada fucata dans le Queensland. Les mĂ©thodes utilisĂ©es pour lâĂ©levage de cette espĂšce ont Ă©tĂ© adaptĂ©es de celles dĂ©jĂ Ă©prouvĂ©es pour Pinctada margaritifera.
Au cours de la premiĂšre annĂ©e du projet, plus de 48 000 naissains ĂągĂ©s de 3,5 mois, avec une hauteur dorsale-ventrale moyenne (HDV) de 12,5 ± 0,4 mm (± Ă©cart type, n = 50), ont Ă©tĂ© produits. Les observations indiquent quâil est prĂ©fĂ©rable dâĂ©lever les huĂźtres Ă une profondeur de 2 mĂštres aprĂšs leur premier transfert en mer.
Une fois les huĂźtres classĂ©es, elles doivent ĂȘtre stockĂ©es dans 20 Ă 30 % de lâespace de culture, soit dans des filets pyramidaux, soit dans les mĂȘmes filets doublĂ©s dâun maillage plus fin, jusquâĂ atteindre une HDV de 50 mm. Au-delĂ de cette taille, elles sont transfĂ©rĂ©es dans des « poches kangourou » ou dans des structures de culture Ă mailles plus larges, les filets Ă©tant nettoyĂ©s ou remplacĂ©s toutes les huit semaines. Les huĂźtres Ă©levĂ©es individuellement, sans former de grappes, atteignent par ailleurs de plus grandes tailles.
Un avenir brillant pour la perliculture australienne
Les résultats obtenus sont trÚs encourageants : en seulement 24 mois, certains spécimens atteignent une HDV supérieure à 100 mm pour un poids humide de 100 grammes. Des essais de sélection sont en cours sur la base des tailles des hußtres, et les premiÚres observations laissent présager un futur prometteur pour la production de perles akoya en Australie.
vendredi 17 septembre 2004
LâhuĂźtre perliĂšre Ă ailes noires (Pteria penguin) est prĂ©sente le long des cĂŽtes de lâĂźle de Hainan, de la pĂ©ninsule de Leizhou et dâautres zones maritimes de la mer de Chine du Sud. Ce bivalve de grande taille est connu pour sa croissance rapide, ce qui en fait une espĂšce particuliĂšrement intĂ©ressante pour lâaquaculture perliĂšre.
Des essais dâĂ©levage ont Ă©tĂ© lancĂ©s il y a environ cinq ans. Dans un premier temps, des nacres naturelles ont Ă©tĂ© collectĂ©es pour la production de perles hĂ©misphĂ©riques (mabĂ©s), avant de sĂ©lectionner des animaux matures dans le milieu naturel pour les utiliser comme gĂ©niteurs destinĂ©s Ă la production de naissain.
Des techniques dâĂ©levage maĂźtrisĂ©es
AprĂšs plusieurs sĂ©ries dâessais, les chercheurs ont mis au point un processus complet dâĂ©levage comprenant :
⹠La sélection et la culture des nacres
âą Lâinduction de la ponte
âą LâĂ©levage des larves
âą La collecte du naissain
âą Le grossissement jusquâau stade adulte
Cette monographie dĂ©crit en dĂ©tail chaque Ă©tape, depuis le zygote jusquâĂ lâadulte.
Vers une production de perles rondes
GrĂące Ă une reproduction suffisante, dâabord Ă partir de nacres naturelles puis de stocks dâĂ©levage, les chercheurs ont obtenu un nombre dâhuĂźtres suffisant pour mener des essais de production.
Deux sociĂ©tĂ©s â lâune basĂ©e sur lâĂźle de Hainan, lâautre sur la pĂ©ninsule de Leizhou â ont collaborĂ© aux travaux de recherche et ont dĂ©veloppĂ© avec succĂšs une technique efficace de production de mabĂ©s.
Plus rĂ©cemment, les Ă©quipes ont obtenu les premiĂšres perles rondes issues de lâhuĂźtre Ă ailes noires, marquant une avancĂ©e importante pour la filiĂšre. Cette monographie offre un panorama gĂ©nĂ©ral des techniques de culture de perles hĂ©misphĂ©riques et rondes provenant de cette espĂšce prometteuse.
mercredi 21 juillet 2004
LâhuĂźtre perliĂšre Ă lĂšvres noires hawaiienne (Pinctada margaritifera galtsoffi) est une sous-espĂšce unique, distincte de la cĂ©lĂšbre huĂźtre perliĂšre tahitienne. Autrefois abondante, elle Ă©tait utilisĂ©e par les HawaĂŻens pour confectionner des hameçons, des leurres, des ornements et divers outils.
Depuis lâarrivĂ©e des colons, cette huĂźtre a subi une forte pression de pĂȘche commerciale, entraĂźnant un dĂ©clin dramatique de ses populations. Les derniers stocks importants, situĂ©s dans les rĂ©cifs de Pearl et HermĂšs, ont disparu dans les annĂ©es 1920 aprĂšs le prĂ©lĂšvement de plus de 100 tonnes de nacres.
Les observations rĂ©centes sont alarmantes : dix-huit heures de plongĂ©e ont permis de retrouver seulement 30 nacres adultes, toutes de plus de 20 cm de diamĂštre, signe dâun recrutement quasi inexistant.
Menaces persistantes malgré la protection
MalgrĂ© leur statut protĂ©gĂ©, les stocks rĂ©siduels continuent de sâamenuiser, notamment dans la baie de Kaneohe. La reconstitution des populations est freinĂ©e par :
⹠La prédation accrue sur les récifs
âą Le pillage par des plongeurs
⹠La pollution des zones récifales et lagonaires
âą La courte durĂ©e de viabilitĂ© des larves dans les systĂšmes dâĂ©levage ouverts
Les huĂźtres restent vulnĂ©rables aux poissons, pieuvres et aux prĂ©dateurs comme Cymatium. MĂȘme les cages de protection nâont pas suffi Ă les protĂ©ger efficacement.
Un « centre de reproduction » naturel et innovant
La meilleure stratĂ©gie pour repeupler les stocks consisterait Ă crĂ©er des rĂ©serves de reproduction regroupant de grandes huĂźtres adultes afin de synchroniser les pontes et dâobtenir des taux de fĂ©condation Ă©levĂ©s. Les larves ainsi produites pourraient ĂȘtre dispersĂ©es par les courants et se fixer naturellement dans tout lâarchipel.
De maniĂšre intĂ©ressante, une ferme perlicole commerciale peut jouer ce rĂŽle de centre de reproduction. Câest dans cette optique que Black Pearls Inc. (BPI) dĂ©veloppe la premiĂšre ferme perlicole hawaiienne combinant production commerciale et outil de conservation.
Une réussite historique
AprĂšs avoir participĂ© Ă la rĂ©vision de la lĂ©gislation sur les concessions maritimes, BPI a obtenu une concession de 30 hectares prĂšs de lâaĂ©roport international dâHonolulu. En 2003, lâentreprise a rĂ©coltĂ© les premiĂšres perles hawaiiennesâą authentiques.
Aujourdâhui, une gamme locale distinctive de perles et de bijoux en nacre est proposĂ©e, redonnant aux artisans autochtones la possibilitĂ© de travailler leur matĂ©riau ancestral et dâajouter un charme romantique unique aux Ăźles.
lundi 12 juillet 2004
Les sources traditionnelles de revenus dans les pays insulaires du Pacifique central, comme le coprah, se rarĂ©fient dangereusement. ParallĂšlement, des ressources naturelles Ă forte valeur marchande â tels que les mĂ©rous (pour les marchĂ©s du poisson vivant) et les requins (pour leurs ailerons, trĂšs prisĂ©s Ă Hong Kong et en Asie) â subissent une surexploitation par des flottilles Ă©trangĂšres. Ces derniĂšres utilisent de la main-dâĆuvre extĂ©rieure, ne laissant que peu de bĂ©nĂ©fices aux populations locales.
Lâaquaculture, une alternative en pleine croissance
Face Ă cet Ă©puisement des ressources, lâaquadĂ©veloppement sâintensifie Ă diffĂ©rents niveaux : des Ă©tablissements dâenseignement secondaire sur les Ăźles pĂ©riphĂ©riques aux projets commerciaux ambitieux visant Ă renforcer la viabilitĂ© Ă©conomique des populations isolĂ©es du Pacifique central.
La perliculture, un atout pour les communautés rurales
La culture des perles noires issues de lâhuĂźtre Pinctada margaritifera apparaĂźt comme lâune des formes dâaquaculture commerciale les plus prometteuses Ă petite Ă©chelle. Elle est dĂ©jĂ pratiquĂ©e dans les Ăles Marshall et les Ătats fĂ©dĂ©rĂ©s de MicronĂ©sie, gĂ©nĂ©ralement comme activitĂ© de complĂ©ment aux revenus traditionnels.
Analyse Ă©conomique dâune petite ferme perlicole
LâĂ©tude a rĂ©alisĂ© des projections financiĂšres pour une ferme Ă©levant 25 000 huĂźtres greffĂ©es selon la mĂ©thode tahitienne dâattachement des nacres sur cordages. Les chercheurs ont Ă©tabli un devis prĂ©cis des investissements initiaux, des coĂ»ts dâexploitation annuels, ainsi quâun budget et un plan de trĂ©sorerie.
Les résultats préliminaires indiquent :
âą Investissement initial : 203 030 USD
âą CoĂ»ts dâexploitation annuels : 221 212 USD
⹠Rendement net moyen sur 20 ans : 128 223 USD par an (basé sur des estimations prudentes des prix du marché).
Perspectives et publications Ă venir
Les auteurs mĂšneront une analyse de sensibilitĂ© pour Ă©valuer lâimpact de la variation des prix, des taux de survie, du coĂ»t de la greffe et dâautres facteurs de production sur la rentabilitĂ©. Les rĂ©sultats dĂ©taillĂ©s feront lâobjet dâune publication scientifique.
samedi 12 juin 2004
La perliculture est aujourdâhui lâune des principales sources de revenus aquacoles de la RĂ©publique des Ăles Marshall, juste aprĂšs la mariculture du bĂ©nitier. LâhuĂźtre perliĂšre Ă lĂšvres noires (Pinctada margaritifera) est prĂ©sente dans certains atolls sĂ©lectionnĂ©s, oĂč elle est exploitĂ©e Ă des fins commerciales.
On dĂ©nombre actuellement quatre fermes perlicoles en activitĂ© dans le pays, suffisamment florissantes pour envisager une extension de leur production. LâintĂ©rĂȘt pour cette filiĂšre est croissant, plusieurs nouveaux entrepreneurs manifestant leur volontĂ© dâinvestir dans ce secteur prometteur.
Un défi majeur : le manque de stock naturel
La principale menace pour le dĂ©veloppement durable de la perliculture dans la rĂ©gion reste lâinsuffisance des stocks dâhuĂźtres perliĂšres naturelles. Les Ă©tudes prĂ©cĂ©dentes indiquent que le stock actuel ne peut pas soutenir durablement une industrie commerciale et quâil existe un risque Ă©levĂ© dâĂ©puisement total.
Les expériences réalisées à partir de naissain naturel prélevé dans différents atolls se sont révélées peu concluantes.
Un tournant avec la production en écloserie
Ce problĂšme a Ă©tĂ© en grande partie rĂ©solu grĂące Ă la mise en place de techniques dâĂ©levage en Ă©closerie Ă lâĂ©chelle commerciale, qui permettent dĂ©sormais de produire du naissain pour lâensemble de la filiĂšre.
Conscients du potentiel de la perliculture comme source de revenus principale ou complĂ©mentaire pour la population locale, les pouvoirs publics encouragent la crĂ©ation de petites entreprises perlicoles afin de diversifier lâĂ©conomie et de rĂ©duire la dĂ©pendance vis-Ă -vis du coprah.
Ils mettent également en place des systÚmes de gestion durable pour préserver les ressources halieutiques.
Perspectives
Cette monographie dresse un Ă©tat des lieux prĂ©cis de la perliculture aux Ăles Marshall et esquisse les perspectives de dĂ©veloppement pour les annĂ©es Ă venir, soulignant le rĂŽle stratĂ©gique de cette activitĂ© dans lâĂ©conomie insulaire.
jeudi 3 juin 2004
Depuis des temps immĂ©moriaux, lâInde est rĂ©putĂ©e pour la beautĂ© de ses perles naturelles. Le pays dispose dâune grande abondance dâhuĂźtres perliĂšres, en particulier lâhuĂźtre akoya (Pinctada fucata), prĂ©sente dans le Golfe de Mannar, la baie de Palk et le Golfe de Kutch.
Cette espĂšce est souvent confondue avec Pinctada radiata, une confusion frĂ©quente mais erronĂ©e. LâhuĂźtre perliĂšre Ă lĂšvres noires (Pinctada margaritifera) est, quant Ă elle, localisĂ©e dans les Ăźles Andaman et Nicobar.
Les débuts de la perliculture moderne
La perliculture expĂ©rimentale a Ă©tĂ© tentĂ©e pour la premiĂšre fois en Inde au dĂ©but des annĂ©es 1970, sous lâimpulsion du Central Marine Fisheries Research Institute (CMFRI), dans son centre de Tuticorin, sur la cĂŽte sud-est du pays.
En 1972, le CMFRI a produit ses premiĂšres perles de culture, marquant le dĂ©but officiel de cette industrie en Inde. Par la suite, lâinstitut a perfectionnĂ© les techniques dâĂ©closerie pour lâĂ©levage de P. fucata (1982) puis de P. margaritifera (1987).
Une filiĂšre en expansion
Une fois les techniques dâĂ©levage en mer et de production de perles normalisĂ©es, des entrepreneurs privĂ©s et des associations villageoises des cĂŽtes indiennes ont commencĂ© Ă se lancer dans la perliculture, ouvrant la voie Ă un vĂ©ritable dĂ©veloppement Ă©conomique local.
Innovations récentes
Cette monographie retrace briĂšvement lâĂ©volution de la perliculture indienne et Ă©voque les innovations rĂ©centes, comme le dĂ©veloppement de la perliculture Ă terre, qui pourrait diversifier encore davantage la production.
jeudi 6 mai 2004
Lâindustrie perlicole en MicronĂ©sie pourrait devenir une source majeure de revenus dâexportation une fois pleinement dĂ©veloppĂ©e. En PolynĂ©sie française, lâexportation de perles noires de culture a gĂ©nĂ©rĂ© plus de 100 millions USD en 1999, inspirant dâautres nations ocĂ©aniques comme les Ăles Cook Ă suivre le mouvement.
Les pays micronésiens restent toutefois en retard par rapport à leurs voisins du Pacifique Sud, principalement parce que leurs milieux naturels ne fournissent pas suffisamment de nacres pour approvisionner les fermes de maniÚre réguliÚre.
Un projet pour pallier le manque de naissains
En 2001, le College of Micronesia (COM) a lancĂ© un projet pour mettre au point une technique de production de naissains dâhuĂźtres perliĂšres et compenser cette pĂ©nurie. Le projet, intitulĂ© « DĂ©veloppement de lâaquaculture et de lâexpertise perliĂšre en MicronĂ©sie », a Ă©tĂ© financĂ© par le USDA et lâOffice of Insular Affairs du MinistĂšre amĂ©ricain de lâIntĂ©rieur.
Lâobjectif est double :
âą DĂ©velopper lâindustrie perlicole en MicronĂ©sie.
⹠Former des ressources humaines locales capables de pérenniser cette activité.
Phase 1 : mise en place de lâĂ©closerie et formation
La premiĂšre phase (T1 2001 â T4 2002) a permis de :
âą Recruter un expert australien en techniques dâĂ©levage dâhuĂźtres perliĂšres en Ă©closerie.
⹠Installer une écloserie dans un ancien entrepÎt à Nett Point, Pohnpei.
âą RĂ©aliser avec succĂšs les premiers essais dâĂ©levage et de nourrissage en mer, obtenant des dizaines de milliers de naissains aujourdâhui en phase de grossissement dans deux fermes de dĂ©monstration.
Trois techniciens micronĂ©siens ont Ă©tĂ© formĂ©s et sont dĂ©sormais en mesure de transmettre leur savoir-faire Ă plus de 40 stagiaires issus de communautĂ©s locales, dâĂ©coles et dâuniversitĂ©s.
Phase 2 : vers la production de perles
La deuxiĂšme phase, engagĂ©e en 2003, consiste en des Ă©valuations et dĂ©monstrations techniques destinĂ©es Ă prĂ©parer la production perliĂšre et la gestion de lâactivitĂ©.
Les principaux volets incluent :
âą Lâextension des formations aux techniques dâĂ©closerie et de grossissement, avec une transmission des compĂ©tences Ă une deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration de techniciens.
âą Des essais de production de perles et lâĂ©valuation des techniques de greffage.
âą La mise en place de modĂšles de gestion de lâindustrie perliĂšre en collaboration avec les institutions rĂ©gionales et les autoritĂ©s publiques.
jeudi 22 avril 2004
Du naissain dâhuĂźtre perliĂšre Ă lĂšvres noires (Pinctada margaritifera) a Ă©tĂ© produit dans lâĂ©closerie du College of Micronesia (COM), Ă Nett Point, Pohnpei. Quarante-quatre jours aprĂšs la fĂ©condation, les naissains fixĂ©s sur des « collecteurs de naissain en cuves » ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s dans des fermes de nourrissage spĂ©cialement construites par le COM.
Les naissains ont été placés dans des filets de protection à mailles de 0,75 x 1,5 mm, suspendus à 2-3 mÚtres de profondeur. AprÚs deux mois de nourrissage, ils ont été répartis dans des panneaux à 48 poches (mailles carrées de 4 mm), puis triés et transférés dans des panneaux de mailles plus larges ou des filets lanternes au fur et à mesure de leur croissance (4, 6 et 9 mois).
Résultats de croissance
Les mesures de croissance moyenne (± écart-type), selon la longueur antéropostérieure (LAP) et la hauteur dorsoventrale (HDV), ont été :
⹠6e mois : 38,0 mm ± 7,1 (LAP) et 39,8 mm ± 6,4 (HDV) (n = 206)
⹠9e mois : 57,4 mm ± 6,2 (LAP) et 55,5 mm ± 7,1 (HDV) (n = 87)
⹠12e mois : 81,9 mm ± 8,1 (LAP) et 83,9 mm ± 7,6 (HDV) (n = 118)
Ces valeurs sont comparables à celles obtenues en Australie du Nord-Est par Southgate et Beer (1997) et supérieures à celles rapportées par Southgate et Beer (2000) pour les juvéniles de 7 à 12 mois (HDV max. 65,8 mm), ce qui confirme une croissance plus rapide à Pohnpei. La HDV maximale enregistrée a atteint 97,6 mm.
Survie élevée et régularité des résultats
Les taux de survie entre 4 et 12 mois, et entre 6 et 12 mois, ont été respectivement de 83,2 % et 91,3 %. Sur la période 2002, les essais successifs montrent une constance remarquable, avec des taux compris entre 88,9 % et 98,5 % selon les phases de suivi.
Les rapports moyens HDV/LAP des deux premiers lots produits en Ă©closerie en 2002 Ă©taient de 1,035 (± 0,050 ; n = 118) et 1,042 (± 0,085 ; n = 139), sans diffĂ©rence significative (P > 0,05), ce qui confirme lâuniformitĂ© des individus produits.
Perspectives pour la production de perles
Ces rĂ©sultats confirment que la mĂ©thode de grossissement mise en place Ă Pohnpei est efficace et que lâenvironnement local est particuliĂšrement favorable au dĂ©veloppement des huĂźtres perliĂšres issues dâĂ©closerie.
Lâimplantation de nuclĂ©i doit dĂ©buter en septembre 2003 afin de tester la qualitĂ© des perles noires produites Ă partir dâhuĂźtres issues de lâĂ©closerie et de prĂ©lĂšvements naturels.
jeudi 18 décembre 2003
Le mois dernier, le commissaire Kevin Cleland a remis les conclusions de son enquĂȘte au Vice-Premier ministre et Ministre de lâAmĂ©nagement, Andrew Refshauge, pour examen parlementaire. Les opposants craignent que le projet ne dĂ©grade lâenvironnement et la beautĂ© naturelle de Port-Stephens, quâil nâentrave lâusage public de la voie navigable, quâil nâaffecte le secteur touristique en pleine croissance et quâil ne menace la faune marine, notamment les dauphins et les baleines.
Un projet aux retombées économiques importantes
La sociĂ©tĂ© Australian Radiata Pty Ltd prĂ©voit dâimplanter la ferme sur un terrain restreint et sur cinq concessions maritimes en eau profonde. M. Cleland a soulignĂ© les bĂ©nĂ©fices potentiels du projet et, tout en reconnaissant les inquiĂ©tudes, a conclu quâaucune considĂ©ration Ă©cologique ne sâoppose Ă lâĂ©levage dâhuĂźtres perliĂšres Ă Port-Stephens.
LâespĂšce endĂ©mique Pinctada imbricata sera Ă©levĂ©e Ă partir de stocks approuvĂ©s pour produire des perles de grande qualitĂ©, de taille moyenne Ă petite. Plus de deux millions dâhuĂźtres seront implantĂ©es chaque annĂ©e, crĂ©ant 80 emplois Ă temps plein. La valeur totale des perles rĂ©coltĂ©es est estimĂ©e Ă 12 millions AUD.
Des inquiétudes persistantes
Raquel Carter, reprĂ©sentante du Conseil de conservation de la nature de Nouvelle-Galles du Sud, a rappelĂ© que les risques Ă©conomiques et sociaux liĂ©s au projet lâemportaient selon elle sur les bĂ©nĂ©fices attendus pour la population locale.
M. Cleland recommande toutefois une approche de prĂ©caution : il reconnaĂźt que des animaux marins pourraient se prendre dans les installations aquacoles et prĂ©conise la mise en place de mesures de sĂ©curitĂ©. La commission recommande Ă©galement de ne pas approuver lâun des sites proposĂ©s pour lâĂ©levage.
Enfin, le rapport préconise de surveiller étroitement la situation aprÚs le lancement du projet et de réduire ou modifier certaines opérations si des impacts négatifs imprévus venaient à se manifester.
samedi 15 novembre 2003
Ce projet bĂ©nĂ©ficie de lâappui dâun cadre bĂ©nĂ©vole de lâAgence japonaise de coopĂ©ration internationale (JICA), qui a proposĂ© de dĂ©velopper lâĂ©levage dâhuĂźtres productrices de perles noires sur lâarchipel.
Osamu Taniguchi, le bĂ©nĂ©vole de la JICA, a annoncĂ© quâen dĂ©cembre, les organes reproducteurs des huĂźtres Ă lĂšvres noires collectĂ©es six mois plus tĂŽt atteindraient leur maturitĂ©. Selon lui, les juvĂ©niles issus de ces nacres sont dĂ©jĂ Ă leurs premiers stades de croissance.
Ă partir des 70 Ă 80 nacres collectĂ©es, des milliers de juvĂ©niles peuvent ĂȘtre produits. La saison de reproduction, prĂ©cise-t-il, a dĂ©butĂ© en aoĂ»t et se terminera en dĂ©cembre, pĂ©riode indispensable pour disposer de cellules matures nĂ©cessaires Ă la production de perles noires.
ArrivĂ© Ă Palau en avril dernier pour une mission de deux ans, M. Taniguchi possĂšde une longue expĂ©rience : il a vĂ©cu vingt ans aux Philippines, dont douze annĂ©es consacrĂ©es Ă lâĂ©levage dâhuĂźtres perliĂšres Ă lĂšvres noires.
Depuis son arrivĂ©e, il a explorĂ© plusieurs zones afin de localiser les populations dâhuĂźtres Ă lĂšvres noires, encore mal connues dans le pays. Il estime quâil faudra environ deux ans pour que les juvĂ©niles atteignent lâĂąge adulte et encore deux annĂ©es supplĂ©mentaires pour obtenir les premiĂšres perles noires.
Pour atteindre une production significative, Palau devra se doter de milliers dâhuĂźtres, a prĂ©cisĂ© le spĂ©cialiste japonais.
jeudi 10 juillet 2003
Cette initiative est lâaboutissement dâun entretien fructueux quâil a eu avec les autoritĂ©s de la PrĂ©fecture dâIshigaki le mois dernier.
Selon M. Remengesau, la perliculture est une industrie florissante Ă Ishigaki et conviendrait parfaitement au climat de Palau. Bien quâun projet similaire ait Ă©tĂ© Ă©voquĂ© dans le passĂ©, les nĂ©gociations nâavaient pas abouti. Cette annĂ©e, le groupe Ă lâorigine du succĂšs dâIshigaki se rendra Ă Palau pour discuter avec les autoritĂ©s locales des possibilitĂ©s de crĂ©ation dâune joint-venture.
Une Ă©tude de faisabilitĂ© menĂ©e par ce groupe a identifiĂ© quatre sites propices Ă la perliculture. M. Remengesau a prĂ©cisĂ© quâil faut en moyenne huit ans pour produire des perles noires, soulignant ainsi lâimportance dâun investissement Ă long terme.
lundi 14 avril 2003
Robert Reimers Enterprises a estimĂ© la valeur de sa rĂ©colte 2001 Ă environ 50 000 USDTahiti (200 millions USD) et aux Ăles Cook (40 millions USD).
Lâentreprise souligne toutefois que le manque de soutien gouvernemental et de ressources dĂ©diĂ©es Ă la perliculture freine le dĂ©veloppement dâune activitĂ© qui pourrait devenir le premier secteur Ă©conomique du pays. Selon Robert Reimers Enterprises, la demande mondiale de perles est telle que plusieurs fermes perlicoles pourraient opĂ©rer simultanĂ©ment aux Ăles Marshall, gĂ©nĂ©rant des bĂ©nĂ©fices pour lâensemble des acteurs locaux.
lundi 26 août 2002
De aoĂ»t 2001 Ă fĂ©vrier 2002, une petite Ă©closerie et une salle de culture dâalgues ont Ă©tĂ© mises en service Ă la PATS. La ponte, dĂ©clenchĂ©e en fĂ©vrier, sâest dĂ©roulĂ©e avec succĂšs et lâĂ©levage compte dĂ©sormais environ 60 000 naissains de 4 Ă 5 mm.
Les juvéniles seront prochainement transférés en élevage immergé dans le lagon de Pohnpei, étape clé pour poursuivre leur croissance.
mercredi 26 juin 2002
ConformĂ©ment Ă lâusage instaurĂ© en 1994, une session dĂ©diĂ©e Ă la perliculture a Ă©tĂ© coprĂ©sidĂ©e par Richard Fassler (Ătat dâHawaii, Ătats-Unis) et Yu Xiangyong (UniversitĂ© dâocĂ©anographie de Zhanjiang, Chine). Les prĂ©sentations et affiches ont Ă©tĂ© si nombreuses quâune partie des Ă©changes sâest poursuivie dans dâautres sessions connexes. Deux thĂšmes ont dominĂ© : le recul des ventes â en particulier des perles noires â et les leviers dâamĂ©lioration de la qualitĂ©. Les Ă©tudiants ont marquĂ© lâĂ©vĂ©nement : Anne-Michelle Lee et Josiah Pit (UniversitĂ© James Cook) ont reçu le prix Ă©tudiant de la WAS pour lâexcellence de leurs travaux.
Chine
Plusieurs interventions ont Ă©clairĂ© la perliculture chinoise. Yu Xiang-Yong a rappelĂ© lâessor initiĂ© Ă Zhanjiang par le Pr Dalen Xiong, avec les premiĂšres perles de culture rondes en 1958, avant une montĂ©e en puissance Ă 25â30 tonnes/an. MalgrĂ© cela, lâindustrie affronte sur-exploitation des stocks, perte de diversitĂ© gĂ©nĂ©tique, pollution, surpopulation des fermes, fortes mortalitĂ©s, rejets Ă©levĂ©s des nuclĂ©i et rendements faibles â dâoĂč une qualitĂ© souvent mĂ©diocre.
Les solutions passent, selon lui, par un engagement public renforcĂ© (recherche, lutte contre la pollution, rĂ©glementation, formation). Des travaux Ă©valuent la diversitĂ© gĂ©nĂ©tique et lâhybridation de Pinctada martensii (RAPD, isozymes, morphologie). La triploĂŻdie montre des avantages de croissance et des essais de tĂ©traploĂŻdes sont menĂ©s pour produire des triploĂŻdes. La diversification vers P. maxima, P. margaritifera et Pteria penguin est encouragĂ©e.
Yu a aussi Ă©voquĂ© les progrĂšs de la perliculture dâeau douce avec Cristaria plicata : implantation dâun nuclĂ©us (7â9 mm) accompagnĂ© dâun fragment de manteau, Ă©levage 1â2 ans, pour une production dĂ©passant 4 tonnes en 2001. Hua Dan a dĂ©taillĂ© lâessor de Hyriopsis cumingii et la technique « manteau seul ». La Chine domine dĂ©sormais ce marchĂ© avec 800â1 000 tonnes/an, dont 400â500 tonnes exportĂ©es (Asie, Europe, Afrique, Ătats-Unis).
Le Pr Aimin Wang (UniversitĂ© dâocĂ©anographie de Hainan) a prĂ©sentĂ© trois voies vers des tĂ©traploĂŻdes de P. martensii : (1) inhibition du premier globule polaire des ovules triploĂŻdes fĂ©condĂ©s ; (2) inhibition des premier et deuxiĂšme globules polaires des ovules diploĂŻdes ; (3) inhibition de la premiĂšre division des zygotes diploĂŻdes. Si les taux de survie larvaires restent faibles, seule la mĂ©thode (2) a produit des juvĂ©niles tĂ©traploĂŻdes, Ă un taux encore trĂšs bas (0,0625 %). Wang a aussi prĂ©sentĂ© la sĂ©lection via microsatellites pour accĂ©lĂ©rer la croissance et ses efforts de rĂ©introduction de P. maxima Ă Hainan.
Perles noires
Richard Fassler a soulignĂ© la prolifĂ©ration des fermes dans le Pacifique et les opportunitĂ©s associĂ©es, tout en rappelant la position dominante de la PolynĂ©sie française. La production de perles de Tahiti a dĂ©passĂ© les objectifs de promotion, entraĂźnant une baisse marquĂ©e des prix et, selon des Ă©chos non confirmĂ©s, des licenciements dans lâindustrie locale. Pour Ă©viter un effet dâentraĂźnement Ă la baisse, il recommande de diffĂ©rencier les perles de Tahiti (couleurs, formes originales) et de privilĂ©gier la qualitĂ© sur le volume. La surexploitation de certains lagons appelle Ă la prudence, le secteur sâorientant vers des recompositions structurelles.
Bernard Poirine a retracĂ© la crise polynĂ©sienne : de 1,5 kg en 1972 Ă 11 764 kg en 2000 (+29 %/an), suivis dâune chute des prix et dâun recul de la production (indicateurs : importations de nuclĂ©i). Il y voit un cas dâexploitation dâun bien commun menant Ă la crise. Ses modĂšles montrent que lâoptimum Ă©conomique survient Ă des densitĂ©s dâĂ©levage bien infĂ©rieures Ă la densitĂ© maximale soutenable. Il a comparĂ© les cadres de gestion (quotas en Australie, cogestion au Japon). En PolynĂ©sie, un groupe de travail planche sur contrĂŽle des exportations, concessions, normes de qualitĂ© et densitĂ©s dâhuĂźtres.
Autres régions et recherches
LâInde (Ajai Sonkar) voit un potentiel pour P. margaritifera aux Ăźles Andaman et Nicobar, probablement avec un appui dâĂ©closerie vu la faiblesse des stocks naturels.
Ă lâUniversitĂ© James Cook (Australie), Josiah Pit a testĂ© des microalgues tropicales pour P. margaritifera et notĂ© lâintĂ©rĂȘt de Pavlova salina pour les larves. Hector Acosta-Salmon a prĂ©sentĂ© une biopsie gonadique non destructive aprĂšs phĂ©noxetol de propylĂšne (aiguille encoche 10 mm), utile Ă lâĂ©tude de la reproduction.
Culture de Pinctada maxima en Irian Jaya
Des travaux dâAtlas Pacific Pty Ltd (J. Taylor, J. Knauer, A.-M. Lee) visent Ă amĂ©liorer la qualitĂ© des perles des mers du Sud. En Australie, les perles dorĂ©es se vendent rĂ©cemment plus cher que les argentĂ©es. En IndonĂ©sie, leur proportion est plus Ă©levĂ©e ; la sĂ©lection de donneurs de saibo dorĂ© accroĂźt la part de dorĂ©es de +8,6 %, mais laisse une forte proportion de jaune crĂšme (78,8 %). Ă lâinverse, le saibo argent nacrĂ© donne > 98 % de perles blanc argentĂ©, avec de bonnes parts en rondes, poires et boutons.
La raretĂ© de donneurs argentĂ©s en IndonĂ©sie (0,3â8,9 % selon sites) a conduit Ă des stratĂ©gies de renforcement : productions larvaires issues de parents argentĂ©s puis sĂ©lection dâargentĂ©s Ă 20â24 mois. Des diffĂ©rences de croissance ont Ă©tĂ© notĂ©es : les huĂźtres Ă nacre dorĂ©e grossissent plus vite que les argentĂ©es.
CĂŽtĂ© procĂ©dĂ©s, la comparaison entre culture sur fond et suspension en sacs (mailles 1 mm ou sacs de riz) montre davantage dâhuĂźtres opĂ©rables sur fond, mais de meilleurs taux de survie et de rĂ©tention des nuclĂ©i en suspension. Sur la sĂ©lection des nuclĂ©i (coĂ»t : 88â165 AUD/kg), lâanalyse morphologique de P. maxima (poids humide, poids coquille, largeur, longueur) indique que le poids humide est le meilleur prĂ©dicteur de taille de nuclĂ©us et augmente nettement la prĂ©cision au-delĂ des 60 % empiriques.
Atlas Pacific poursuit ses évaluations de sites et de profondeurs. A.-M. Lee corrÚle paramÚtres environnementaux et croissance : la profondeur semble secondaire, tandis que les effets spatiaux et saisonniers se dessinent.
Culture des akoyas en Australie
Les succĂšs rĂ©cents ont suscitĂ© de nouvelles vocations. Des rĂ©unions ont portĂ© sur P. imbricata dans le Queensland et en Nouvelle-Galles du Sud. Josiah Pit (Ăźle dâOrpheus) et Wayne OâConnor (Port Stephens) rapportent des croissances larvaires comparables (â 20 jours post-fixation), mais une croissance en Ă©closerie/grossissement plus rapide dans les eaux plus chaudes du Queensland. Dans les deux Ătats, des individus de â„ 50 mm en 12 mois sont atteignables.
La prĂ©sence dâavortons (croissance lente) a Ă©tĂ© testĂ©e : sĂ©parĂ©s et suivis, ils rattrapent les autres, suggĂ©rant une cause environnementale plutĂŽt que gĂ©nĂ©tique aux lenteurs initiales. CĂŽtĂ© reproduction, activitĂ© maximale de fin de printemps Ă dĂ©but dâautomne, avec deux pics (novembre, mars-avril). La fixation nâayant lieu quâen Ă©tĂ© (dĂ©cembreâfĂ©vrier), le pic dâautomne semble peu contribuer aux recrutements.
Un prĂ©dateur inquiĂšte toutefois : le ver plat Imogine mcgrathi, observĂ© dans cages et sacs Ă naissains (â 1 huĂźtre/mois). Des protocoles de lutte sont efficaces : bains de sel (faible/forte concentration) ou eau douce 30 min pour les huĂźtres en cage. Veiller Ă une salinitĂ© †2,5 ppm.
Mexique : un secteur en plein développement
Au Mexique, la filiĂšre sâappuie sur Pteria sterna et Pinctada mazatlanica (production possible en Ă©closerie). Carlos Rangel-Davalos dĂ©crit une mĂ©thode : Ă©levage en cages plastique (3,6 Ă 3,6 m), greffe Ă 70 mm, puis transfert en filets kangourou repliĂ©s sur cadre mĂ©tallique posĂ© au fond. Trois techniciens/90 jours par lot de 10 000 huĂźtres ; 3 ans entre naissain et rĂ©colte.
Des programmes de repeuplement des bancs naturels avec des juvĂ©niles dâĂ©closerie (banques surexploitĂ©es par le passĂ©) montrent des succĂšs, notamment Ă La Gaviota (baie de La Paz) grĂące Ă des parcs grillagĂ©s protĂ©geant les huĂźtres jusquâĂ 98 mm : 8,3â21,2 % de survie Ă 11 mois.
dimanche 21 avril 2002
AprĂšs plusieurs annĂ©es de collaboration avec quatre greffeurs diffĂ©rents, tous rĂ©ticents Ă partager leur savoir, la BPOM (Black Pearl of the Marshalls) a accueilli avec satisfaction Berni Aquilina, greffeuse de perles nĂ©o-zĂ©landaise. Celle-ci a passĂ© trois semaines sur la ferme de Bikirin, oĂč elle a greffĂ© des milliers dâhuĂźtres perliĂšres, formĂ© dix employĂ©s locaux â dont quatre issus de lâexploitation dâArno â et perfectionnĂ© trois techniciens expĂ©rimentĂ©s.
Selon Virgil Alfred, responsable de la ferme, cette formation a transformĂ© la perception et les compĂ©tences de lâĂ©quipe, qui a dĂ©sormais une comprĂ©hension bien plus approfondie du greffage et des besoins des huĂźtres.
Aquilina explique quâelle-mĂȘme a rencontrĂ© dâĂ©normes difficultĂ©s pour se former au greffage, face au silence des techniciens chevronnĂ©s. Consciente de la valeur de ce savoir, elle souhaite transmettre ses compĂ©tences afin de permettre aux communautĂ©s insulaires de mieux gĂ©rer leurs fermes et de contribuer Ă leur dĂ©veloppement Ă©conomique. "Avec certains greffeurs, personne nâavait le droit de regarder le travail. Lâun dâeux travaillait derriĂšre un rideau, un autre tournait sa table pour cacher ce quâil faisait", raconte Bobby Muller. Avec Aquilina, les tables sont restĂ©es visibles, permettant aux employĂ©s dâobserver et dâapprendre le geste technique.
Elle souligne toutefois que le greffage ne sâapprend pas en quelques jours. La BPOM prĂ©voit dĂ©jĂ de la rĂ©inviter lâannĂ©e prochaine pour de nouvelles sessions de greffe et de formation. Outre son travail aux Ăles Marshall, Aquilina collabore Ă©galement avec deux fermes perliĂšres des Ăles Cook, leur offrant les mĂȘmes prestations.
Interrogée sur le risque de perdre son avantage compétitif en partageant son savoir-faire, Aquilina se veut rassurante : "Les besoins en greffeurs sont énormes dans la région et il faudra des années de pratique avant que les nouveaux formés atteignent le niveau requis. Le travail ne manquera pas."
mardi 12 mars 2002
Au total, 900 perles issues de cette premiĂšre production ont Ă©tĂ© classĂ©es et seront proposĂ©es Ă la vente « en vrac ». Les perles restantes seront expĂ©diĂ©es en Malaisie, oĂč elles seront transformĂ©es en pendentifs, boucles dâoreilles et bracelets destinĂ©s Ă ĂȘtre commercialisĂ©s lors des prochains Jeux de MicronĂ©sie, en juillet.
Lâexploitation se prĂ©pare Ă©galement Ă accueillir, en juin 2002, un greffeur chargĂ© de rĂ©colter 4 400 huĂźtres dĂ©jĂ greffĂ©es et dâen greffer 10 000 supplĂ©mentaires, marquant ainsi une nouvelle Ă©tape dans le dĂ©veloppement de la production locale.