Les dernières Informations sur la Perliculture à Tahiti

Organisée par le GIE Poe o Tahiti Nui et Tahiti Pearl Auction, cette vente internationale de perles a rassemblé les principaux acteurs de la filière, sous le regard attentif du président Edouard Fritch et du consul de Chine, présents pour faire le point sur la conjoncture du secteur perlicole polynésien.

Au total, ce sont 280 000 perles, principalement issues des lagons des Tuamotu, qui ont été proposées à la vente, réparties en 277 lots. Des acheteurs venus de Chine, du Japon, des États-Unis et d’Australie ont répondu à l’appel, confirmant l’intérêt toujours marqué des marchés internationaux pour la perle de Tahiti.

Un marché sous pression

Les organisateurs espéraient atteindre un volume de ventes compris entre 250 et 300 millions de Fcfp, un objectif partagé par les producteurs, aujourd’hui confrontés à une crise persistante. En cause : une surproduction de perles ces dernières années, qui a largement excédé la demande mondiale. Résultat, les prix se sont effondrés, fragilisant l’ensemble de la filière.

À cela s’ajoute une baisse générale de la qualité, aggravant encore la situation. Une réalité que n’a pas éludée le président Edouard Fritch, qui a lancé un appel à la régulation : « Nous devons absolument encadrer la production et prendre les mesures administratives nécessaires. C’est une priorité si nous voulons préserver l’avenir de cette filière emblématique. »

La présence remarquée de trois ministres, du président du Pays et d'une délégation du Forum du Pacifique souligne l'importance stratégique de cette opération pour l'économie locale.

Au GIE Poe o Tahiti Nui, dans l’ancienne Maison de la Perle, les enchères battent leur plein sous les yeux des autorités et représentants étrangers, à un moment où d’autres nations du Pacifique tentent elles aussi de se positionner sur le marché perlier mondial. Le ministre de l’Économie bleue, Teva Rohfritsch, a insisté sur la nécessité de recentrer les opérations de commercialisation en Polynésie et a annoncé l'élaboration d'une nouvelle loi du Pays, en concertation avec les professionnels de la filière. Les axes de réforme porteront notamment sur les normes de qualité, la gestion des productions et des stocks, ainsi que sur une meilleure organisation des concessions par île.

Les chiffres impressionnent : 223 000 perles en 190 lots pour le GIE Poe o Tahiti Nui, environ 100 000 perles réparties en 388 lots pour Robert Wan, et 293 000 perles en 645 lots pour le GIE Poe o Rikitea. Ces volumes témoignent de l'importance de cet événement pour la filière.

Élisabeth Moe, présidente du GIE Poe o Tahiti Nui, rappelle que, malgré la baisse de prix sur certaines qualités de perles, la vente aux enchères reste un levier efficace pour mieux valoriser les produits, loin des ventes informelles.

Les perliculteurs, de leur côté, appellent à une intensification de la promotion internationale de la perle de Tahiti, estimant les fonds actuels insuffisants. Le gouvernement, lui, préfère d'abord restructurer solidement la filière avant d’envisager un nouvel élan promotionnel à l'international.

Alors que les acheteurs, principalement venus du Japon et de Hong Kong, s’activent, l'avenir de la perle de Tahiti reste suspendu à la qualité de la production et à l'évolution des tendances du marché mondial.

Tout au long de cette semaine, une cinquantaine d'acheteurs, issus de sociétés locales et internationales, participe à la phase de prévisualisation pour examiner soigneusement les perles avant les enchères officielles du 27 juillet. La grande diversité des lots permet aux producteurs d'espérer conquérir à la fois le marché local et les marchés étrangers.

Parmi les participants, Loic Wiart, l'un des plus grands acheteurs locaux, mobilise deux équipes de quatre personnes pour évaluer quelque 2000 lots au cours des cinq ventes aux enchères prévues. Sa sélection méticuleuse repose sur les exigences précises des marchés cibles, tant pour l'exportation que pour la vente locale.

Le prix moyen de la perle nue, vendue en gros, reste stable à environ deux mille francs, indépendamment des fluctuations du marché. À noter que 85 % des perles issues de ces transactions sont destinées à l'exportation, renforçant la présence internationale de la perle de Tahiti.

Moment phare de cette vente : une perle exceptionnelle de 20,8 millimètres de diamètre, véritable trésor qui souligne l'importance de cet événement pour l'industrie perlicole polynésienne.

La présentation des lots débutera le 21 juillet, avant les ventes prévues les 27, 28 et 29 juillet. L'événement réunira une quarantaine de négociants, locaux et internationaux, sur quatre sites distincts, mettant en avant plus de 700 000 perles prêtes à séduire les acheteurs du monde entier.

Depuis trois ans, le prix de la perle connaît une progression régulière, atteignant aujourd'hui environ 600 Fcfp par gramme. Les producteurs ambitionnent de maintenir une croissance modérée, limitée à 10-15 % par an, afin de préserver l'attractivité de la perle de Tahiti sur les marchés mondiaux.

Bien que seulement trois ventes aux enchères de perles soient organisées annuellement à Tahiti, elles demeurent stratégiques. En 2013, elles ont généré un chiffre d'affaires d'un milliard de Fcfp. Déjà, la première vente de 2014, en mars, avait atteint environ 500 millions de Fcfp, confirmant une dynamique positive.

Pour les petits producteurs, ces ventes représentent une opportunité vitale d'écouler leur production. Le processus, bien rodé depuis 35 ans, reste réservé aux négociants professionnels agréés, qui formuleront leurs offres à partir du 21 juillet, sans connaître les prix de réserve fixés par les producteurs.

Événement marquant de cette édition : le retour du GIE Poe Rava Nui, absent depuis huit ans. Ce groupement, réunissant une cinquantaine de producteurs, présentera 200 000 perles, confirmant la vitalité retrouvée du marché local.

Focus : Une Perle Exceptionnelle de 20,8 Millimètres

Comme à chaque enchère, des perles rares seront à l'honneur. Parmi elles, une pièce unique de 20,8 mm de diamètre se démarquera. Malgré une classification B ou C due à de légères imperfections, son éclat exceptionnel sur la majeure partie de sa surface en fera l'un des joyaux les plus convoités de la vente.

Lors de la première journée, les enchères ont généré plus de 110 millions de francs, et la deuxième journée a rapporté 171 millions, bien au-delà des prévisions qui tablaient sur 151 millions. Les acheteurs japonais ont dominé l’événement, se distinguant comme les principaux acquéreurs.

Outre les lots habituels de perles, cette vente a réservé une surprise de taille avec la présentation d’une perle rare de 18,6 mm, d’une couleur pistache unique. Bien que son propriétaire ne prévoyait pas initialement de la vendre, la détermination d’un acheteur privé a convaincu le perliculteur. La perle, provenant de la ferme australéenne de Dominique Devaux aux îles Gambiers, a atteint un prix impressionnant de 1 557 279 FCP. L'acheteur japonais, enthousiasmé par cette acquisition, envisage de faire de cette perle une ambassadrice lors de ses voyages afin de promouvoir la perle polynésienne à l’international.

Au total, 265 lots ont été proposés durant les deux jours de la vente, avec une mise à prix globale de 151 846 500 FCP. Lors de la dernière journée, dédiée à la liquidation des invendus, seulement 22 lots sont restés disponibles. Le chiffre d'affaires global a atteint 171 938 548 FCP, soit une plus-value de 19,65 %. Les acheteurs venus d’Europe, d’Asie et de Polynésie ont acquis les plus beaux lots, avec une domination japonaise représentant 47 467 pièces, suivie par les Hongkongais, les Polynésiens, les Danois et les Français.

Au-delà du simple aspect commercial, ces enchères ont renforcé l’espoir pour l’avenir des perliculteurs polynésiens. Dominique Devaux, l’organisateur de la vente, a également lancé un projet d’écloserie de nacres sélectionnées, en collaboration avec l’IFREMER et la Direction des Ressources Marines. Ce projet vise à améliorer la qualité des perles cultivées et à renforcer la position de la perle polynésienne sur le marché mondial. La prochaine vente, prévue pour mars 2014, s’annonce d’ores et déjà comme un événement incontournable, consolidant ainsi la place de la perle noire polynésienne dans le monde de la bijouterie de luxe.

Plus de 250 000 perles ont trouvé preneur, générant des recettes proches de 330 millions de francs CFP.

Les organisateurs se félicitent d'un taux de réussite impressionnant, avec 83 % des lots écoulés et un total de 255 250 perles vendues, un niveau jamais atteint lors des précédentes éditions. Ce succès confirme l'engouement croissant pour la perle de Tahiti sur les marchés internationaux.

La dernière journée, le mardi 30 juillet, a été marquée par l'aboutissement d'une année entière de labeur pour les acteurs dévoués de la filière perlière. La vente a ainsi enregistré un chiffre d'affaires de 325,4 millions Fcfp, soit une plus-value supérieure à 6 % par rapport aux prix planchers initialement fixés.

Du côté des acheteurs, les Polynésiens ont dominé les transactions en représentant 34,84 % des ventes, suivis de très près par Hong Kong avec 34,48 %. Le Japon complète le podium avec 25,29 % des acquisitions réalisées.

Au total, 47 acheteurs se sont inscrits à cette septième édition, dont 38 ont conclu des achats. La majorité d'entre eux sont issus de petites exploitations perlières, illustrant le dynamisme et la diversité de ce secteur clé pour l’économie locale.

Forts de ce succès éclatant, organisateurs et acheteurs se donnent d'ores et déjà rendez-vous du 10 au 12 novembre pour la 8e édition de cette vente aux enchères qui s’annonce tout aussi prometteuse.

Les ventes aux enchères internationales de perles organisées en février et mars 2008 à Hong Kong ont enregistré de bons résultats, malgré l’attitude plus prudente des acheteurs face aux inquiétudes liées au marasme de l’économie américaine.

Vente PASPALEY : stabilité pour les perles haut de gamme

Selon Yoshihiro Shimuzi, président de Hosei Co. Ltd. (Kobe), les prix des perles les plus propres et de qualité supérieure sont restés stables, confirmant une demande soutenue. En revanche, les perles tachetées ou de qualité inférieure ont enregistré une légère baisse.

Leung SikWah, président de Cogent Trading Co. Ltd. et co-organisateur de la vente, note que les acheteurs adoptent une stratégie attentiste en raison de l’incertitude économique : « Nul ne sait ce qui va se passer dans les trois à six mois. Avec la crise des subprimes et la chute des bourses, les acheteurs n’achètent que le strict nécessaire et hésitent à constituer des stocks. »

Au cours des trois jours de la 38^e Vente aux enchères de perles Paspaley, 148 769 perles (420 kg) ont été vendues, soit 64 % des lots proposés. Le prix moyen par perle a atteint 88,23 USD.

Les acheteurs étaient au nombre de 105, les Européens dominant les enchères grâce à un euro fort. Les perles de grande taille et les baroques ont particulièrement séduit les acheteurs.

Parmi les ventes remarquables, une perle blanche de 16 mm aux reflets roses (6,18 g) a atteint le prix record de 4 137 USD au gramme. Plus de 20 lots de baroques ont suscité des enchères très disputées, dont le lot n° 552, composé de neuf baroques de 20 mm, vendu 35 284 USD.

Vente ROBERT WAN : prix en forte hausse

La 39^e Vente aux enchères Robert Wan / Perles de Tahiti a connu une hausse significative des prix, avec un chiffre d’affaires de 3,89 M€ (5,94 M USD) pour 124 633 perles (283,3 kg), soit un prix moyen de 31,04 € (47,67 USD) par perle.

Robert Wan s’est déclaré très satisfait, soulignant non seulement la stabilité des prix, mais aussi une amélioration générale du lustre, des couleurs et de la taille des perles, notamment dans la catégorie des 12 à 14 mm, plus abondantes que lors des ventes précédentes.

Selon Yoshihiro Shimuzi (Hosei Co. Ltd.), cette augmentation des prix résulte de la meilleure qualité des perles, de la présence accrue de grosses perles et d’une sélection plus rigoureuse. Wong Yik Nin, président de Wong’s Diamond and Pearls Co. Ltd., évalue la hausse moyenne des prix à 10 %. Le Japon demeure le premier marché mondial, suivi par les États-Unis et la Grande-Bretagne.

Vente POE RAVA NUI : succès des grandes tailles

Lors de la 8^e Vente aux enchères Poe Rava Nui (Tahiti), 77 % des perles proposées ont trouvé preneur pour un montant total d’environ 3 M€ (4,6 M USD).

Les perles de grande taille, de 13 à 18 mm, ont suscité un fort intérêt, notamment de la part d’acheteurs européens et américains, contribuant au succès de cette vente.