Les Perliculteurs de Tahiti Choisissent l'Indépendance : Une Nouvelle Ère pour les Ventes aux Enchères
Par Sandrine, samedi 13 août 2011 à 16:52 :: Économie
Après une deuxième vente aux enchères couronnée de succès cette année, les groupements de perliculteurs de Tahiti annoncent avoir réalisé un chiffre impressionnant de 363 millions de francs pour 278 lots vendus.
Forts de ce résultat, ils prennent une décision historique : se détacher de la Maison de la Perle en créant leur propre cellule de tri.
La rupture avec la Maison de la Perle
Les cinq groupements et syndicats — GIE Poe o Rikitea, GIE Raromatai, GIE Poe o Tahiti Nui, GIE Manihi et le SPMPPF — justifient leur choix par des critiques claires. Selon eux, le tri réalisé par la Maison de la Perle est jugé sommaire et inadapté aux spécificités des ventes aux enchères. Ils revendiquent leur proximité avec les acheteurs et leur capacité d'adaptation aux exigences du marché, éléments qu'ils estiment absents chez l'institution.
Un plaidoyer pour plus de flexibilité
Georges Mataoa, représentant du SPMPPF, est catégorique : "La Maison de la Perle ne s'adapte pas à nos ventes aux enchères. Nous sommes au plus près des acheteurs, et nous savons nous ajuster, notamment sur les barèmes. Ce n'est pas le cas de la Maison de la Perle."
Des accusations lourdes contre la Maison de la Perle
Allant plus loin, les perliculteurs réclament purement et simplement la fermeture de la Maison de la Perle, qu'ils jugent inefficace, voire nuisible à la filière. Ils dénoncent notamment un favoritisme présumé envers la société Citizen, au détriment de la TPJ (Tahitian Pearl Promotion Society of Japan), l’un des principaux acheteurs japonais de perles noires.
Le boycott de la TPJ : un incident révélateur
Conséquence de ces tensions, la TPJ aurait boycotté les deux dernières ventes aux enchères en guise de représailles. Une situation que les perliculteurs imputent directement aux décisions du ministre Temauri Foster et à la Maison de la Perle.
Des critiques sévères sur les opérations de promotion
Les groupements de perliculteurs n’épargnent pas non plus les actions de promotion menées. Ils pointent du doigt des initiatives jugées "catastrophiques", à l’image de l’exposition en plein air sur la prestigieuse place Vendôme à Paris, qui aurait laissé une mauvaise impression auprès des observateurs et des professionnels du secteur.
Vers une nouvelle stratégie indépendante
Encouragés par les résultats positifs de leur dernière vente, les perliculteurs sont convaincus qu’ils peuvent promouvoir eux-mêmes leurs perles et influencer favorablement les prix du marché, sans dépendre d’organismes intermédiaires. Ils annoncent déjà leur prochaine vente aux enchères pour février 2022.