Leur première action collective : un rassemblement déterminé devant la Maison de la Perle ce jeudi matin, avec l'objectif clair d'obtenir la signature immédiate d'un protocole d'accord.

Le cœur de leurs revendications repose sur le retrait immédiat et définitif de la délibération No2005-42. Ce texte, en vigueur depuis plus de dix ans, impose la destruction de perles pourtant jugées exploitables et aurait engendré une perte estimée à 6 milliards de francs CFP en seulement deux ans. Frank Tehaamatai, porte-parole de l'union, rappelle que le Japon avait expérimenté une mesure similaire avant d’y renoncer, face aux conséquences dramatiques pour sa propre filière.

Selon Tehaamatai, certaines perles, bien qu'imparfaites, pourraient être valorisées, notamment pour la confection de bracelets ou de bagues. Il dénonce la rigidité des critères actuels, qui conduisent à la destruction de petites perles de catégorie A, uniquement parce que leur couche de nacre est inférieure à 0,8 mm. Malgré leur demande de contre-expertise sur les équipements de contrôle de la Maison de la Perle, leur requête a été rejetée. Un accord de principe pour le sciage de perles a été obtenu, mais sans date concrète.

"Nous sommes menés en bateau depuis trop longtemps," s'indigne Frank Tehaamatai. Les perliculteurs, habituellement modérés, expriment aujourd'hui une colère profonde. La dégradation est flagrante : plus de 1 000 fermes existaient en 2000 ; elles ne sont plus que 200 aujourd'hui. L'exportation, qui générait 20 milliards de francs en 2000, est tombée à une prévision de 6 milliards en 2012.

Les professionnels réclament des mesures immédiates et concrètes pour sauver une filière en péril, et la suppression de la délibération No2005-42 apparaît, à leurs yeux, comme une étape indispensable à la survie de leur métier.