Destin incertain pour le Tahiti Pearl Consortium (TPC) : Un projet en suspens face aux résistances et aux difficultés de financement
Par Sandrine, mercredi 10 avril 2013 à 12:11 :: Promotion
Créée le 8 février dernier par une délibération de l’assemblée de Polynésie, la société d’économie mixte Tahiti Pearl Consortium (TPC), censée revitaliser le secteur de la perliculture, peine à rassembler les 15% d’actionnaires privés nécessaires pour ouvrir son capital.
Alors que le sort de cette SEM reste incertain, une décision cruciale sur son avenir est attendue d'ici la fin de la semaine, et le Syndicat des professionnels des producteurs de perles (SPPP) prépare un recours au tribunal administratif.
Le Tahiti Pearl Consortium (TPC) pourrait-il rester un projet inachevé ? Actuellement, la SEM détient 85% de son capital, financé par le Pays, mais rencontre des difficultés à obtenir les 15% restants, notamment à cause de l’incapacité des producteurs de perles à réunir la somme nécessaire. Initialement, ces partenaires privés devaient apporter au moins 45 millions de Fcfp (la moitié de leur contribution initiale), mais cette somme n’a toujours pas été réunie. Les divergences entre les intentions des acteurs du secteur et les actions concrètes retardent la réalisation du projet, provoquant l’attente d’une décision du ministre des ressources marines cette semaine.
Le TPC n’a pas réussi à obtenir un consensus parmi les professionnels de la perle, même avant son approbation, qui a été accordée par une faible majorité à l’assemblée de Polynésie (28 voix pour, 24 voix contre). La création de cette SEM a soulevé de nombreuses préoccupations, notamment dans un contexte où les entités publiques sont poussées à réduire leurs coûts. De plus, l’objet social complexe du TPC, qui touche à toutes les étapes de la perliculture, n’a pas convaincu les professionnels, même ceux initialement favorables au projet. Bien que des lettres d’intention aient été signées après des rencontres tendues en février et mars, la concrétisation de la participation financière devant notaire a posé problème, retardant la mise en place de la SEM.
La situation actuelle n’étonne pas le Syndicat professionnel des producteurs de perles (SPPP), qui affirme que les petits et moyens producteurs, signataires des lettres d’intention, n’ont pas les ressources financières pour participer à hauteur des 90 millions de Fcfp nécessaires. Un producteur majeur, Franck Tehaamatai, prêt à investir une part significative, est actuellement incarcéré pour des raisons qui ne sont pas liées à son engagement dans le TPC. Face à ces obstacles, le SPPP, farouche opposant au projet, se prépare à engager une action juridique contre la création de la SEM.
Aline Baldassari-Bernard, vice-présidente du SPPP, a exprimé que les producteurs de perles ne disposent pas des moyens financiers nécessaires pour soutenir le TPC. Elle souligne que les producteurs de longue date considèrent cette SEM comme une concurrence déloyale, arguant que les structures perlicoles actuelles existent depuis plus de 30 ans. Selon eux, le TPC ne verra probablement pas le jour, que ce soit à cause de l’absence de fonds nécessaires ou à travers une action en justice.