Vers une Réévaluation Stratégique de la Perliculture : Un Moratoire sur les Concessions Maritimes en Polynésie
Par Sandrine, jeudi 13 juin 2013 à 11:14 :: Législation
Actuellement, plus de 500 concessions du domaine public maritime sont allouées aux fermes perlières en Polynésie française, principalement concentrées dans les Tuamotu, avec Ahe et Manihi en tête des centres névralgiques de cette activité.
Le lagon d'Ahe, par exemple, comptait à lui seul 80 concessions perlicoles en mai 2012, bien que des incertitudes persistent quant à la réalité de la production malgré des critères stricts pour l'obtention, l'extension ou le renouvellement de ces autorisations tous les 5 ans.
Afin de clarifier la situation, le ministère des Ressources Marines a annoncé son intention de lancer prochainement un moratoire sur les autorisations d'occupation temporaire de l'espace maritime à des fins perlicoles. Cette décision, communiquée à l'issue du Conseil des ministres ce mercredi par le porte-parole du gouvernement, Marcel Tuihani, vise à contrôler les concessions existantes, à évaluer leur utilisation effective et à garantir leur conformité avec les accords en vigueur.
Cette initiative s'inscrit dans un effort plus large pour dresser un bilan complet de la filière perlicole en Polynésie, dans le but d'élaborer une stratégie de développement plus cohérente. Selon les données du Service de la Perliculture de la Direction des Ressources Marines, en fin d'année 2011, 9720 hectares de lagon étaient exploités pour la perliculture, un chiffre proche du quota de 10 000 hectares autorisés dans l'ensemble du territoire.
Bien que la perle brute de Tahiti demeure le moteur des exportations du pays, des inquiétudes subsistent, notamment en raison de la baisse de qualité et de la prolifération des producteurs, des facteurs qui contribueraient à la crise récente dans l'industrie perlière. Une situation qui appelle à une surveillance constante et à des ajustements stratégiques pour assurer la pérennité du secteur.