Manihi : Cap sur la Relance de la Perliculture avec l'Ifremer et un Engagement Qualité Renforcé
Par Sandrine, jeudi 12 mars 2015 à 19:14 :: Économie
Dans l'atoll de Manihi, haut lieu historique de la perliculture polynésienne, l'heure est à la relance.
Mireille Haoatai, tavana de l'île, a réaffirmé sa priorité : redonner un nouvel élan à l'industrie perlière locale.
Accueillant une délégation ministérielle, la maire a dressé un constat sans appel : la filière perlière a fortement décliné, notamment en raison des difficultés liées à la gestion des concessions maritimes. Aujourd'hui, environ 1000 perliculteurs subsistent contre 4000 à l'apogée de l'activité.
Pour inverser cette tendance, Mireille Haoatai mise sur une stratégie de « produire mieux », en misant sur la recherche scientifique. Elle compte notamment sur l'expertise de l'Ifremer pour soutenir les perliculteurs dans l'amélioration de la qualité des perles, en « aidant la nature » à offrir des gemmes plus régulières et aux couleurs plus éclatantes.
Présente lors de cette visite, la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin, a salué cette approche et assuré du soutien de l'État aux recherches de l'Ifremer. Elle a également évoqué l'importance de redorer l'image de la perle polynésienne, en proposant de la mettre en lumière lors du prochain Salon de l'agriculture, une vitrine prestigieuse pour séduire le grand public et relancer l'attrait pour ce joyau naturel.
Le président du Pays, Edouard Fritch, a pour sa part insisté sur la nécessité de réformer la filière. Prenant l'exemple de l'Australie, où la perliculture est concentrée entre les mains de quelques entreprises qui misent sur la qualité et la gestion stricte des rejets en mer, il appelle les acteurs polynésiens à s'inspirer de ce modèle. Le Pays encourage un nouveau départ fondé sur l'auto-contrôle et la responsabilisation des exploitants, pour garantir des perles d'exception et un secteur pérenne.
À Manihi, berceau de la perle de culture de Tahiti, l'espoir d'une renaissance se dessine, porté par la volonté politique, la recherche scientifique et un engagement renouvelé envers la qualité.