Polynésie : 600 000 Perles Mises aux Enchères pour Redynamiser un Secteur en Mutation
Par Sandrine, vendredi 24 juillet 2015 à 19:02 :: Économie
Un événement d’envergure secoue la Polynésie française cette semaine, avec la mise aux enchères de 600 000 perles attirant des dizaines d’acheteurs internationaux.
La présence remarquée de trois ministres, du président du Pays et d'une délégation du Forum du Pacifique souligne l'importance stratégique de cette opération pour l'économie locale.
Au GIE Poe o Tahiti Nui, dans l’ancienne Maison de la Perle, les enchères battent leur plein sous les yeux des autorités et représentants étrangers, à un moment où d’autres nations du Pacifique tentent elles aussi de se positionner sur le marché perlier mondial. Le ministre de l’Économie bleue, Teva Rohfritsch, a insisté sur la nécessité de recentrer les opérations de commercialisation en Polynésie et a annoncé l'élaboration d'une nouvelle loi du Pays, en concertation avec les professionnels de la filière. Les axes de réforme porteront notamment sur les normes de qualité, la gestion des productions et des stocks, ainsi que sur une meilleure organisation des concessions par île.
Les chiffres impressionnent : 223 000 perles en 190 lots pour le GIE Poe o Tahiti Nui, environ 100 000 perles réparties en 388 lots pour Robert Wan, et 293 000 perles en 645 lots pour le GIE Poe o Rikitea. Ces volumes témoignent de l'importance de cet événement pour la filière.
Élisabeth Moe, présidente du GIE Poe o Tahiti Nui, rappelle que, malgré la baisse de prix sur certaines qualités de perles, la vente aux enchères reste un levier efficace pour mieux valoriser les produits, loin des ventes informelles.
Les perliculteurs, de leur côté, appellent à une intensification de la promotion internationale de la perle de Tahiti, estimant les fonds actuels insuffisants. Le gouvernement, lui, préfère d'abord restructurer solidement la filière avant d’envisager un nouvel élan promotionnel à l'international.
Alors que les acheteurs, principalement venus du Japon et de Hong Kong, s’activent, l'avenir de la perle de Tahiti reste suspendu à la qualité de la production et à l'évolution des tendances du marché mondial.