Publiée dans la prestigieuse revue Royal Society Open Science, cette découverte promet de transformer les pratiques de la perliculture.

Dirigée par Yannick Guéguen, l’étude s’est appuyée sur l’utilisation d’un magnétomètre, capable d’enregistrer les variations du champ magnétique provoquées par la rotation du nucléus – le cœur autour duquel se développe la perle. Les résultats sont fascinants : durant les 40 premiers jours, le mouvement est chaotique avant de se stabiliser en une rotation régulière à une vitesse moyenne de 1,27 degré par minute, soit environ 4 heures et 43 minutes pour effectuer un tour complet. Cette rotation persiste tout au long des 12 à 18 mois nécessaires à la maturation de la perle.

Sur le plan scientifique, cette découverte constitue une première mondiale. Yannick Guéguen souligne qu’elle ouvre de nouvelles pistes de recherche sur la biominéralisation et les processus internes de l’huître. D'un point de vue appliqué, comprendre la dynamique de rotation pourrait aider à réduire les défauts typiques des perles, tels que le cerclage ou les « comètes », en adaptant les pratiques d’élevage aux conditions environnementales qui influencent ce phénomène.

L’expérimentation a été rendue possible grâce à un dispositif ingénieux : des nucléus magnétiques insérés dans des huîtres Pinctada margaritifera élevées en Polynésie. En enregistrant les variations du champ magnétique, les chercheurs ont ainsi levé le voile sur un mystère vieux de plusieurs siècles, promettant des améliorations significatives pour l’industrie perlière polynésienne.