La restructuration de la filière perlière tahitienne : le ministre Rohfritsch dévoile sa stratégie
Par Sandrine, mercredi 18 novembre 2015 à 18:23 :: Législation
Face à une crise persistante des prix dans le secteur perlicole, Teva Rohfritsch, ministre de la relance économique de Polynésie française, annonce une réforme en profondeur de cette industrie emblématique.
Cette initiative intervient alors que la surabondance de perles sur le marché mondial continue de peser lourdement sur les prix à la production.
Après une série de consultations avec les professionnels du secteur et les maires des communes productrices, un projet de loi du Pays devrait être présenté à l'Assemblée avant la fin de l'année. Le ministre Rohfritsch nous détaille les enjeux et les mesures envisagées dans cet entretien exclusif.
Pourquoi associer les maires aux discussions pour relancer la filière?
"Il est crucial d'avoir un projet de texte commun, et la participation des maires en amont est essentielle pour redresser le cours de la perle," explique le ministre. "Actuellement, le prix de la perle ne montre pas d'augmentation, et il est temps d'aborder fermement ce problème. Les maires, étant sur place, doivent être les gardiens du territoire pour assurer l'application de la réglementation."
Un contrôle accru de la production est-il prévu?
"En effet, un renforcement du contrôle de la production est nécessaire," confirme Rohfritsch. "Nous devons maîtriser les stocks chez les négociants et dans les lagons. Tous les acteurs devront respecter un quota de production."
Quels sont les leviers économiques envisagés pour relancer la perle?
Le ministre souligne qu'il est "impératif de maîtriser l'offre pour faire remonter le cours de la perle." Il ajoute que "la détermination des niveaux de qualité et leur présentation sur les marchés internationaux, en collaboration avec les professionnels et les maires, est cruciale. Nous souhaitons simplifier les opérations d'exportation en contrôlant la production."
Quels sont les chiffres de production pour cette année et l'année prochaine?
"Le manque de visibilité sur la production est une préoccupation majeure. C'est pourquoi un contrôle accru est nécessaire," indique Rohfritsch. "Actuellement, nous avons une idée approximative de la production, mais il est essentiel d'obtenir des informations plus précises. La régulation de la production par le ministre de la perliculture nécessite une connaissance approfondie de tous les aspects de celle-ci."
Quelles seront les conséquences d'une remontée du cours de la perle?
"En cas de remontée du cours de la perle, nous espérons la création d'emplois et de richesse, particulièrement dans les îles," affirme le ministre avec conviction. "Il est crucial de ramener les populations vers ces îles, car suite à l'effondrement du cours de la perle, beaucoup ont migré vers Tahiti ou diversifié leurs activités. La perle est un trésor français, et il est impératif de lui redonner sa valeur."
L'accent est-il mis sur la qualité plutôt que la quantité?
"Oui, actuellement, des débats portent sur des éléments tels que l'épaisseur de la couche nacrière et des critères visuels," précise Rohfritsch. "L'objectif est d'élever le produit, de responsabiliser les professionnels et de mettre en place un label de qualité durable. L'idée d'appellations d'origine géographique, comme la perle de Rikitea, est également envisagée."