Sélection Génétique : Une Révolution Silencieuse pour Sublimer les Perles de Tahiti
Par Sandrine, mercredi 19 octobre 2016 à 13:44 :: Recherche
Une avancée scientifique majeure vient d’être réalisée par les chercheurs du Centre Ifremer du Pacifique, dévoilant les secrets de la formation des perles de culture grâce à la sélection génétique.
Cette percée promet de transformer en profondeur la perliculture polynésienne.
Publiée en juillet 2016 dans la revue spécialisée Animal Genetics, l'étude met en lumière l'influence de caractéristiques biologiques rares — telles que la coquille rouge, blanche ou la chair orange — sur la couleur et le lustre des perles, des critères essentiels pour leur qualité.
La perliculture représente une véritable colonne vertébrale de l'économie locale, mobilisant plus de 500 producteurs, générant 1 300 emplois directs et constituant 70 % des exportations polynésiennes. Conscients de cet enjeu, les scientifiques de l'Ifremer ont travaillé en étroite collaboration avec les producteurs pour collecter des huîtres présentant des caractéristiques atypiques. Ces spécimens ont ensuite été croisés artificiellement en laboratoire afin d'étudier les transmissions génétiques de leurs traits uniques.
L’article souligne une corrélation directe entre la couleur de la coquille de l'huître et celle de la perle produite. En parallèle, les chercheurs ont évalué la présence de ces huîtres aux teintes rares dans plusieurs atolls polynésiens. À Mangareva, par exemple, les huîtres sauvages à chair orange affichent une concentration particulièrement élevée.
La sélection génétique de Pinctada margaritifera, l'huître perlière emblématique de la Polynésie française, ouvre ainsi des perspectives inédites pour la filière. Grâce à l’expertise de l’Ifremer en zootechnie, c’est toute une "perliculture moderne" qui se dessine, offrant aux producteurs locaux de nouveaux outils pour se distinguer sur les marchés internationaux.