Cette initiative s'inscrit dans le cadre d'une réforme législative majeure, adoptée en juillet 2017, qui a pour objectif de redonner un nouvel élan à l'industrie de la perliculture en Polynésie.

Depuis plusieurs années, la filière perlière faisait face à une crise nécessitant une refonte totale de sa législation pour mieux s'adapter aux défis du terrain. La loi publiée en juillet 2017 a été conçue pour réguler les activités professionnelles liées à la production et à la commercialisation des produits perliers et nacriers. Son but principal est d'assurer une gestion durable de la ressource tout en préservant l'environnement, une préoccupation essentielle pour l'avenir de cette industrie.

Aline Baldassari, présidente de la Tahitian Pearl Association of French Polynesia, souligne l'importance de cette réforme, qu'elle considère comme une réponse indispensable aux demandes des professionnels et aux aléas de la commercialisation. Cette réforme vise également à simplifier les processus administratifs, qui étaient souvent perçus comme un frein pour les perliculteurs.

La loi, qui a été votée en juillet 2017 et complétée par 12 arrêtés jusqu'à septembre 2018, introduit plusieurs mesures essentielles pour structurer la perliculture. Parmi celles-ci figurent l'obligation de déclaration des volumes de production, la délivrance de cartes professionnelles pour chaque métier, ainsi que des déclarations obligatoires concernant les stocks, les achats et les ventes. Une autre mesure clé est la nécessité d'obtenir un avis technique avant d'importer des nucléus, garantissant ainsi la qualité et la conformité des produits.

Parmi les autres dispositions notables, la loi impose également le détroquage obligatoire des huîtres perlières avant leur transfert, établit des quotas de production et met en place des plafonds écologiques et de gestion. L'évaluation de la couche de nacre des perles de culture est également une nouvelle exigence, visant à garantir leur qualité. La réforme prévoit aussi la création d'un conseil de la perliculture et de comités locaux de gestion pour renforcer la gouvernance de la filière.

Bien que les effets bénéfiques de cette réforme prennent encore deux ou trois ans pour se concrétiser pleinement, elle représente une véritable révolution dans le secteur. L'objectif est de redresser la filière perlière et de revaloriser l'image de la perle de Tahiti à l'international. La réussite de cette réforme dépendra de l'adaptation des professionnels et de l'engagement total des acteurs de la filière, afin de garantir la pérennité et la prospérité de ce secteur clé pour la Polynésie.