En raison de la suspension des vols commerciaux, la filière est paralysée. L'absence des greffeurs chinois, essentiels au processus de greffage des huîtres, ralentit considérablement la production.

Sabine Lorillon, présidente du syndicat des négociants en perles de culture, alerte sur la gravité de la situation. La filière est dans l'incertitude : les achats et ventes sont suspendus, les clients étrangers étant bloqués à l'étranger. À terme, la reprise des ventes risque de provoquer une chute des prix des perles, bien en dessous des 500-600 Fcfp par perle actuellement observés.

Si les perles de qualité ne perdent pas leur éclat, les professionnels redoutent une pression de plus en plus forte des acheteurs pour faire baisser les prix, ce qui pourrait affecter les stocks accumulés dans les fermes. Thomas Esen, président du comité de gestion de la perliculture à Rikitea, souligne que cette situation risque de précipiter la fermeture de nombreuses fermes de perles, déjà fragilisées avant la crise.

Le blocage des greffeurs chinois empêche toute progression dans la production. Actuellement, seules les tâches d'entretien des nacres peuvent être réalisées. Face à l'incapacité de vendre leurs perles, certains perliculteurs ont dû réduire les salaires de leurs employés, aggravant la situation économique déjà tendue.

Dans ce climat d'incertitude, les professionnels de la filière n'ont aucune visibilité sur les mois à venir. Ils craignent également que les mesures de quarantaine mises en place à l'entrée du territoire ne découragent les acheteurs étrangers. Sabine Lorillon, présidente du syndicat, conclut que, bien que la filière ne soit pas vouée à disparaître, sa reprise prendra du temps et la perle de Tahiti pourrait perdre sa place de priorité sur le marché mondial.