Econacre : vers une seconde vie pour la nacre perlière de Tahiti.
Par Sandrine, mardi 16 février 2021 à 13:48 :: Économie
Redonner ses lettres de noblesse à la nacre noire de Tahiti : tel est l’objectif d’Econacre, une étude lancée en 2019 par la Direction des Ressources Marines et présentée récemment aux professionnels du secteur perlicole.
L’idée ? Valoriser la nacre au-delà de son usage perlier et en faire une ressource économique à part entière, porteuse d’emplois et de nouveaux projets.
Lors d’un atelier de restitution, perliculteurs, artisans, chercheurs, banquiers et porteurs de projets ont échangé sur les résultats de l’étude et les opportunités à saisir.
Car aujourd’hui, les coquilles et la chair des huîtres perlières demeurent sous-exploitées, alors même que le marché mondial de la perle noire connaît un nouvel essor.
Autrefois, la coquille de nacre sauvage pouvait atteindre jusqu’à 37 cm. Mais le développement intensif de la perliculture a relégué la nacriculture traditionnelle au second plan, privant les artisans de matière première de qualité.
L’étude Econacre propose deux scénarios de développement :
Le premier mise sur les ressources et techniques locales pour générer rapidement des retombées économiques, notamment en valorisant les coquilles issues de l’activité perlicole.
Le second vise une valorisation à l’international avec la création de filières à haute valeur ajoutée.
Pour Cédrik Lo, responsable du projet perliculture, il est essentiel de préserver les savoir-faire artisanaux tout en adaptant les projets aux réalités locales.
Une ambition qui allie protection des lagons, création d’emplois et transmission des compétences dans les îles.
Parmi les pistes concrètes identifiées :
• le renforcement de l’élevage et du conditionnement des huîtres
• le développement de l’artisanat d’art
• la valorisation de la filière korori
• la diversification vers l’agriculture, l’alimentation animale ou encore le BTP.
La Direction des Ressources Marines accompagne désormais les porteurs de projets dans le déploiement d’initiatives pilotes.
À titre de comparaison, près de 1 700 tonnes de coquilles vides de Pinctada margaritifera ont été exportées en 2018, représentant un chiffre d’affaires de 210 millions de Fcfp.
L’heure est venue de transformer cette ressource négligée en véritable levier de développement durable.