Face au déclin du captage de larves de nacre, un élément essentiel pour la production d'huîtres perlières, cette opération vise à restaurer l'équilibre des populations d'huîtres et à renforcer la production locale.

Détails de l'opération : Au cours de cette intervention de deux jours, un total de 3 500 nacres matures ont été réensemencées dans des sites spécifiques, identifiés par des chercheurs de l'IRD et de l'Ifremer. Ces huîtres, déjà adultes, serviront de base pour de futures reproductions, en espérant que leur réintroduction dans le lagon favorisera les pontes naturelles.

James Gooding, perliculteur local, a souligné que cette initiative ne se limite pas à un simple geste écologique, mais constitue également un moyen de sensibiliser les perliculteurs aux enjeux environnementaux et de renforcer la coopération au sein de la communauté. Il a ajouté que, si cette opération porte ses fruits, d'autres réintroductions pourraient être envisagées à l'avenir.

Importance économique et symbolique : La perle de Tahiti demeure un pilier économique pour la Polynésie française, représentant environ 70% des exportations locales. Les Gambier, en particulier, jouent un rôle majeur dans cette industrie, avec environ 33% de la production perlière totale provenant de cette région. La particularité de la perliculture en Polynésie réside dans le fait que les huîtres sont cultivées directement dans la nature, contrairement à d'autres pays producteurs comme l'Indonésie, la Birmanie, ou les Philippines, où des closeries sont utilisées.

Les huîtres sont disposées dans les lagons sur des cordes pendant environ six mois, où elles se nourrissent et se développent avant d'être récoltées dans les fermes perlières. Cette méthode naturelle, en plus de produire des perles uniques, est également perçue comme plus respectueuse de l'environnement.

Objectifs futurs : Cette réintroduction vise à maintenir la durabilité de la filière perlicole tout en rétablissant la santé des écosystèmes marins locaux. Les perliculteurs de la région continuent à suivre l'évolution des nacres réintroduites et espèrent que ces huîtres contribueront à renforcer la résilience de la production de perles face aux défis écologiques et économiques à venir.