artie de France pour un périple de trois ans, l’équipe a récemment fait escale à Mangareva, au cœur des Gambier, où se concentre 60 % de l’industrie perlière de Polynésie.

Une réalité préoccupante au cœur du lagon

Sur l’île, l’équipage a rapidement constaté l’ampleur de la pollution plastique. Dans les eaux turquoise du lagon, aux abords de la ferme perlière de Magali et Dominique Devaux, les déchets s’accumulent. Car si la perliculture repose sur l’usage d’équipements en plastique – bouées, filets, paniers – leur gestion reste complexe.

« Certaines bouées peuvent être réutilisées, mais beaucoup sont endommagées et finissent stockées à terre pendant des mois », explique Magali Devaux, gérante de l’exploitation. Un stockage provisoire devenu un véritable casse-tête logistique.

Son mari, Dominique, ajoute : « Nous envoyons nos déchets plastiques au centre d’enfouissement de Tahiti, mais c’est une solution de court terme, et loin d’être idéale sur le plan écologique. »

Des solutions concrètes à bord d’un bateau-laboratoire

C’est là qu’intervient Plastic Odyssey. À bord de leur navire-laboratoire, les membres de l’expédition apportent des solutions innovantes. Les plastiques collectés sont broyés puis transformés, sur place, en objets utiles : pavés, toitures, matériaux de construction… Le tout grâce à des machines simples, peu coûteuses, et facilement réplicables localement.

« Ce que nous voulons montrer, c’est que le plastique usagé peut devenir une ressource, pas seulement un déchet », explique Maxime Thirouin, ingénieur recyclage au sein de l’équipage. Une démonstration porteuse d’espoir pour les acteurs locaux, à commencer par les perliculteurs.

Dominique Devaux se montre enthousiaste : « Ce projet ouvre des perspectives concrètes pour notre secteur. Nous avons besoin de solutions durables, adaptées à nos réalités. »

Vers une filière de revalorisation en Polynésie

Encadrée par la Direction des ressources marines, une initiative est en cours pour structurer une filière de revalorisation des plastiques à l’échelle de la Polynésie. Objectif : collecter, trier et transformer les déchets plastiques issus notamment de la perliculture, tout en créant de la valeur et des emplois locaux.

La visite de Plastic Odyssey à Mangareva marque ainsi un moment clé dans la lutte contre la pollution plastique en milieu insulaire. Une démonstration que, même à l’autre bout du monde, l’innovation peut se conjuguer avec l’engagement écologique.